Cannibales

Chapitre 13

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Cinq jours s'étaient écoulés depuis que les résidents de la maison de retraite des Coquelicots avaient établi leur résistance face aux Survivalistes. Leur but était simple : jouer le jeu des petites fourmis ouvrières pour la récolte mensuelle tout en préparant une offensive surprise. Aubin restait persuadé que ce pillage n'était qu'un prétexte et qu'il ne fallait pas s'inquiéter outre mesure du manque de nourriture que cela pourrait engendrer. Il se voulait cependant précautionneux et veillait à établir le meilleur rendement agricole possible, au cas où. Ce jour-là, l'équipe tactique se réunit pour discuter d'un sujet fâcheux : les armes. En effet, les voleurs n'avaient peut-être pas emporté beaucoup de denrées alimentaires mais ils avaient complètement vidé l'armurerie. Les seules armes rescapées de ce cambriolage étaient celles emmenées par l'unité d'intervention lors de leur mission de ravitaillement en extérieur au moment des faits. Stéphanie avait d'ailleurs rejoint les rangs de la résistance. Qu'elle le veuille ou non, après les informations qu'elle avait divulguées, elle se retrouvait impliquée. Elle s'était cependant bien gardée de révéler au grand jour le petit secret qu'elle partageait avec Olivia, Sophie, et Andy.

- Nous devons agir au plus vite, il nous faut des armes ! S'impatienta Mme Sero.

- Du calme Mme Sero, temporisa Marie. Vous vous rappelez de ce qu'on a dit ? Il faut d'abord en savoir plus sur ces gens avant de tenter quoi que ce soit.

- Croyez-vous que Lexie a le temps d'attendre ? Ils sont en train de torturer ma pauvre petite fille...

- Ne vous en faites pas, leur but est d'avoir un maximum d'enfants en bonne santé. Je doute fortement qu'elle soit maltraitée, rétorqua Stéphanie un brin blasée.

- Cela dit elle n'a pas tort, on n'a presque plus d'armes à feu, rebondit Aubin.

- Ce n'est pas quelque chose qu'on trouve facilement ici. Celles qu'on avait venaient de la caserne, mais je pense que tous les endroits de ce genre aux alentours ont déjà dû être pillés depuis bien longtemps, dit Remigio.

- Ça vaudrait quand même le coup de faire une liste des gendarmeries et des bases militaires de la région pour y faire un tour, non ? Questionna timidement une femme assise un peu plus loin.

- Y aura rien, répliqua Stéphanie d'un ton sec.

- Tu ne nous as pas dit que les gens que tu as rencontré sur la côte étaient armés ? Demanda l'agriculteur.

- Si.

- Rappelle-nous comment tu t'es retrouvée là-bas ? Lança Alex qui venait tout juste d'émerger de ses pensées.

- Ça ne...

- On pourrait leur demander de l'aide, coupa Sophie pour changer de sujet. C'est vrai, leurs enfants aussi se sont fait enlever ; on aurait tout intérêt à s'entre-aider.

- Pas faux, appuya la tireuse d'élite reconnaissante pour la diversion.

- Oui c'est une idée, ajouta Aubin l'air pensif. Tu peux aller à leur rencontre ?

- Je crois pas qu'ils m'apprécient beaucoup, mes précédents contacts avec eux étaient plutôt tendus.

- Alors je viens avec toi, annonça Remigio.

- Moi aussi ! Suivi Sophie.

- T'es sûre ?

- Oui oui, on sera pas trop de trois.

La décision était prise : le trio irait rendre visite à ce groupe de survivants dans l'après-midi. La réunion se poursuivit durant une trentaine de minutes puis chacun vaqua à ses occupations. Sophie rejoignit ses deux collègues dans leur petit laboratoire secret et leur fit part de la nouvelle. Sa détermination les surprit beaucoup.