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L'ambiance avait changé depuis que Mingi n'était plus avec eux. Chacun espérait rapidement revoir leur ami ayant tous besoin de lui pour différentes raisons. Ils ne s'imaginaient pas vivre sans la bonne humeur de leur ami qui même lorsqu'il se sentait plus faible,restait le même. Hongjoong n'était pas encore revenu certainement bien trop affecté par la situation et préférant aux yeux de tous,rester avec son petit ami,ce qui était le cas. 

Il était allé le voir ce jour-là,le cœur serré. Toutes ses pires craintes étaient entrain d'être concrétisée. Il avait pleuré avant d'aller jusqu'à la clinique. Il haïssait le monde,le destin. Il était allé jusqu'aux soins intensifs,il détestait ce nom. Il avait dû attendre,les heures de visites étant bien précises même pour lui qui travaillait ici. 

Il s'était ensuite dirigé vers la chambre du plus jeune croisant Wheein qui lui adressa un regard compatissant. Elle ne voulait rien dire,aucun mot ne serait assez fort pour atténuer la peur et la peine du jeune homme. Une fois dans la chambre,il avait sourit à son petit ami qui avait tendu la main vers lui à peine était-il entré. Il avait comblé la distance entre eux attrapant sa main. 

- Je suis là,avait dit Hongjoong,Je serais toujours là. 

Il s'était assis sur la chaise qu'il avait amené près du lit regardant Mingi. Il ne savait pas quoi dire. Il ne savait plus. 

- Qu'est ce que tu fais ? Demanda soudainement le plus vieux. 

Le malade avait retiré la masque à oxygène l'aidant à respirer pour parler. Hongjoong avait voulu le lui remettre mais l'autre n'était pas d'accord. 

- Mingi,s'il te plait. 

- Tu vas m'écouter,fit avec une certaine difficulté Mingi,Je t'aime. Tu es...L'amour de ma vie. 

- Je t'aime aussi. Ne fait pas comme si c'était les derniers mots que tu allais m'abandonner après m'avoir dis ça. Pitié,avait répondu l'autre la voix tremblante. 

Le plus jeune avait remis son masque sans rien dire de plus. Il ne voulait pas blesser Hongjoong. Mais,il se sentait plus faible qu'il ne l'avait jamais été. Certes,il était parfaitement pris en charge mais il avait l'impression de mourir un peu plus chaque heures. Il avait peur. Il ne voulait pas mourir. Il voulait encore vivre avec Hongjoong des jours entiers,heureux. Le jeune homme avait repris la main du plus vieux la serrant. Ils auraient juste eu besoin de plus de temps. Son état ne faisait que se dégrader et il le savait. 

L'inquiétude de ses amis se faisait également de plus en plus grande,demandant toujours plus de nouvelles aux infirmières qui donnaient toujours les mêmes réponses. Wooyoung avait demandé à sa mère plus de réponses mais elle ne l'avait pas fait. La situation lui avait provoqué une angoisse,il ne quittait plus San s'inquiétant de tout et de rien même si le plus vieux lui assuraient qu'il allait parfaitement bien ou du moins autant qu'il était possible dans son cas.

Yeosang quant à lui avait un peu plus en tête le fait que Seonghwa allait finir par le quitter quoi qu'il arrive. Il n'osait plus en parler,ce serait rendre la chose un peu plus réelle. La situation de Mingi avait fait remonter toutes leurs peurs. Ils avaient tous été plutôt naïfs se pensant presque en vacances alors qu'ils étaient dans une clinique pour leurs maladies respectives. Ils avaient été stupides. 

- Qu'est ce que tu as ? Avait demandé Seonghwa.

Ce dernier avait déposé un baiser dans le cou de son petit ami assis sur ses cuisses dans la salle de jeux. 

- Je pense au fait que nous sommes stupides. 

- Stupides ? 

- On prends les choses tellement légèrement. On est ici pour de bonnes raisons et on agit tous comme si c'était des vacances ! Mingi va peut être mourir et toi tu...

Il n'avait pas continué. Rien que le fait d'avoir prononcé le nom de son ami et le mot "mourir" dans une seule phrase était déjà beaucoup trop. 

- Tu ne penses pas que nous avons besoin de légèreté ? Tu imagines notre quotidien si chaque jours,on devait être effrayé de vivre ? Ce ne serait pas vivable. 

Yeosang n'avait pas répondu. Seonghwa avait raison. Cette légèreté était ce qui les faisaient tenir chaque jours. Tout serait bien trop dur sinon. Il avait embrassé le plus vieux de la manière la plus innocente qui soit faisant sourire l'autre qui l'avait serré contre lui. 

- J'aimerais que l'on puisse faire tellement de choses si l'on pouvait sortir.

- Comme ? Demanda Yeosang. 

- Je ne sais pas. Je voudrais t'emmener partout pour qu'on partage des moments ensembles. 

- Tu sais ce que j'adore ? 

- Quoi ? 

- Les parcs d'attractions et la fête foraine. 

- Ça fait longtemps que je n'y suis pas allé. 

- Moi non plus. Je ne me souviens pas de la dernière fois. Enfin,je pense que c'était avant que je sois malade ? Je ne suis même plus sûr. J'ai l'impression d'avoir été malade toute ma vie...

- Je t'aurai emmené dans la grande roue,comme dans les dramas et les films,avait sourit Seonghwa.

- Et on se serait embrassé,je suppose ? 

- Evidemment. Je ne serais jamais lassé de t'embrasser. 

Ils étaient restés encore un moment seul jusqu'à ce que San et Wooyoung n'arrivent. Ils avaient joués ensembles pour passer le temps même si l'absence de leur cinquième joueur était pesante. Les quatre malades s'étaient levés dans un même geste lorsqu'ils avaient entendu Joy prononcer le prénom d'Hongjoong qu'ils n'avaient pas vu depuis bien trop longtemps. Ils s'étaient précipités en souriant,sourire qui avait rapidement disparu. 

L'infirmier était à genoux au sol,pleurant plus qu'il ne l'avait jamais fait dans les bras de Joy qui n'avait pas été capable de retenir ses larmes. Irene quant à elle réussissait à ne pas pleurer particulièrement lorsqu'elle s'était rendu compte de leur présence tout comme Wendy. Elles s'étaient approchées,le coeur lourd. Irene les considéraient comme ses bébés. Tous autant qu'ils étaient. 

- Irene,fit Yeosang les larmes aux yeux. 

La jeune femme n'avait rien dit se contentant d'ouvrir les bras dans lesquelles étaient venus se réfugier Yeosang et Wooyoung sans attendre. Seonghwa et San,eux s'étaient réfugiés dans ceux de Wendy qui n'avait plus les mots. 

Il avait plu ce jour là comme si le ciel était compatissant en leur douleur et la partageait. 

We bloomed before dyingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant