LXXXIX. Découverte Ornithologique

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Durant tout le repas, Sin ne leva plus la tête ni de son assiette, ni ensuite de sa coupelle de fruits.

Je n'en revenais pas qu'il lui soit aussi « soumis ». A la réflexion, Arora, le chien d'Ophélia, était aussi demeurée silencieuse tout le long de notre discussion. L'élite, ou les « maîtres », avaient peut-être plus d'influence et d'autorité que je n'aurais pu l'imaginer.

Ce n'était pas une bonne découverte. Cela signifiait que, dans cette école, la hiérarchie était très présente. Comme me l'avait dit Nikolas.

Je n'y trouvais qu'un seul petit avantage -quelque peu égoïste : devant les autres, le pauvre Chokola allait devoir m'obéir au doigt et à l'œil...

Mwa ha ha.

***

Le soir venu, alors que j'étais dans ma chambre, j'entendis un claquement sec sur ma fenêtre. A la faible lumière jaune de ma lampe de chevet, je ne réussissais pas à distinguer quel oiseau tapait ainsi.

L'oiseau toussota.

Finalement, poussée par la curiosité scientifique de savoir quelle espèce était-ce, je montais sur mon lit et ouvrit la fenêtre penchée.

-Cui cui !

Un visage à demi caché par des cheveux ébènes m'apparut en contre-nuit : celui d'un abruti bien connu.

-Descend-vite, et sans casser mon lit, soupirai-je.

Battant des bras comme il l'aurait fait si il avait été un oiseau, il se déposa au sol doucement, télékinésistement.

Je refermai la fenêtre et lui demandai la raison de sa venue. (il faudrait dorénavant que je me débrouille pour mettre un rideau)

S'assaillant avec mille précautions sur mon lit, il déclara :

-Je venais simplement de dire qu'il fallait que tu progresses vite.

Selena - Les Lunes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant