Charlie's Memories

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Deux ans plutôt.

PDV de Charlie.

-Joyeux anniversaire les filles! S'exclama mon père lorsque nous soufflâmes nos bougies. 

Je me levai et allai serrer mon père dans mes bras.

-Merci pour tout ça, fis-je en passant à ma mère. 

Zoé, papa et moi posâmes pour une photo et nous mangeâmes le gâteau qui était tombé à terre et qui ne payait pas vraiment de mine.

-Bon mange vite ce fichu gâteau! On va chercher ton chien après.

Je regardai dehors et grimaçai en voyant le temps. 

-Tu es sûr de vouloir y aller aujourd'hui? 

En réalité, je lui avais cassé les pieds toute la matinée pour aller chercher le chien mais en voyant le temps, je pense que j'aurai du m'abstenir.

-Quoi, tu ne veux plus de ton chien? Ricana mon père. 

-Si, si mais... Enfin.... Tu ne crois pas qu'il faille attendre que la pluie s'arrête?

Les vents était violent et la pluie battait violemment contre les vitres de la maison. Je n'aurai jamais du autant insister pour aller chercher ce chien ce jour là. 

-Prépare-toi, on y va dans cinq minutes. 

J'enfilai mes chaussures et une veste et le suivit à la voiture. Tout excitée que j'étais, je ne fis même pas attention à attacher ma ceinture. La voiture de mon père était assez vieille et ne disposait pas encore d'un détecteur, ce qui ne nous alerta pas...

Une fois dans la voiture, il mit le volume de la radio à fond, comme il avait l'habitude de faire. 

-Je crois que l'on ne devrait pas mettre trop fort, il faut qu'on se concentre, fis-je en tentant de calmer ma joie.

-Charlie, j'ai toujours mis ma musique comme ça et ce n'est pas aujourd'hui que je vais changer, ce n'est pas le son qui va nous tuer, ricana-t-il.

Il réaugmenta le son.

La plus grosse erreur de notre vie. J'avais mis le son tellement fort que nous n'entendîmes même pas le klaxon de la voiture qui arrivait de mon côté. Nous ne l'avions pas non plus vu arriver à cause de la violente pluie. 

Nous n'avions pas fait un kilomètre que l'accident était survenu. La voiture fit plusieurs tonneaux après que l'autre voiture nous ait rentrée dedans. Nous avons finalement terminé dans un ravin.

Enfin c'est ce qu'on m'a dit par ce que je ne me souviens pas du tout de ce passage. J'avais apparemment perdue connaissant dès le premier impact. 

****

je me réveillai dans une chambre d'hôpital qui puait le désinfectant. J'avais une minerve autour du cou, des bandages recouvrant mes bras et j'avais mal au torse à chaque fois que j'inspirai. 

-Charlie!

Le visage de ma mère apparut dans mon champs de vision, bientôt rejoint par celui de Zoé et de mon père. 

Il avait un bandage autour de sa tête et un plâtre au bras. 

Ils durent voir l'incompréhension dans mes yeux car en même temps que Zoé sortit de la chambre, ma mère prit la parole. 

-Tu te souviens de quelques choses mon amour? Me dit-elle. 

-N... No....

-Vous avez eu un accident chérie, Me dit-elle. Ça fait une semaine et demi que tu dors.

Je sentis une main se glisser dans la mienne. Zoé se tenait très près de moi, les larmes aux yeux. 

J'essayai de me souvenir de quelques chose mais rien ne me revenait. La dernières choses que j'avais en mémoire, c'est moi mettant le son plus fort. 

-Une voiture vous a percutés, tu n'avais pas ta ceinture de sécurité ma chérie, continua ma mère. Avec le choc, tu as finit à l'arrière de la voiture et quand elle est tombé dans le ravin... tes jambes se sont retrouvés coincées entre le siège avant et le siège arrière...

Elle éclata en sanglot et je fronçai les sourcils en posant le regard sur mes jambes. Il n'y avait pas l'air d'avoir de plâtre mais je ne parvenais tout de même pas à bouger mes jambes.

-Je... Que....

J'essayai de parler mais j'avais beaucoup trop mal partout. Non pas partout.... Seulement en haut...

-Charlie, fit ma sœur afin que je la regarde, tu... tes jambes sont.... paralysée...

Je ne parvenais plus à respirer. Mon sang se figea dans mes veines et je suis presque sûr que mon cœur a loupé un ou deux battements.

Je tentai encore et encore de bouger ne serai-ce qu'un orteil mais rien n'y fit. Zoé disait la vérité. Je n'étais plus capable de bouger les jambes. 

-Charlie... murmura mon père. Je suis vraiment désolé... Tout ça est... c'est de ma faute...

Je savais que ce n'était pas vrai. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Nous étions tous les deux coupables. Lui d'avoir mis la musique aussi fort et d'avoir été distrait, et moi de ne pas avoir baisser le son et de ne pas m'être attachée. 

-De... hors... Murmurai-je tant bien que mal. 

Mes parents se regardèrent et s'en allèrent. 

-Bou...ge, fis-je à Zoé. 

Elle serra un peu plus fort ma main en secouant la tête. 

-On s'est promis quelques chose en maternelle, tu te souviens pas? On ne se lâche pas, surtout pas quand on pleure. 

Je m'effondrai en comprenant l'ampleur de la situation.

***

Les mois suivants ont été un calvaire, je suis resté près d'un mois à l'hôpital, Zoé passait tout son temps avec moi. Elle avait refusé de reprendre le lycée sans moi. 

Je restai prostrée, ne parlant quasiment pas. Je laissai simplement mes souvenirs affluer. 

Je songeai sans cesse à ce que je ne pourrai plus faire. Courir, faire les pom pom girls, jouer au foot avec les garçons, me promener dans les rues, faire de l'escalade, danser dans ma chambre,...

J'eus beaucoup de visites pendant ce laps de temps. Les gens me souriaient avec regrets. 

Je savais ce qu'ils pensaient: "pauvre fille, la voilà clouée à un fauteuil pour le restant de ses jours..."

Quand je pus enfin rentrer chez moi, mon état ne s'améliora pas. Quand je vis tous les changements que mes parents avaient fait pour que je puisse être à l'aise, mon cœur se serra, me donnant encore une gifle en me rappelant que même chez moi, je n'étais plus capable de tout faire comme avant.

Les mois passaient et je ne bougeais pas de la maison. Je voyais que l'état de mon père n'était pas mieux. Il buvait chaque soir, aller dans des cafés et rentrait tard la nuit, voir même ne rentrait pas du tout. 

C'est quand j'ai entendu ma mère pleurer dans sa chambre un soir que j'ai su que je devais arrêter de me laisser aller et plutôt remercier je ne sais qui d'être en vie. 

J'avais assez pleuré sur moi même. Ce jour là, je mis la table, préparai le repas comme je pus et je fus heureuse de voir l'étincelle dans les yeux de ma mère. 

Elle me prit même dans ses bras en remerciant Dieu.

Ce n'est que quatre mois plus tard que je me réveillai avec une lettre posée sur ma table de nuit. 

Il était parti. Pourquoi après six mois? Je n'en savais foutrement rien. Mais il s'était sauvé parce que la culpabilité le bouffait trop et que même si j'allais mieux, lui n'arrivait pas à ressentir autre chose que ce sentiment là. 

J'avais réussi à bousiller notre famille par ce que je voulais un chien et que je n'avais pas été assez intelligente pour convaincre mon père d'attendre.



Can you love me?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant