LXXXIII. Le Lourd Postérieur De Nikolas

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J'époussetai mon pantalon, parsemé de petites bouloches de poussière récoltées de dessous le lit.

-Comment ça ?

Il traversa la petite distance qui nous séparait et passa derrière moi. D'un ample mouvement, il s'assit sur le lit. On entendit un craquement sinistre.

-Ma valise !

Nikolas se releva précitamment et put contempler son œuvre : ma valise défoncée. Je le vis passer de la surprise à l'amusement.

D'un air concentré, il promena les yeux sur la victime et me demanda :

-Qu'est-ce qu'elle fait là ?

Levant les yeux au ciel, je lui expliquais ce que je faisais avant son arrivée inopinée. Pendant mon explication, agrémentée de grimaces (je possède cette valise depuis toujours, et puis j'en ai besoin, donc ça m'embête), je le surpris essayer de dissimuler un sourire, puis un rire : ce crétin se moquait !

D'un ton sévère, je le rabrouai, voyant ses yeux pétiller de plus en plus. Il me répondit en soulevant d'un geste télékinésiste le lit, dégageant la valise.

Puis, redevenant sérieux, il me dit ce pour quoi il était venu à l'origine.

-Il faudra que nous nous voyons régulièrement, secrètement, pour que tu me mettes au courant de tes avancées en télépathie. Il est évident que je ne pourrai pas progresser donc, il arrivera un moment où nous ne serons même plus dans le même niveau.

J'étais d'accord avec lui, plus vite je monterai, moins longtemps nous serions en danger.

-Mais où et comment ? A la bibliothèque ?

Il secoua la tête :

-J'ai vérifié tout à l'heure : il y a des caméras.

-Mais s'il n'y a pas de micros, ça ne pose pas de problème ? objectai-je.

-Si. Nous n'aurons pas seulement à parler, il faudra aussi s'entraîner.

Je levai un sourcil interrogateur :

-Où alors ?

D'un grand sourire hypocrite, puis d'un geste englobant toute la pièce, il rétorqua :

-Ici.

Selena - Les Lunes JumellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant