Chapitre 5

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[J + 459]

Le jour J était arrivé. Le soleil pointait à peine le bout de son nez que déjà l'équipe d'éclaireurs chargeait la voiture des quelques affaires qu'ils prendraient avec eux. Ils voyageraient léger : des rations pour deux jours, des armes, quelques effets personnels, et deux bidons d'essence.

C'était maintenant l'heure des aurevoirs. Nathalie n'avait pas beaucoup dormi ; elle appréhendait énormément de voir son fils s'en aller. Elle le supplia du regard une dernière fois avant de le serrer fort dans ses bras. Elle retenait ses larmes pour ne pas inquiéter Ugo. Le jeune garçon embrassa tendrement son grand frère sur la joue et lui adressa un franc sourire. Léo étreint ensuite brièvement son père qui lui murmura quelques mots en italien puis il alla dire au revoir à ses camarades. Il en profita pour rassurer une dernière fois son meilleur ami puis grimpa dans le pick-up marron aux côtés de Kévin qui n'avait même pas pris la peine de saluer son frère. Marc et Yoann étaient tous deux installés à l'avant du véhicule. Les quatre aventuriers, prêts à partir, attendaient leur coéquipière. Cette dernière accourut de l'intérieur du bâtiment où elle avait oublié son sac ; elle embrassa son frère, tout sourire, et monta à bord de la voiture, débordante d'enthousiasme.

- Allez c'est parti ! Lança-t-elle en refermant énergiquement la portière.

Le moteur se mit à ronronner et la petite troupe quitta la résidence des Coquelicots. Derrière eux, le reste des résidents les saluait dans un mélange d'inquiétude et d'espoir. 

Dans l'habitacle, l'ambiance était plus détendue ; Marc avait lancé une compilation de rock des groupes emblématiques de sa jeunesse et tout le monde chantait joyeusement. Il ne leur fallu pas longtemps pour arriver sur l'autoroute où ils filèrent à toute allure vers le nord.

La matinée semblait passer à toute vitesse. Il était maintenant 10h et la chaleur du mois de juillet commençait à bien se faire sentir. Alors qu'ils avaient roulé sans encombre jusqu'à présent, un embouteillage de voitures abandonnées se dessinait à l'horizon. C'était une éventualité à laquelle ils étaient préparés ; les signes du chaos des premières heures de ce nouveau monde étaient encore bien ancrés dans le paysage. Les cinq éclaireurs décidèrent de s'arrêter pour se dégourdir les jambes et soulager leurs vessies avant de faire demi-tour. Ils en profitèrent également pour revoir leur itinéraire à l'aide de la carte routière qu'ils avaient emportée avec eux. Après 20 minutes de pause, ils reprirent la route ; Yoann avait remplacé Marc au poste de conduite. Le pick-up sortit de l'autoroute quelques kilomètres plus loin et continua son chemin sur les routes nationales afin de contourner le problème.

En milieu de journée, les estomacs commencèrent à réclamer leur dû. Il ne leur restait qu'environ 200 kilomètres pour atteindre leur destination. Les cinq compatriotes s'arrêtèrent à nouveau ; ils étaient largement dans les temps pour arriver avant la tombée de la nuit. Ils trouvèrent un joli coin de verdure où pique-niquer à l'ombre et ne se firent pas prier pour dévorer leurs sandwichs. Après quoi, Marc, Yoann, et Kévin profitèrent du cadre pour faire une petite sieste pendant que Léo et Erin montaient la garde. L'endroit était paisible, sans aucune créature à l'horizon ; l'occasion pour ces derniers de relâcher un peu la pression. Ils s'étaient postés en retrait, proche du véhicule, pour ne pas déranger leurs acolytes avec leurs bavardages.

- Tu sais, je te trouve vachement courageux, dit la jeune femme. Tu quittes ta famille pour te lancer dans cette aventure sans aucune garantie.

- Toi aussi tu es courageuse, tu aurais pu rester avec ton frère.

- Certes, mais toi tu as tes parents, et ton frère est encore un enfant... et puis tu es jeune.

- Je préfère me rendre utile ici. C'est pas en tournant en rond aux Coquelicots qu'on va s'en sortir. C'est sûr la vie est plutôt agréable là-bas compte tenu des circonstances mais ça ne résout pas le problème.

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