Avril 2015. Paris.
Ken fixa le livre usé. Surpris. Il était comme toujours sur les quais de la Seine, sa casquette sur sa tronche et un sweat-shirt sur le dos. Lorsqu'il était arrivé sur son banc, il avait été surpris de tomber sur ce livre, un grand classique ; L'île au Tresor. Mais pas la version simplifié que l'on étudie au collège. Le livre était plus qu'usé, la couverture était tachée et abimée à chaque coin, il releva la tête, cherchant une silhouette dans les ombres à qui pourrait appartenir ce livre mais il était définitivement seul.
Il était resté un moment à fixer ce livre, avant de se décider à partir et quitter le banc, embarquant le bouquin. Lorsqu'il rentra dans son appartement, il sourit en remarquant le bordel des gars, secouant la tête, il salua les derniers encore éveillés et s'enferma dans sa chambre.
En boxer, allongé face au plafond, il le fixait comme si la réponse allait lui tomber dessus. Il poussa un soupire et se détourna, son regard se perdant sur le bureau où il avait déposé le livre. Se redressant et l'attrapant, il alluma sa lumière pour mieux le détailler.
Il remarqua les pages jaunies et quelques unes pliées sur les coins, surement pour marquer les pages où le propriétaire s'était arrêté. L'ouvrant, il haussa un sourcils en voyant les écritures manuscrites. D'abord une citation : La lecture est le voyage pour lequel tu n'as pas besoin de prendre un train. Je t'aime, Charly. Il supposa donc que la personne s'appelait Charly et que ce livre lui avait été offert. Il commença la lecture du livre, se rappelant vaguement de l'histoire qu'était ce bouquin : il l'avait lu beaucoup plus jeune. Des les premières lignes, son regard fut attiré par les annotations autour. Parfois des définitions de mots un peu trop soutenu, parfois juste un sentiment.
Il avait l'impression de lire le journal intime de quelqu'un, ou plutôt ça donnait l'impression d'avoir un recueil de pensées. Il y retrouvait des références littéraires sur d'autres livres, des mots, des pensées, des paroles de musique aussi, c'était un sacré joyeux bordel. Toutes les pages étaient noircies d'une écriture fine, uniquement en capitale, légèrement italique. Il avait l'impression que le Charly était avec lui et qu'il lui racontait son ressenti de cette histoire.
Continuant sa lecture, il vivait l'histoire différemment grâce à ce garçon. Les histoires de pirates n'étaient pas ses préférées, lorsqu'il était jeune, il lisait plus facilement des romans de Science Fiction dystopique à la Game Of Throne. Mais là, il devait reconnaitre que l'histoire avait pris une tournure différente entre les commentaires et les pensées de ce gars, ça l'amusait beaucoup. Lorsqu'il arriva presque à la fin, son sourire se perdit légèrement en tombant sur une photo. Une photo d'un homme, dans la vingtaine, tenant une gosse, une petite blonde, qui avait un grand sourire édenté. Il retourna la photo mais il n'y avait même pas de date dessus.
On toqua à sa porte et il haussa un sourcil en remarquant qu'il était neuf heure passé, il jura, se redressa rapidement, traversant le couloir sous le regard blasé de quelques uns de ses gars. Il prit rapidement sa douche et quitta la salle de bain, la serviette autour de sa taille, la brosse à dent dans sa bouche.
Le jean et le t-shirt enfilé, il glissa un bomber sur ses épaules avant de foutre son bordel dans ses poches et grogner en remarquant ses cheveux bordélique. Il n'avait jamais su quoi en faire de cette touffe, il attrapa sa casquette qui trainait et l'enfonça sur son crâne, quittant l'appartement après un dernier tchèque aux gars.
Lorsqu'il arriva rapidement au label de Seine Zoo, son rendez-vous était déjà présent et rapidement, il passa la journée à gérer son label, le bouquin trainant dans la poche arrière de son jean, impatient d'en finir l'histoire du point de vue de ce gars.
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Les Étoiles Vagabondes
FanfictionC'était parti d'un livre. D'un livre oublié sur un banc. Et on sait que le destin peut être fourbe parfois. Annexes : Félins // Mekra - Le pouvoir des mots // Framal - Fin d'après minuit // Deen Burbigo