15 juillet

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Elyna.


Je tends la main derrière mon dos pour tenter, vainement, d'attraper la fermeture éclair de ma combinaison noire. Je pousse un râle d'exaspération en constatant que cette dernière est située à l'endroit exact où je n'arrive pas à l'atteindre. Je grogne de colère puis pousse un long soupir et respire quelques secondes pour faire descendre la ridicule colère qui grimpe en flèche. Je tente une dernière fois et ferme les yeux.

Finalement, je sens une main effleurer mon dos et j'entends le bruit de quelqu'un qui me remonte la fermeture. Je me retourne et sourit à Noah, puisqu'il était évident qu'il s'agissait de lui. Il me regarde avec un sourire malicieux et je pousse un léger soupir.

-Merci.

Voyant l'un de ses sourcils se lever je croise les bras.

-Quoi ?

Son sourire s'agrandit et je roule des yeux.

-Je sais très bien ce que tu vas me dire. Pourquoi j'ai pas utilisé la psychokinésie pour fermer cette foutue fermeture éclair toute seule ?

Il lâche un rire et je comprends que j'ai deviné. Je soupire et détourne le regard un instant.

-Ne me dis pas que c'est parce que tu ne la contrôles pas, dit-il. Nous savons tout les deux que ce n'est pas le cas.

En effet, au cours des dernier jours j'ai pu mettre à profit le calme de la maison pour tenter de m'accommoder à cette nouvelle capacité. Aucune catastrophe n'est à déclarer, puisqu'il semblerait que celle-ci réagisse à mes émotions et à mes possibles pertes de contrôles, tout comme la foudre. Comme j'ai déjà réussi à m'apprivoiser cette dernière, il devient plus facile de contrôler la seconde, ce que ne manque jamais de me répéter Noah puisque avant moi, il n'avait vu personne contrôler sa capacité aussi vite. La preuve, lui a mis plusieurs mois.

-J'ai juste...je sais pas.

Je m'interrompt tandis que mon sourire s'efface petit à petit. En relevant les yeux, je constate que Noah ne sourit plus, mais qu'il me fixe toujours, de son expression si caractéristique.

-Cette capacité c'est...la seule chose qui me raccroche vraiment à ma mère et...

-Tu n'as pas envie de la déshonorer ou...de la rendre ridicule en l'utilisant pour des choses aussi insignifiantes que remonter sa fermeture éclair, finit-il.

Je le fixe quelques instants puis hoche lentement la tête et sourit doucement.

-Tu n'arrêteras donc jamais ? Je demande. Cesse de lire en moi aussi facilement veux-tu.

Un sourire fier apparaît lentement sur ses lèvres et je secoue la tête, désespérée.

-Donc, pour revenir à notre sujet. Considère moi comme ta personne attitrée pour remonter la fermeture éclair de cette combinaison.

Il me fait un clin d'oeil tout en pouffant de rire puis sort de la chambre d'un pas nonchalant et je roule de nouveau des yeux. Ariana rentre dans ma chambre au moment où il en sort et le suit des yeux un moment avec un regard suspect. Elle croise les bras, se poste à côté de moi et regarde suspicieusement la porte d'entrée, celle d'où il vient de s'éloigner.

-Mmh il voulait surtout la baisser cette fermeture.

Je lui donne une frappe sur le bras, et les joues d'un rose soutenu, je sors également de la chambre pour ne pas avoir de nouveau affaire à ses remarques impertinentes. Elle ne cesse de nous observer, Noah et moi, et je ne doute pas que derrière cette «surveillance» Maëlle veut des rapports détaillés de la progression de ma relation avec son fils. Celle-ci est occupée depuis plusieurs jours et au vu de l'expression qu'elle arbore pendant les repas, je doute que les nouvelles qu'elle va nous donner vont nous plaire. Cependant, elle souhaite nous dévoiler ses découvertes uniquement lorsqu'elles seront sûres, et je doute qu'elle ne veut pas nous inquiéter pour le moment. Mon père est de plus en plus irascible au fil des jours, et une mauvaise nouvelle ne ferait qu'empirer son état.

O P T I M I S É SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant