Chapitre 32 :

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Vue d'en haut, l'île ressemblait à un énorme paquet cadeau. Seulement deux rues la constituaient : la rue Parallèle et la rue Perpendiculaire. L'intersection formait une petite place carrée nommée Place Croisée. Quatre parties divisaient N'Brosios : un camping, un refuge animalier, un champs chargé de fournir la nourriture agricole, ainsi qu'un village. Ils passèrent la matinée au milieu des différentes espèces du zoo Sortiliste, notamment les Pachs, chats à grandes oreilles possédant non-pas une mais trois queues réparties sur le dos telles des écailles dorsales de dragons ; les Monyons, savant mélange d'éléphants et de girafes, le corps monstrueusement gros et un long cou, ainsi que des rayures noires et blanches ; les Gonzs, petits singes à six bras, aux petites mains, à la queue aussi touffue que celle d'un chat persan. Ainsi que de nombreuses autres espèces.


Vers dix-huit heures, les huit amis reprirent le carrosse marin afin de rentrer au Pensionnat. Ils arrivaient tout juste quand une énorme voix les fit sursauter.

– Bonjour, je suis William Derar, le porte-parole de vos dirigeants.

On aurait dit que la voix venait du ciel.

– Comme vous le savez, des jeunes filles de quinze ans ayant été enlevées sont de retour et en parfaite santé grâce à nos soins. Les responsables de cet acte aussi minable que pitoyable sont sans conteste l'organisation qui se fait appelé « la Clé Ensorcelée ».

La voix paraissait robotisé ; comme sortie d'un transistor. Objet qui n'existait cependant pas dans le monde des Sortilistes. Non. Il s'agissait uniquement de l'œuvre associée d'un Mentaliste et d'un Télékinésiste, permettant d'amplifier la voix de cette façon.

– Nous allons donc, poursuivit William d'une voix plus certaine, perquisitionner la totalité des maisons puis vérifier l'identité de tout les habitants de Natilma.

La déclaration fut accueillie avec succès. Ainsi, chacun pensait que les responsables seraient découverts et punis tandis que tous les autres seraient innocentés.

Malgré cela, la perte de temps semblait énorme ; pendant plus de trois heures, chacun devait rester chez soi, calfeutré. Les élèves de quatrième année notamment évitaient par conséquent le cours de Littérature.


Le lendemain, à la même heure, une seconde annonce fut faite :

– Bonjour. Ici William Derar. Tout d'abord, l'ensemble des représentants et moi-même vous remercions pour votre coopération de ce matin. Nous n'avons pas découvert de jeune fille correspondant à la description recherchée ni d'objets compromettants. Je vous informe donc que Natilma est désormais hors danger. Vous êtes désormais hors danger.

Malheureusement pour William Derar et ses collègues, l'annonce n'eut pas l'effet escompté. Ils s'attendaient honnêtement à un soulagement de la part des habitants qui à la place s'inquiétaient pour leurs voisins de N'Brosios ou autres. De plus, le fait que les membres de la Clé Ensorcelée ne soient pas installés officiellement sur l'île ne signifiait pas grand chose ; rien de les empêcherait d'agir de manière néfaste à nouveau. La partie mécontente du peuple provoqua un soulèvement de rage assistée d'une profonde injustice. Le mouvement protestataire se développa par des manifestations plus ou moins violentes. Et seulement des manifestations. Personne n'agit véritablement ce qui eu prodigieusement don de motiver nos huit amis. Ceux-ci prirent donc seuls la décision de rechercher eux-mêmes la jeune fille de leur âge en question ; la décision d'agir à la place des représentants qui n'avaient annoncé aucune mission officielle.

Ils retournèrent à N'Brosios dès la fin de la semaine. Ils rendirent visite à tous les habitants permanents et interrogèrent les adolescents qui y vivaient. Pas de Ménas. Aucun.

Désespérant et rassurant à la fois.

Désespérant, parce que qu'ils piétinaient et ne découvrirent rien durant cette sortie. Et rassurant parce que les Ménas n'avaient aucune raison de se trouver sur cette île. Par conséquent, le dernier jour de la semaine se résumait à une perte de temps colossale car les cours reprenaient dès le lendemain. Ce jour là, au petit déjeuner, les discussions battaient leur plein.

– C'est écœurant, rageait Megan. Le gâchis !

– Il faut qu'on aille à Setchâ, lui rappela Zachary.

– On pourrait aussi aller voir les parents, proposa Playi.

Son meilleur ami haussa un sourcil circonspect.

– Elle ne doit pas être la seule Ménas de cette année...

– Je crois qu'ils sont sept de 2008, avança prudemment l'Hydrokinésiste.

Carlos se racla la gorge.

– Ce n'est pas notre priorité.

– Bien sûr que si ! s'insurgea la Ténébriste. D'abord on parle aux parents et après on va sur l'autre île. Si c'est utile.

– Évidemment que ce sera utile, grinça le jeune Espagnol. Les Ménas sont tous envoyés à Setchâ ! On ne va rien apprendre par les darons, ils ont déjà été interrogés !

– On ne sait jamais, hasarda Fleur. On avisera ensuite.

Sloum acquiesça, rapidement imité par la jeune Indienne. Carlos leva les yeux au ciel, souffla, mais s'abstint de tous commentaires. Il paraissait désespérément seul dans ses idées.


Dès le soir, Playi, Zachary et Illian se rendirent au quatrième bâtiment, celui des identités. Ils en relevèrent effectivement sept, accompagnés d'adresses dont celles de :

_ Niko et Katty, parents d'Arthur

_ Isabelle et Grégoire, parents de Barth,

_ Holly et Ellian, parents d'Elena,

_ Claudi et Jeanne, parents de Jason,

_ Romane et Pierrot, parents de Laëticia,

_ Sabrina et Alexandre, parents de Léon,

_ Et Ariana et Rémi, parents de Lisa.


Tous parents d'un Ménas de 2008.

Les adolescents leur envoyèrent un message afin de fixer un rendez-vous le quatrième jour de la semaine – car ils n'avaient pas cours l'après-midi – avec certains d'entre eux ; en l'occurrence les parents des quatre filles.


Un événement vint pourtant fissurer le beau programme des jeunes Sortilistes. Ces derniers se promenaient tranquillement dans le centre-ville quand une petite fille les aborda. Elle portait une jupe rose et deux tresses brunes et possédait un petit nez tout rond. Son petit minois malicieux fut éclairé par un immense sourire tandis qu'elle s'écriait :

– Bonjour ! Ça va ? Enfin bon... C'est bien toi Playi ? Mais pourquoi je demande ! Évidemment que c'est toi ! Papa parle tout le temps de toi depuis deux semaines, tu sais. C'est quand que tu viens manger à la maison ? J'ai trop hâte ! Mais je te préviens : Katy, elle dormira je pense. T'as quel âge ? Moi j'ai sept ans ; bientôt huit ! Bon faut que j'y aille... Salut !

Et la tornade s'en alla comme elle était venue, accompagnée d'une jeune femme rousse – la baby-sitter.

***

Azertyuiopqsdfghjklmùwxcvbn ! 

(Ça veut dire bonjour, j'essaie de varier... Vous pouvez vérifier si vous avez un clavier d'ordinateur les lettres sont dans l'ordre et oui je sais c'est "super trop méga cool" [on va dire, hein]) 🤦🏼‍♀️🤦🏼‍♀️🤦🏼‍♀️


BREF ! N'est-ce pas un miracle un aussi long chapitre épargné de sa coupure habituel ?! J'espère que ces 1100 mots vous ont régalés en attendant le prochain chapitre 😉

J'espère que ce chapitre vous aura plu (oui encore ) ⭐👀😏💖⭐👀😏💖

J'espère que vous avez apprécié la gamine à la fin et bien sûr tout le reste. 

Gros gros bisous 🥰✨🥰

Ylli_

Octo/ tome 1 • La rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant