Chapitre 7

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Ainsi l'infirmière ne le croyait pas. Comme tant d'autres après tout. Qu'aurait-elle pu faire de plus ? Mais que pouvait-il faire pour fuir ce foyer aux allures sectaires ?

Il n'avait pas mentit. Ce n'était pas son genre. Mais la peur lui avait lié le ventre, comme cadenassant ses lèvres et évitant qu'il crache ses inquiétudes. 

Ses parents demeuraient des êtres complexes dotés d'une croyance en une divinité inconnue. Pour elle, ils semblaient prêts à tout. Toute la maison paraissait infestée de statues en argile, à l'effigie de ce sois-disant Dieu. Et un simple manquement de respect à son sujet provoquait immédiatement une punition digne de ce nom.

Les parents de Natan et Zoé, sa petite sœur de quatre ans de moins, ressemblaient alors aux démons des Enfers. Au moindre fait jugé anormal et irrespectueux à leur yeux, ils s'emparaient chacun de longues tiges de bambous et punissaient leurs enfants durement. Semblable à une légère torture, la punition consistait à une courte séquestration – simplement une nuit – attaché par les poignets, debout, dans une cave aussi humide que sombre.

Et bien qu'ils supportaient pas la moindre intolérance religieuse, ils étaient cependant homophobes, racistes, et antisémites.

La totale, pensa Natan. Eux qui méprisaient l'intolérance ; quelle ironie tout de même !

Mais ce que l'adolescent ne saisissait pas, c'était la gravité de la situation. Certes, elle lui semblait dure mais il ne pensait pas être le plus touché par la pression familiale. La preuve en était : il avait dit à l'infirmière ne pas subir de violences. Car les coups qu'ils recevaient, sa sœur et lui, n'imprimaient pas de marques indélébiles sur sa peau. Il s'agissait là de l'avantage du bambou : peu de marques, facilement maniable et dur. Très dur. Sans doute l'une des pires armes.

Alors Natan voulait fuir loin de ce monstrueux foyer dans lequel il vivait depuis petit, loin des coups et de la cave humide. Il le devait. L'ambiance familiale devenait insurmontable.

Mais comment faire quand portes et fenêtres étaient constamment verrouillées, que les seules fois où il sortait de la maison était pour se rendre au collège, bien sûr escorté par ses parents qui semblaient n'avoir que cela à faire d'emmener et de raccompagner leurs enfants à leurs écoles respectives.

Heureusement pour eux, un décès familial lointain leur avait apporté assez d'argent pour quitter leur travail sans trop de difficultés. La vente de statues en argile à domicile semblait suffire de temps à autre pour renflouer les fins de mois.

Et puis, qu'y avait-il à acheter de terriblement coûtant ? La maison était achetée depuis longtemps, bien loin de la civilisation comme il fallait. Pas de livres ni de films à acheter car « cela donnait de fausses idées de la vie aux jeunes » selon eux. Les seules occupations acceptées dans le foyer étaient la prière ainsi que les fameuses statues d'agiles.

Alors il fallait partir, fuir, quitter ce foyer plus que nocif.

Le lendemain, Natan pensait. Il pensait à son professeur de physique-chimie qui n'était pas là de onze heures à midi. Il pensait qu'il avait oublié de faire signer le mot d'absence par ses parents, qu'il avait même oublié de leur en parler. Il pensait aussi que c'était l'occasion. L'instant rêvé. Le moment tant espéré pour...

Non. Ce n'était pas bien. C'était injuste pour ses parents. Ses parents qui l'avaient éduqué, élevé, qui avaient fait le mieux pour leur enfant.

Même s'ils n'avaient pas la même notion que leur fils du mot « mieux » !

Oh et puis merde, hein. Tant pis pour eux !

***

Hello ! 

Ce chapitre est encore une fois assez court (600 mots) En vrai j'aurais pu faire un seul chapitre du 6 et 7 mais ça changeait vraiment trop de choooooses !

Bref j'espère qu'il vous aura plu 😉😉 (comme d'hab') Si c'est le cas n'oubliez pas le petit vote afin de me le faire savoir et de commenter également 😜⭐✨

Bisous 💞

Ylli_

Octo/ tome 1 • La rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant