Chapitre 12 : La rancune est la preuve de la faiblesse

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Stebbins escorta Harry jusqu'à la gargouille qu'il connaissait déjà bien, et dit le mot de passe qu'Harry, si préoccupé par les raisons de cette convocation, n'entendit même pas. La gargouille sauta de côté pour libérer le passage et le professeur laissa là son élève. Harry sentit une boule se former dans son ventre au fur et à mesure des marches qu'il gravissait, bien qu'il fut incapable d'y discerner un unique sentiment. Dans sa tête se mélangeaient la tristesse et le deuil, la colère, la peur, et bien d'autres qu'il ne pouvait pas nommer. Il hésita un instant avant de frapper à la porte, de peur d'être submergé par les émotions une fois qu'il pénétrerait dans le bureau. Il souffla longuement avant de frapper deux petits coups discrets, auxquels il entendu immédiatement la voix de Mac Gonagall répondre « Entrez ».

La première pensée d'Harry fut de se dire que rien n'avait changé. Il vit que la pensine était sortie, et le phénix Fumseck était toujours là, endormi sur son perchoir. La multitude d'instruments en argent que Dumbledore avait soigneusement rangé dans son bureau n'avait pas bougé, et il y régnait toujours cette même ambiance, à la fois intimidante et accueillante. Un nouveau tableau avait rejoint les autres où Dumbledore était endormi. Mac Gonagall était assise derrière le bureau, derrière des piles et des piles de dossiers. Elle semblait surmenée.

- Asseyez-vous Potter. Voulez-vous un thé ?

Elle se leva sans attendre sa réponse et une minute plus tard, Harry avait une tasse fumante devant lui, et la directrice était revenue s'asseoir devant lui. Elle posa ses lunettes et se frotta les yeux, pendant que le brun n'osait pas dire un mot. Finalement, elle se pencha en avant et posa ses mains devant elle, pour parler au garçon qui lui faisait face.

- Je suis désolée de vous accueillir dans tout ce bazar ... Il y a vraiment, vraiment beaucoup à faire.

Elle rit doucement avant de reprendre son visage grave. Harry ne répondit rien.

- Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous ai fait venir immédiatement, alors que je suis vraiment débordée, eh bien sachez que c'est au sujet de Monsieur Malefoy que je vous ai fait venir.

Harry, surpris, se prépara à répondre qu'il n'avait rien fait de mal (pour une fois) et qu'au contraire il faisait plus d'efforts qu'il n'en avait jamais fait, mais Mac Gonagall le coupa en souriant gentiment.

- Je sais que vous faites des efforts considérables Monsieur Potter, et quand le professeur Stebbins m'a raconté que vous étiez assis à côté de Monsieur Malefoy dans son cours, sans connaître votre inimitié, j'étais très impressionnée. De tous vos camarades, vous êtes sûrement celui qui a le plus perdu avec Vous-savez-qui, et vous avez donc toutes les raisons d'en vouloir à Malefoy, si on les rajoute à votre antipathie qui dure dès votre première année à tous les deux. J'étais donc agréablement surprise d'entendre que vous étiez celui, parmi vos camarades, qui a fait cet effort pour que personne ne se retrouve seul, et je vous en félicite. Ne me dites pas que Miss Parkinson fait aussi des efforts, je connais son attachement à M. Malefoy, mais cela ne nous concerne pas pour l'instant.

Harry ne put retenir un petit sourire de fierté, car il connaissait la professeur de métamorphose suffisamment pour savoir qu'elle ne faisait pas des compliments comme ça à la légère.

- Même si vous faites déjà des efforts, je crains pourtant que ce ne soit pas assez.

Sa voix descendit à ce moment là. Elle regardait ses mains, comme pour y trouver le courage de prononcer les mots qui allaient suivre.

- Vous savez peut-être que Monsieur Malefoy est très proche de sa mère, et qu'il a toujours admiré son père. Ces derniers temps ont été très difficile pour lui et sa famille, à la fois déshonoré parmi les mangemorts mais également parmi les sorciers d'Angleterre, les voyant comme les pires criminels que l'on ait jamais vus. Néanmoins, il semblerait que Madame Malefoy voulait se détacher un peu du monde sorcier pour pouvoir vivre en toute tranquillité avec son fils et son mari, mais cela n'a pas plu à Lucius. Il a sûrement perdu la tête depuis quelques temps, et nous avons reçu un hibou du ministère nous informant qu'il vient d'être envoyé à Azkaban pour une durée inconnue, ayant lancé le sortilège Doloris sur sa femme à plusieurs reprises. Je ne vous cache pas que Narcissa est profondément traumatisée, mais également Drago. C'est pour l'informer de cette nouvelle que je l'ai appelé à mon bureau ce matin, et il est actuellement à l'infirmerie pour se reposer et se calmer.

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