XII.L'Éveil

1.3K 165 22
                                    

La douleur s'était atténuée, étouffée. Mais j'avais la tête lourde.

J'assayai d'ouvrir mes yeux. La lumière crue m'éblouit.

Je ne savais pas où j'étais. A l'hôpital peut-être ?

J'ouvris cette fois-ci tout à fait mes yeux.

Je me trouvais dans ma chambre.

Regardant par la fenêtre, je vis la lune qui commençait à s'estomper. Il devait être très tôt le matin.

Je regardais enfin ma chambre, et là, une chose étrange m'arriva: je voyais mes stylos, des petits bouts de papier, mes peluches, mon peigne, même une pomme, qui...lévitaient?

Je me frottai les yeux. Cet état avait  déjà des conséquences embêtantes, alors si je me mettais à avoir des hallucinations !

Je ne pouvais m'empêcher de frissonner de terreur en me remémorant la douleur qui m'avait déchirée de part en part. C'était une souffrance sans nom, qui avait scindé mon esprit autant que mon corps...

Je regardai. Tout était normal, à présent, dans ma chambre.

Je descendais l'escalier, les jambes hésitantes, et cherchai oncle Kern.

En vain, il n'était pas là.

Je trouvai sur la rampe, à l'endroit où il accrochait d'habitude son manteau en poil de rat, un petit mot sur lequel était inscrit hâtivement:

Je ne serai pas absent longtemps, reste à la maison surtout, et attends-moi.
Si tu as un quelconque problème, appelle le 06 12 34 56 78, une personne en qui j'ai confiance te répondra.
Oncle Kern

Je grognai, où est-ce qu'il pouvait être parti, sachant que j'agonisais la nuit dernière ?

La nuit dernière ?

Pas si sûr... Je regardai le calendrier affiché dans l'entrée: trois jours ? J'avais été malade pendant trois jours ?

Il fallait que je parle à quelqu'un. De censé.

Je décidai de trouver une raison pour laquelle appeler la personne en qui oncle Kern avait confiance.

J'allai dans la cuisine et me fis couler un café à la machine, ou du moins essayai, car cette antiquité fuyait.

Je n'avais pas passé beaucoup de temps à chercher un problème, tant mieux.

Je composai le numéro.
-Allo ?

-...

-Allo ? C'est Selena.

-Oui, je sais... Râla la voix à l'autre bout du fil.

La qualité du réseau était mauvaise, aussi mon interlocuteur me dit:

-J'arrive.

Selena - Les Lunes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant