Haïr pour mieux aimer

Chapitre 26 : Copains comme dragons

Harry s'éveilla dès les premiers rayons du soleil, totalement apaisé et reposé, et il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits. Petit à petit il réalisa ce qu'il s'était passé la veille, et il quand il tourna la tête il faillit tomber du lit par surprise de voir une tignasse argent à côté de lui. Le temps que les battements de son cœur ne s'apaisent il se souvint de la raison qui l'avait poussé à aller dormir à côté de Drago et ne regrettait absolument pas, considérant à quel point il avait bien dormi. Il se dépêcha de se lever et de sortir du compartiment de Drago avant que quelqu'un ne le voie ici et ne commence à poser des questions, et une fois levé il n'avait pas envie de se recoucher et partit donc en direction de la volière, qui devait être libre aussi tôt un samedi matin. Il arriva au milieu des chouettes et des hiboux qui somnolaient, certains revenant à l'instant d'une chasse nocturne. Il repéra bien vite sa petite chouette noire qui avait commencé à grandir. Elle pinça le doigt d'Harry dans son bec d'une façon qu'elle voulait certainement amicale et Harry ne broncha pas, Hedwige lui faisait souvent ça aussi. Il resta ainsi longtemps à gratter les plumes noires et luisantes de son oiseau, qui s'était endormi dans ses bras. Il était tant perdu dans la contemplation du ventre de sa chouette qui se soulevait à un rythme parfaitement régulier qu'il sursauta quand il entendit la voix de Ron.

- Nox grandit bien !

- Qu'est-ce que tu fais ici si tôt ?

- Je pourrais te poser la question Harry ...

- J'étais réveillé c'est tout.

- C'est bien ce que je me disais.

Harry ne savait pas pourquoi mais son meilleur ami semblait profondément déçu par sa réponse, alors que c'était la vérité. Il était réveillé depuis le lever du soleil, et avait décidé d'aller passer un peu de temps en la compagnie de sa chouette en attendant que le château ne s'éveille. Ron prit une grande inspiration, et regardait Harry avec de la crainte dans le regard, comme s'il avait peur que l'élu ne s'énerve.

- Depuis la rentrée on se parle plus ... Je sais que c'était compliqué mais on est presque devenus des étrangers !

Harry ne répondit pas tout de suite. Il avait lui aussi remarqué qu'ils s'étaient considérablement éloigné, mais n'avait jamais vraiment trouvé d'explication rationnelle.

- Ça doit être la guerre ... Tu sais que tout a vraiment changé et ... on n'est pas encore complètement guéris, je suis sûr que tout reviendra comme avant, il faut juste laisser le temps au temps ...

Pourtant le brun avait du mal à croire les mots qu'il disait. Est-ce que tout allait vraiment redevenir comme avant la guerre ? C'était impossible, les morts ne reviendraient pas, tout était différent, et Ron semblait penser la même chose aussi. Il lança à l'élu un regard distant.

- Tu dis ça mais tu n'y crois pas toi-même. Tu es presque devenu plus ami avec Malefoy qu'avec moi !

Le cœur d'Harry rata un battement. Savait-il quelque chose ? Ron ne sembla rien remarquer et continua tout simplement, des reproches plein la voix.

- Tu es pareil avec tous les 8es années, j'ai juste l'impression que j'étais un étranger avec qui tu as sympathisé en début d'année, au même titre qu'Ernie ou que Drago ! Et elle est où, notre amitié qui a traversé les pires épreuves ? Elle s'arrête là ? Elle a abandonné alors qu'elle avait survécu à la guerre, aux horcruxes ?

Les épaules d'Harry s'affaissèrent de soulagement. Ron ne savait rien, et en l'état actuel des choses, c'était bien mieux comme ça. Il réfléchit à comment répondre à son meilleur ami, car il ne voulait surtout pas gâcher leur amitié. Il choisit ses mots avec soin, parlant doucement, comme s'il avait peur de réveiller un monstre endormi.