Chapitre 3 : Le chemin de traverse

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- Bon Harry maintenant tu connais la poudre de cheminette, donc évite de te retrouver Allée des Embrumes.

Molly, qui venait de dire ça pour faire rire les autres, ne souriait même pas elle-même. Il y eut deux trois sourires à l'évocation de ce souvenir où, en 2e année, il s'était trompé en disant sa destination et avait finit dans une boutique de magie noire. Ron partit en premier, suivi par Hermione et Molly. Il ne restait plus que Ginny et Harry qui devaient partir quand un hibou arriva. Ginny et Harry échangèrent un regard. Que venait faire ce hibou, qui était probablement d'une administration ou de quelque chose comme ça vu son espèce, au Terrier ? Il toquait sans arrêt au carreau de la vitrine, et Harry prit la décision de lui ouvrir. Cette lettre pouvait même lui être destinée, il n'en savait rien.

Il prit la lettre et le hibou reparti aussitôt, n'attendant visiblement pas de réponse. Au lieu d'une lettre il y en avait 3, une pour Ron, une pour Hermione et une pour lui. Il prit son message et s'assit sur un des fauteuils fatigués du salon pour le lire. Ginny lui lança un vague « A plus tard » avant de disparaître dans la cheminée, sachant qu'Harry saurait se débrouiller seul. La lettre était la suivante :

« Cher Monsieur Harry Potter.

Nous sommes heureux de vous informer que vous êtes invité à vous rendre à Poudlard le 1er septembre prochain afin de passer vos examens finaux des ASPICs, qui se dérouleront à une date qui sera fixée en fonction de vos compétences au cours de l'année.

Cette invitation a été envoyée à l'ensemble des élèves ayant été inscrits pour une 7e année déjà l'an passé, car en vu des événements récents, l'école reconnaît son impossibilité à les faire passer comme à son habitude.

Veuillez nous adresser un hibou avec une réponse au plus tard le 30 août, que nous prévoyions votre arrivée en conséquence.

Veuillez également noter que lors de cette année vous n'appartiendrez plus à votre maison et que vous ne serez plus considéré comme un élève à part entière en ce qui concerne vos droits et vos devoirs au sein de l'école.

Veuillez agréer, cher Monsieur Harry Potter, l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva Mac Gonagall

Directrice de l'école de sorcellerie de Poudlard »

Harry relut plusieurs fois la lettres avant de prendre la sienne, celles de ses meilleurs amis, de quoi répondre et de partir en transplanant.

Il perdit l'équilibre en arriva et se retrouva le front collé aux pavés du Chemin de Traverse. Les passants s'étaient écartés de lui et le regardaient avec un air étrange. Une petite fille tirait sur la manche de la robe de sa mère en le montrant du doigt. Harry, bien qu'au courant de sa notoriété, ne s'y était jamais habitué et n'allait pas le faire de sitôt maintenant qu'il était devenu celui qui avait non seulement survécu mais aussi vaincu. Même si c'était souvent de l'admiration voire de la gratitude, Harry n'en pouvait plus d'être examiné comme une bête de foire. Il se releva rapidement, passa sa main dans ses cheveux sans réel espoir d'y remettre vraiment de l'ordre et partit dans la rue à la recherche de ses amis. Il essayait de faire abstraction des regards tournés vers lui quand une voix qu'il aurait préféré ne plus jamais entendre l'interpella.

- Alors Potter ? Incapable de transplaner ?

- Ferme-la Malefoy.

C'était Ginny qui était arrivée et qui repartait déjà en tirant Harry par le bras. Il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit quand Malefoy répondit :

- Alors Potter, tu t'es retrouvé une petite amie ?

C'est comme si le temps s'était arrêté. Drago avait déjà dit cette phrase, il y a maintenant 5 ans. Ginny avait déjà pris sa défense, exactement comme ça. Ça s'était passé dans cette rue, devant Fleury & Bott. Tout était pareil, mais tout était différent. A l'époque Drago et Harry n'étaient que des ennemis par jalousie de l'autre, ils n'avaient rien contre l'autre mais tout à lui envier. Mais ce jour-là il régnait un mur de glace entre eux. Ils étaient devenus des ennemis par le sang, des ennemis par la guerre. Drago avait choisi son camp, Harry était resté dans le sien, et maintenant entre les deux il n'y avait plus que de la haine. La guerre était finie, les Malefoy étaient innocentés car Narcissa avait sauvé Harry en mentant à Voldemort, mais ça n'effaçait en rien les erreurs du passé. La vision de ces cheveux blancs et de ce teint blafard rappelait à Harry leur dernière rencontre avant la bataille de Poudlard, où Dobby avait donné sa vie pour les sauver. C'était Bellatrix Lestrange qui l'avait tué, tout comme elle avait tué Sirius, tout comme elle avait tué Remus. Et Harry ne s'en remettait toujours pas. Il ne perdait pas cette haine indescriptible contre elle, contre son camp, contre sa famille. Il avait trop souffert à cause d'eux, et pas des blessures physiques qui guériraient un jour, non, mais des plaies qui resteraient à jamais ouvertes, des absences que plus rien ni personne ne pourrait combler. Alors Harry fit ce qu'il avait toujours rêvé de faire : Il envoya son poing dans la mâchoire du blond. Drago vacilla sous le choc et, avant qu'il n'ait pu riposter, Ron le tenait alors que Hermione et Ginny tenaient Harry. Les deux garçons échangèrent un regard empli de haine et de mépris. Drago cracha aux pieds de Harry et se libéra de l'emprise de Ron d'un coup d'épaule, avant de partir dans la direction opposée, les mains ancrées dans ses poches et la tête rentrée dans son cou.

- Harry, qu'est-ce qui t'a pris ? Tu crois vraiment que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire alors que ... ?

- C'est bon Hermione, laisse-le, Drago l'a cherché ! s'exclama Ginny.

- Mais vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ? Drago a lui aussi subi la guerre, il est lui aussi une victime de la guerre, il a pas besoin de se faire frapper comme ça au milieu de la rue la plus fréquentée du monde sorcier en ce moment !

- Mais Hermione tu te rends compte de ce que tu es en train de dire ? Drago n'a jamais été notre ami, tout comme il n'a jamais été du côté des gentils ! Il y a des choses et des gens qui ne changent jamais, et la famille Malefoy en fait partie. Intégralement.

Cette fois-ci c'était Harry qui avait pris la parole. Il ne comprenait pas pourquoi Hermione agissait comme ça. Le refrain « les gens changent » il le connaissait, mais concernant Drago il avait des doutes. C'était leur ennemi juré depuis la naissance, mangemort de père en fils, alors pourquoi il deviendrait un doux agneau tout à coup. L'ambiance ne s'améliora pas au cours de la journée et Harry était sincèrement heureux de rentrer au terrier où il espérait que la présence supplémentaire de George et d'Arthur détendent l'atmosphère, mais il n'en fut rien. Le dîner se fit en silence, tout comme le reste de la soirée, et la maison était anormalement calme à l'heure d'aller se coucher. Même les gnomes dans le jardin semblaient être plus silencieux qu'avant et cela pesait encore plus sur Harry, qui voulait simplement que tout redevienne comme avant.

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