Can you love me?

Chapitre 38

PDV de Charlie. 

-Pardon? 

-Salut Charlie, fit une voix à ma droite. 

En voyant mon père approcher, j'eus un mouvement de recul. 

-Pourquoi tu l'as laissé entré? Demandai-je en me tournant vers maman, tu ne te souviens pas de ce qu'il nous a fait?! De ce qu'il t'a fait?!

-Chérie, viens, on va se mettre dans le salon, on va discuter, je crois qu'il est temps.

J'allais refuser mais le regard suppliant de ma mère me suffit à capituler. Elle avait envie de comprendre. Elle en avait besoin.

Elle avait raison en disant que c'était le moment. 

Je poussai un soupir de résignation et la suivit dans le salon. Tout le monde était là, Zoé était assise près de la cheminée, Ma mère alla s'installer près de Dominique qui lui prit la main, Ken alla se mettre en face d'eux et Zack se leva pour s'installer dans le fauteuil qui se trouvait à côté de là où je m'étais arrêtée. Par ce changement de place, le jeune homme voulait me dire qu'il était avec moi et qu'il m'épaulerait.

-Bien, finissons-en non? Fit ce dernier en s'affalant un peu plus dans le fauteuil d'un air nonchalant.

Le silence emplit la pièce. Un silence presque irrespirable. 

-Et si tu nous disais simplement pourquoi tu es venue ce soir pour commencer? Demandai-je à Ken. 

-Ça fait plus d'une semaine que j'attends de vous voir pour discuter avec vous, je crois que je n'ai plus eu envie d'attendre.

-Excuse-moi mais j'aimerai qu'on me rappelle qui doit se faire pardonner ici? Non mais par ce que je ne pense pas que ce soit à toi de venir ici. Je ne vois pas en quoi c'est toi qui décide quand le bon moment est venu, ricanai-je. 

Ma mère se laissa aller contre le dossier du fauteuil en se massant la tempe. 

-Ecoute, j'ai déjà vu Zoé pour discuter avec elle et je n'ai pas...

-Attends, attends! On rembobine! M'exclamai-je. Tu as déjà vu Zoé?!

Mon regard allait de mon père biologique à ma sœur mais les deux évitaient de me regarder. Visiblement Ken n'aurait pas du me mettre au courant. 

C'était pour ça que Zoé n'était pas à l'aise depuis le début.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit?

Zoé poussa un soupir avant de se tourner vers moi.

-Je ne vois pas pourquoi j'aurai du t'en parler. J'ai le droit de voir mon père si j'en ai envie. 

Elle n'avait pas tord. Je ne pouvais pas lui interdire. Je n'en avais pas le droit mais j'aurai aimée qu'elle m'en parle avant. 

-Charlie, je veux juste pouvoir m'expliquer. Je ne te demande pas de me pardonner, seulement d'écouter ce que j'ai à dire, me dit Ken en se penchant en avant. 

Je jetai un regard à ma mère qui n'avait qu'une envie, c'était que tout ça se finisse. Je décidai donc d'abréger tout ça. 

-Je t'écoute. 

Et il m'expliqua. Il m'expliqua sa douce descente en enfer, le pourquoi de son alcoolisme, sa culpabilité grandissante au fil des jours, ses soirées dans les bars, sa perte de confiance en lui, la dispute violente qu'il avait eut avec ma mère la veille de son départ,...

-Je suis vraiment désolé d'être parti, souffla-t-il quand il eut finit. Je n'arrivais plus à tenir. J'avais honte de ce que je t'avais fait et de ce que j'étais devenu. Les paroles de ta mère m'ont énormément fait réfléchir. Je n'étais plus bon à rien. Ni à être père, ni à être mari, alors j'ai pensé que la meilleure solution, c'était de partir. 

-Tu n'es pas parti. Tu t'es enfuis comme un voleur, là est la différence, rectifiai-je en secouant la tête. 

Ken hocha la tête. 

-Tu n'as même pas discuté avec nous pour savoir ce que nous en pensions. Non, tout ce que tu as fait, c'est m'écrire une putain de lettre pour t'excuser de ton putain de départ précipité. Tu n'as même pas essayer de savoir comment Zoé et moi réagirions. 

Un silence emplis la pièce mais je le comblais rapidement, n'ayant qu'une envie, c'est qu'il comprenne ma colère. 

-Tu sais ce qu'il s'est passé après ton départ?

PDV de Zoé. 

-Non Charlie, je ne sais pas, souffla papa en secouant la tête.

La colère brillait dans les yeux de ma soeur. Je voyais bien qu'elle n'avait qu'une envie, c'était de tout casser une nouvelle fois. Elle ne supportais clairement pas d'être dans la même pièce que lui. 

-C'est pourtant simple. Plus qu'un seul salaire ne rentrait. Maman a du faire des heures sups. Mais comme ça ne suffisait pas, elle a pris un deuxième travail afin de pouvoir gérer les factures, la nourriture, mes soins et tout le reste en trouvant toujours un moyen pour nous faire plaisir. Zoé s'est quasiment rendue malade en apprenant ton départ, elle n'était plus elle-même, on aurait dit un zombie. Et moi? Eh bah je suis retombée aussi bas que le jour où j'ai appris que mes jambes ne fonctionneraient plus jamais. Si l'accident de voiture a été une épreuve difficile pour nous, ton départ l'a été encore plus. 

Les poings serrées, Charlie regardait mon père qui lui regardait le sol, d'un air malheureux. 

-Je suis vraiment désolé, murmura-t-il. 

-Je regrette, ça ne suffit pas, répondit ma sœur.

-Je ne peux pas faire plus que te dire ça, dit-il encore.

-Moi aussi je suis désolée tu sais. Désolée que tu n'es pas eut un minimum de bon sens pour te rendre compte que nous avions besoin de toi. Tu te sentais mal par rapport à moi? A ce qu'il m'était arrivé? D'accord, je peux le concevoir. Mais quand tu es partie et que maman et Zoé se sont effondrées à leur tour, qui est-ce qui a du les consoler et les aider? 

-Charlie, si je pouvais revenir en arrière je le ferai, s'exclama Ken. Crois-moi! Je remonterai le temps pour revenir au soir de l'accident afin d'éviter tout ce bordel!

Charlie secoua la tête. 

-Tu n'as pas à remonter si loin tu sais. Reviens seulement au soir où tu as écris ces foutues lettres d'adieux et d'excuses. Tu sais pourquoi? 

-Non...

-Par ce que je ne t'en ai jamais voulu pour cette accident de voiture. 

Le silence emplis la pièce. Tous les regard convergèrent vers Ken qui fixait Charlie, d'un air surpris.

-Nous étions tous les deux fautifs papa. Je n'avais pas ma ceinture et toi tu avais mis la musique beaucoup trop fort. J'aurais dû te convaincre plus de ne pas aller chercher ce chien. Je suis en partie responsable de cette accident tu sais ?

Mon père secoua la tête mais avant qu'il puisse répondre, Charlie le coupa une nouvelle fois.

-Tu n'as pas à me dire que ce n'est pas vrai. Je suis persuadée de ce que j'ai dit. Tu n'as pas à te reprocher ce qu'il s'est passé. Nous étions deux dans la voiture ce jour là, dit-elle.

Je me tournai discrètement vers maman qui peinait à ne pas pleurer.

-Très bien, souffla papa.

Je voyais bien qu'il n'était pas convaincu par les paroles de Charlie mais on voyait qu'une partie de sa culpabilité s'était envolée.

Après un moment de calme, ce fût a Charlie de pousser un soupirer.

-Je ne suis pas sûre de pouvoir un jour oublier, fit-elle, mais je crois pouvoir arriver à te pardonner à moitié pour le moment.

Le visage de mon père s'éclaira comme je ne l'avais jamais vu auparavant.

-C'est déjà plus que ce que j'espérais, dit-il.