Bonus 3

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L'air frais de septembre passait à travers les pans de la robe du Gryffondor, qui râla en resserrant ses bras autour de lui. Il ne savait pas si c'était par froid ou par peur qu'il avait ce geste, mais la seule chose qu'il savait, c'était qu'il se trouvait désormais devant la grille en fer forgée de l'imposant manoir. Drago leva sa baguette, un déclic résonna dans le silence de la matinée et le portail s'ouvrit sans un bruit, ouvrant le passage sur une allée soigneusement entretenue. Des perroquets couleur neige passèrent au-dessus de leurs têtes dans un battement d'ailes, et Harry aurait donné cher pour prendre leur place et s'enfuir loin d'ici, très haut dans le ciel. Au lieu de ça il dut suivre le blond qui s'engageait déjà dans l'allée, les graviers crissant sous ses pas. Il passa une main nerveuse dans sa tignasse brune qui refusait de rester en place et souffla de découragement en réalisant que ses efforts étaient vains.

- Tu ... ça va bébé ?

Le Serpentard s'était arrêté et lui faisait face, une moue inquiète sur son beau visage fin. Harry ne lui répondit que d'un mouvement de la tête et attrapa sa main, sentant une vague de chaleur qui traversa son corps alors que leurs doigts s'entrelaçaient. Arrivés en haut du perron, devant l'immense porte en bois massif, Drago se saisit du heurtoir de sa main valide et frappa trois coups. Narcissa ouvrit très vite, et retint de justesse un petit cri en retrouvant son fils.

- Drago ! s'exclama-t-elle d'une voix bien plus aiguë que d'habitude. Oh, j'étais si inquiète !

Elle fit un pas en avant pour le prendre dans ses bras mais s'arrêta d'un coup, semblant enfin remarquer la présence d'Harry. Ses yeux clairs descendirent jusqu'aux mains liées des deux garçons, et sa bouche s'ouvrit en un « o » parfait de surprise.

- Narcissa, qui est-ce ? tonna la voix grave de Lucius Malefoy depuis l'intérieur de la grande demeure.

Comme sa femme restait silencieuse, il décida d'aller voir par soi-même, et apporta avec lui un fort relent d'alcool. Il ne dit pas un mot en découvrant son fils sur le pas de la porte, n'exprimant aucun sentiment. Aucun soulagement de le voir en vie et en bonne santé. Aucune joie de le revoir après plus de deux mois sans aucune nouvelle. Juste un dégoût profond en remarquant le célèbre Harry Potter avec son fils unique. Il cracha au sol et repartit d'un pas énervé.

Durant tout ce temps, Drago s'était tenu droit, fier, ne baissant pas les yeux devant ses parents, et surtout ne lâchant pas la main d'Harry. Malgré cette façade, le Gryffondor pouvait sentir le bras du sorcier trembler incontrôlablement, et lui-même n'en menait pas large. Narcissa finit par se remettre de sa surprise et tendit une main timide au brun, qu'il saisit avec un immense sourire, et la sorcière abandonna toute bienséance et se jeta dans les bras de son fils. Harry s'écarta en lâchant la main de son amant, ils avaient besoin de se retrouver tous les deux. Il vit les épaules du blond se détendre immédiatement alors qu'il se tenait contre sa mère, et un sourire nouveau se forma sur ses lèvres pâles.

- Venez, entrez donc prendre un thé, proposa la sorcière après un long silence.

Drago accepta l'invitation pour les deux jeunes hommes et tous les trois pénétrèrent dans l'ambiance glaciale de l'immense manoir. Harry avait repris la main du Serpentard par besoin de montrer que son petit-ami n'était pas seul, mais aussi parce qu'il avait besoin de savoir que la situation depuis sa dernière visite chez les Malefoy avait évolué. Alors qu'ils entrèrent dans le salon, des flashs lui revenaient. Il revoyait sans cesse le couteau en argent de Bellatrix partir vers eux avant de transplaner. Il entendait sans cesse les cris de douleur de sa meilleure amie. Sans le réaliser, sa respiration était devenue plus rapide, saccadée, et il dut adresser un faible sourire à son hôte qui l'avait remarqué. Il crut reconnaître au fond de ses yeux océan une lueur de regret, et une demande silencieuse de pardon. Ne sachant quoi en penser, il détourna le regard et remarqua que beaucoup de décorations avaient disparu depuis la dernière fois, et à la place du lustre imposant se tenait trois ridicules bougies reliées entre elles par une structure en cuivre.

Haïr pour mieux aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant