20 juillet

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Elyna.


Ils disparurent et je me tourne vers Maëlle.

-Pourquoi suis-je la seule à devoir venir ?

Maëlle se tourne, me fait un doux sourire puis met son sac sur son épaule.

-Disons que les choses sont plus compliquées pour eux que pour les autres.

-C'est à dire ?

-Ils ne sont pas au courant que nous venons.

-Ah bon ? Demandais-je, étonnée. Pourquoi ?

-Ils sont assez réfractaires à ce genre d'actions. Je pense que venir à plusieurs chez eux leur apparaîtrons comme une menace. D'où le fait que nous ne soyons que deux.

-Et...pourquoi moi ?

Un sourire mystérieux apparaît sur les lèvres de Maëlle mais elle ne répond pas. Miranda apparaît de nouveau dans le salon et nous sourit.

-Je vous amène où ?

-Au Canada, chez William.

Miranda sourit doucement, puis nous saisit les mains et le salon de Camille et Frank s'estompe pour laisser place à une rue vide, excepté un chat partant se cacher derrière une poubelle, effrayé par notre apparition. J'observe les immeubles autour de nous puis Miranda repart sans un mot de plus. Maëlle m'adresse un sourire d'encouragement puis nous rentrons dans le hall de l'immeuble et nous dirigeons vers l'ascenseur. Maëlle presse le bouton indiquant le dernier étage, et une fois arrivée, elle hésite un instant, puis toque.

Après quelques instants, un homme ouvre la porte et fronce les sourcils. Ses cheveux sont d'un noir de jais, ses yeux sont verts foncés et j'ai presque l'impression d'y voir une lueur d'arrogance.

-Maëlle ? Questionne-t-il. Qu'est-ce que tu fais là ?

Ses pupilles se tournent légèrement vers moi mais il ne dit rien et recommence à fixer Maëlle. Celle-ci sourit puis lève les épaules.

-Je peux rentrer ? Demande-t-elle sans répondre à sa question.

L'homme accepte, même s'il donne l'impression que c'est presque à contre-coeur. Il referme la porte derrière nous tandis que nous nous avançons jusqu'à un salon. Une jeune fille, probablement plus jeune que moi, est sur le canapé, les pieds posés sur la table, les yeux rivés sur son téléphone. Elle relève les yeux, nous dit bonjour, puis repart sur son téléphone. Maëlle ne semble pas en tenir compte et part d'un pas décidé jusque dans la cuisine, pour s'asseoir sur une chaise. Je l'admire rien que pour agir de la sorte sans tenir compte du regard noir que l'homme lui lance. L'homme reste debout face à nous, puis se met à me fixer plus longuement.

-Oh pardon ! Je manque à tout mes devoirs. William, voici Elyna. La fille à Jane.

En insistant sur le prénom de ma mère, Maëlle s'attendait vraisemblablement à une réaction de William. En effet, celui-ci lui me lance un regard noir avant de déglutir et de la regarder, presque avec dégoût. Il semble désormais décidé à ne plus me regarder et se concentre sur Maëlle. Dans un silence complet, la porte d'entrée s'ouvre et une femme et un jeune homme rentrent dans la cuisine. La femme, grande, blonde et élancée, marque un temps d'arrêt mais nous salue gentiment. Elle laisse glisser sa main sur l'épaule de son mari, laissant supposer qu'elle a remarqué la tension qui l'habite. Le jeune homme, une copie quasi conforme de son père, nous regarde une à une avant de faire un léger mouvement de la tête. Ses cheveux sont aussi foncés que ceux de son père, mais ses yeux d'un bleu glacé me scrute d'une manière bien trop désagréable. Il s'assoit sur la chaise à côté de son père tandis que la femme se met à sortir de la nourriture d'un sac pour la ranger.

O P T I M I S É SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant