Pov Ava
15h20. Je vérifiai ma montre avant de passer un bras sur mon visage pour éponger mon front en sueurs. Nous étions en plein mois d'août et une chaleur épouvantable régnait dans ce sas. Pas de doute, j'étais véritablement en enfer. Soudain, le téléphone glissé dans la poche de mon jeans quelques instants plus tôt se mit à vibrer, m'arrachant un sursaut de toute beauté. Le cœur tremblant, je me saisis de l'appareil afin de vérifier la provenance de l'appel et fus surprise d'y lire la mention « F.I ». Je n'avais pas prévu qu'il me recontacte avant l'assaut mais maintenant que ces deux lettres s'exhibaient sur mon écran, je devais bien avouer que la perspective d'entendre à nouveau sa voix me rassurait.
Je décrochai et portai le téléphone à mon oreille.
- Oui ? , demandai-je à voix basse.
- Ava ? , fit une voix fluette qui m'était inconnue. Ici les Forces d'Intervention.
Ce n'est qu'à cet instant que je me souvins. Faisant partie des opérationnels, il laissait la main à un de ses collègues à l'arrière pour assurer la communication. Si c'était bien ce dernier qui m'appelait – et ça ne faisait aucun doute – cela signifiait que les Forces d'Intervention étaient en place et s'apprêtaient à donner l'assaut d'une minute à l'autre. Une vague d'espoir déferla dans ma poitrine, gonflant mes poumons à bloc. J'allais bientôt sortir de cet enfer. Il allait bientôt me sortir de là. Il l'avait promis.
Mais ...
Mais si c'était le cas, pourquoi m'appelait-on ? Je sentais le venin de l'angoisse s'infiltrer et s'insinuer dans tous les pores de mon être. Il fissurait déjà cet espoir à peine naissant, encore chancelant. Implacable, il le craquelait, le broyait dans ses serres. Quelque chose n'allait pas, j'en étais sûre. Mon mauvais pressentiment au sujet de l'assaut, en réalité, ne m'avait jamais vraiment quitté.
- Oui ? , trouvai-je seulement à répéter, la gorge nouée.
- Je ... je dois vous informer de quelque chose, bafouilla la voix.
Mon cœur s'affola pour de bon. Cette voix hésitante et bégayante ne faisait que me conforter dans l'idée que quelque chose ne tournait pas rond.
- Il y a eu une fuite, poursuivit-il. Les médias sont au courant de votre présence dans le service. Et ... ils viennent de l'annoncer à la télé.
Une boule se noua au fond de ma gorge, empêchant l'air de pénétrer dans mes poumons.
- Et ... eux ... ils savent ? , me risquai-je à demander, le souffle court.
- On dirait bien, me répondit-il d'un ton compatissant. Les terroristes se sont remis brusquement en mouvement dans le service ...
- Vous voulez dire qu'ils sont en train de me chercher, c'est ça ?
- Très certainement. Écoutez ... Nous nous apprêtions à lancer l'assaut. Mais nous devons tenir compte de leurs déplacements. Nous avons besoin d'un effet de surprise pour donner le plus de chance de survie possible aux dix autres otages.
- Un effet de surprise ? , répétai-je platement, encore sidérée par la tournure des événements.
De ce que je comprenais, les F.I s'apprêtaient à lancer l'assaut, mais la révélation de ma présence dans le service par les médias semblait avoir alerté les terroristes et, du même coup, contrarié le déroulé de l'opération.
- Oui. Nous pensons que ...
- J'ai une proposition à vous faire, lâchai-je tout à coup sans me soucier de ce que le jeune homme s'apprêtait à dire.
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Sa voix
FanfictionIl arrive que la vie vous place parfois au mauvais endroit au mauvais moment. Moi, par exemple, elle m'a piégé dans le service de réanimation de l'hôpital de Trost où je travaille, prise en otage par cinq terroristes. Mais cette même vie absurde vo...