Don't close your heart

Chapitre 8.2

Il continua doucement de lui caresser la tête sans rien dire. Les deux étaient dans la cuisine faiblement éclairée à attendre que le riz gonfle et personne ne parlait. Pourtant ce silence ne trahissait pas une gène, bien au contraire. Ils étaient bien, tout simplement heureux d'être là et n'avaient besoin de rien d'autre. Malgré sa fièvre Mo aimait être ici et sentir la grande main du brun lui caresser la tête. C'était diablement agréable et apaisant. Aussi loin qu'il se souvienne, personne ne s'était ainsi occupé de lui. Depuis toujours quand il était malade il devait s'occuper seul de lui. Ni sa mère ni She ne l'avaient traité de cette façon, avec simplement douceur et bienveillance.

He de son coté suivit à la lettre la recette énoncée par le roux et après presque une heure son repas était enfin près. Enfin si on pouvait vraiment appeler ça un repas. Ce n'était vraiment pas appétissant alors pendant un instant il pensa avoir réussi à rater la recette malgré la simplicité de cette dernière. Repassant en tête toutes les étapes il se dit qu'il n'avait pas pu se louper.

Avec une certaine appréhension il servit un bol fumant devant le roux mais celui-ci n'eut absolument aucune réaction. En l'observant de plus près il remarqua que son ami c'était paisiblement endormi sur la table, tel un lycéen qui s'ennuie en cour de mathématiques. Lorsqu'il dormait son visage perdait son air renfrogné qu'il gardait constamment et devenait beaucoup plus doux. Il aurait pu rester des heures à l'observer entrain de dormir mais avec une position comme ça il allait avoir encore plus mal en se réveillant et il devait manger un peut après tous ce qu'il avait vomi.

À contrecœur il le secoua légèrement pour que ce dernier ouvre les yeux. Apercevant un bol fumant juste sous son nez, Mo ne fit pas la fine bouche et engloutit l'intégralité de son contenu, ne jetant même pas un coup d'œil à l'apprenti cuisiné assis juste accoté de lui.

« - Merci d'avoir préparé ça, lui dit-il après avoir fini son bol.

- T'en fait pas, c'était pas compliqué.

- Je sais, c'est bien pour ça que je te l'ai demandé, plaisanta-t-il. »

Il reçut comme réponse un léger coup dans l'épaule ; He ne pouvait quand même pas laissé passer cette pique sans réagir. Après ça il lui redonna le même cachet que plus tôt dans la soirée, mit au frigo ce qu'il restait de la bouillie de riz et l'emmena se recoucher.

Une fois dans le lit, tous deux face à face, He lui refit un baisé sur le front et fut grandement soulagé de voir que sa fièvre n'avait pas augmentée.

« - Ça vas un peut mieux ?

- Ouais, t'inquiète pas je te dit. J'ai connu pire, je m'en remettrai.

- C'est pas un très bon argument ça tu sais ? Avec tous ce que t'a fait She je ne veut pas que ton état empire, lui dit le brun en caressant la joue.

- Tu sais, c'est vraiment bizarre de te voir si doux et gentil, lui répondit Mo qui arborait un léger sourire aux lèvres.

- T'as cas dire que d'habitude je suis un tyran ! Fit He en mettant une pichenette sur l'oreille de Mo dont le visage se crispa un instant avant qu'il se mette à rigoler.

- Là je te reconnais. Et ose me dire que tu n'as jamais été du genre tyrannique avec moi ! Je ne pourrais même pas compter le nombre de fois où tu m'as frappé ou pire même, le nombre de fois ou tu m'as embrassé simplement parce que je disais ou faisais un truck qui t'énervais. Sans déconner, t'imagines même pas à quel point j'avais envie de te tuer quand tu faisais ça!

- Si tu avais été assez fort je suis sur que tu l'aurais fait, je moqua He.

- C'est sûr ! Par contre je dois bien avouer que te voir aussi gentil c'est agréable, même ma mère a jamais dû s'occuper de moi à ce point. Mais en même temps c'est presque flippant, avouât le roux qui avait perdu son sourire pour afficher un visage beaucoup plus grave. Quand je te vois comme ça, j'ai vraiment l'impression de faire pitié, dit-il pour préciser le fond de sa pensée.