O P T I M I S É S

1er juillet

Elyna.

Réveillée au milieu de la nuit par un bruit étrange, j'ouvre les yeux et observe la noirceur de ma chambre. Ressentant désormais l'envie de boire, j'appuie sur l'interrupteur de ma lampe mais rien ne s'allume. Je râle et tente de l'actionner à plusieurs reprises, même s'il paraît désormais évident que l'ampoule est grillée. J'approche à tâtons ma main de la prise, souhaitant tout de même vérifier qu'elle est bien branchée. Comme c'est le cas je la débranche et ressent automatiquement des grésillements au bout de mes doigts. Je n'en tiens pas plus compte puis me redresse sur mon lit et laisse mon regard s'acclimater au noir. Je tends la main vers l'ampoule et remarque automatiquement quelque chose d'étrange. Au plus mes doigts s'approchent, au plus l'ampoule commence à dégager de la lumière. Lorsque mes doigts ne sont qu'à un millimètre de la paroi de verre la luminosité qu'elle dégage est si forte que je suis obligée de plisser les yeux. Lorsque ma main touche l'ampoule, celle-ci se brise violemment entre mes doigts et je pousse un cri de stupeur. Je sens un verre planté dans ma main et le retire quasi immédiatement. Sans réfléchir plus, je sors rapidement de ma chambre et me dirige dans celle de mon père. J'ouvre sa porte, saute sur le lit et lui secoue l'épaule. Il se réveille dans un grognement et c'est à son tour de m'envoyer son oreiller dessus.

-Tu veux te venger c'est ça ? Marmonne-t-il.

-L'ampoule de ma lampe vient d'exploser dans ma main.

Mon père reste immobile un moment mais je distingue que ses yeux se sont grands ouverts dans la pénombre. La seconde d'après mon père se relève rapidement et me saisit le poignet. Il regarde ma main sous toutes les coutures, constate la présence d'un peu de sang dû à la coupure puis me fixe un moment.

-Quoi ? Je demande finalement.

-Bon allez viens.

Il sort de sa chambre, désormais bien réveillé et je me résigne à le suivre. Je me demande un instant s'il va m'expliquer un fait scientifique indiquant qu'une ampoule peut s'allumer seule et exploser simplement en la touchant. Je descends dans le salon où je remarque qu'il a préparé en vitesse des tasses de thé. Il a une réaction un peu bizarre pour vouloir simplement m'expliquer un fait scientifique. Il pose un coton de désinfectant sur ma main puis m'invite à m'asseoir. Je le fais et saisit la tasse sans vraiment comprendre.

-Ça va papa ?

-Je suis désolée ma chérie.

Je fronce les sourcils.

-Pour l'ampoule ? Je demande, moqueuse.

Il lâche un rire, qui semble plus nerveux qu'autre chose, puis perd son sourire et plante ses yeux dans les miens.

-Ta mère ne voulait rien te dire avant que ça arrive, j'espère que tu nous en voudras pas trop.

Je me demande pourquoi il se décide à parler de ma mère mais ne dit rien et le laisse parler.

-Tu sais que tu es née il y a dix huit ans pile et six minutes ?

Je plisse légèrement les yeux sans répondre.

-Tu t'es réveillée à quatre heure vingt c'est ça ?

J'hoche la tête.

-Oui à peu près.

Mon père soupire doucement puis reste pensif un moment. Je croise les jambes, bien décidée à l'écouter pour comprendre son changement de comportement.

-Mmh...je ne sais pas vraiment par quoi commencer, dit-il, accompagné d'un rire nerveux avant de se gratter la nuque.

-Par le début ? Je propose doucement.