Parce qu'avec toi le temps a pris de nouvelles dimensions
Que ma routine s'est égarée dans ces changements de direction
Parce que les jours de la semaine se mélangent dans ce bazar
Parce que c'est toi, parce que t'es là, je n'ai plus peur du dimanche soirParce que ça arrive tellement souvent que je sois en pic de sentiments
Et que ma pudeur accepte quand même de te le faire comprendre gentiment
Parce qu'il paraît que l'homme s'habitue vite, s'habitue trop
Et qu'moi je sais que mes deux mains ne se lasseront jamais de ta peauQuand je vois tout ce qu'on a construit, je me dis que dix ans c'est tellement long
Et puis je me dis que c'est tellement court à chaque fois que s'affiche ton prénom
Parce que le temps n'a pas d'emprise sur la couleur de tes yeux
Parce que le vent éteint une petite flamme mais attise un grand feuParce qu'on s'est tant rapprochés que nos souvenirs se ressemblent
Parce que quand la vie n'est pas simple, c'est tellement mieux d'être ensemble
Parce que je sais que le lundi, je vais te parler et te voir
Parce que c'est toi, parce que t'es là, je n'ai plus peur du dimanche soir....
"dimanche soir", Grand Corps Malade (en media)
Jamais je n'aurais cru qu'elle me ferait sa demande.
Lou n'est pas douce, ni délicate. Elle est souvent pénible. Elle est stressée, parfois stressante. Elle est susceptible, veut tout contrôler, dit beaucoup de gros mots, elle a un caractère de cochon. Elle est parfaite pour moi.
J'ai tant de fois pensé lui demander de m'épouser, mais j'étais sûr de me faire jeter.
Ce soir où nous avons fêté les « un an » de nos retrouvailles, autour d'un dîner aux chandelles dans mon appartement, mais je n'avais pas de bague, ce n'était pas préparé, je me suis finalement dégonflé. Et à d'autres moments impromptus, à chaque fois que j'étais touché par sa grâce. Sur cette plage corse, où nous avons passé nos vacances l'été dernier, on mangeait une granita au citron en se baladant, les pieds dans l'eau. La fois où on s'est disputé à cause d'une histoire de vaisselle sur l'égouttoir, il paraît qu'il faut la ranger avant d'en remettre de la mouillée par-dessus, je l'ai embrassée pour la faire taire, elle m'a repoussé furieusement, et la seule chose que j'ai pensé en voyant les flammes danser dans ses prunelles grises assombries par la colère c'est « je veux qu'elle devienne ma femme ». Et peut-être aussi, chaque matin, quand ses yeux ensommeillés s'ouvraient, chaque soir, quand sa respiration se ralentissait et que je caressais son dos nu, sa peau au grain si doux alors qu'elle sombrait dans le sommeil. A chacun de ses sourires, à chacun de ses baisers, à chaque fois qu'elle s'abandonnait dans mes bras après un moment charnel. A chaque fois que je m'interrompais pour la regarder rire, s'énerver ou se concentrer, parce que je la trouvais bouleversante. Elle disait : « Quoi ? », les sourcils foncés ou les yeux plissés, et je répondais : « Rien, rien », à la place de cet « Épouse-moi » qui n'a jamais osé franchir la barrière de mon espoir.
Combien de « Viens, on se marie », ai-je retenu, par peur qu'elle hausse les épaules, ou pire, se moque, me traitant d'homme conventionnel, prétendant ne pas avoir besoin de ce lien supplémentaire pour nous prouver notre amour ?
Au final, nous n'avons jamais clairement abordé le sujet, et je crois bien que j'ai fini par me persuader que ce n'était pas pour nous. Que ce n'était pas ce dont elle avait envie pour notre avenir.

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Casalnuovo RC
RomanceAprès des années d'errance, Louise est enfin heureuse. Elle a retrouvé son Thomas, et ils ont ouvert il y a un an la librairie dont elle rêvait. Mais le passé revient la hanter et commence alors une longue quête d'identité, qui la mènera jusqu'en Ca...