Chapitre 34

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Kerian

  Elle se trouve plantée là, nue, face à moi. Je ne peux pas y croire. La vue de sa chaire dénuée de tout tissu fait presque instantanément se réveiller mon membre. Putain, la voir en sous-vêtement m'avait rendu fou, mais la voir complètement nue semble faire s'éveiller en moi de succulents souvenirs. La vue de ses joues rougeâtres ainsi que de sa respiration saccadée m'intrigue. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien foutre dans cette salle de bain ? Il est évident que la surprise de se trouver plantée nue face à mes yeux ébahis n'est pas le cause de son essoufflement.

- Je... je t'ai appelé. Je n'avais pas de serviettes.

- J'avais pas entendu.

  Ma réponse s'apparente à un murmure alors que mon regard reste rivé sur elle. Je ne daigne même pas m'en cacher.
  Je bondis du lit pour me planter face à elle. Je peux sentir toute l'envie émanant de son frêle corps. Je pourrais reconnaître ce sentiment à des dizaines de kilomètres chez Holly. M'approcher d'elle fait accélérer sa respiration et je peux observer ses jambes tremblantes. Elles pourraient lâcher à tout moment et j'en suis conscient, ça me plaît. Voir l'emprise que je peux toujours avoir sur elle est quelque-chose d'exaltant. Voir qu'en un regard, une caresse, un baiser, elle pourrait être mienne me régale. Ce contrôle que nous ne pouvons nous empêcher d'avoir l'un sur l'autre m'a toujours fasciné. Comme si sa simple présence près de moi avait le pouvoir de me consumer de l'intérieur, comme si son simple aura avait la capacité de contrôler jusqu'au moindre geste que j'ai le malheur d'exécuter, comme si son simple regard maîtrisait ma respiration, la faisant s'accélérer à chacun de ses battements de cils fougueux.

- Il me faut une serviette, souffle-t-elle.

- Tu n'en a pas besoin.

  Elle ne prend pas le temps de me répondre et me saute au cou pour écraser ses lèvres contre les miennes. Mes mains parcourant sa chaire nue me procure un bien fou. Pouvoir caresser à nouveau sa chaire m'avait manqué, et sentir sa main caressant mon membre me prouve que je ne suis pas le seul à penser ça. Alors que je porte Holly jusqu'au lit, je repousse son corps frêle pour la faire s'allonger tandis que je me débarrasse de mon jean ainsi que de mon tee-shirt. Entendre ces petits cris de satisfaction alors que ma main caresse son sexe est un plaisir dont je ne serais jamais lassé. Ses yeux se révulses et j'aspire un cri s'apprêtant à sortir de sa somptueuse bouche. Putain, je n'en reviens pas que le simple fait de la voir prendre son pied puisse me faire tant de bien. Alors que mes doigts accélère la cadence, il lui est de plus en plus difficile de garder le silence, je peux le voir à ses dents mordillant fortement sa lèvre inférieur comme pour lui permettre de rester muette.

- Ne te retiens pas, j'ai envie de t'entendre crier.

- Mais il... il y a du monde dans les chambres à côté.

- Rien à foutre, je veux entendre que tu aimes ça.

  Elle acquiesce d'un signe de tête tandis que je saisis entre mes dents le bout de son sein. Elle gesticule dans tous les sens et se tord de plaisir lorsque ma  bouche caresse enfin son sexe. De ma langue humide, je viens tournoyer autour de son point G, lui accordant d'autant plus de plaisir. L'entendre crier accentue mon envie de lui donner du plaisir.

- Dis-moi qu'avec moi tu prends vraiment du plaisir, dis-moi que c'est différent de lui.

  Ma voix est un poil suppliante. Elle va sûrement croire que je ne cherche qu'à flatter mon égo.

- Tu... tu es le seul avec qui je puisse prendre autant de plaisir, Kerian.

  Ces simples mots parviennent à accentuer d'autant plus mon envie, si bien qu'il me faut moins de cinq minutes pour enfin me décider à glisser mon sexe à l'intérieur de la sublime blonde toujours allongée sous mon corps imposant.
  Ses ongles se plantent dans mon dos lorsque je la pénètre enfin, et elle semble ne plus pouvoir retenir les petits bruissements s'échappant de sa magnifique bouche. Putain, si je n'avais pas peur de la briser en morceaux j'aurais accéléré si bien qu'elle n'aurait plus eu la capacité de bouger un seul de ses membres dès lors que j'en aurais eu fini.

***

  Il est presque vingt-et-une heure et Holly se trouve allongée sur mon épaule, encore nue, caressant adorablement mon torse de ses petits doigts joliment manucurés. Je sens qu'elle commence à piquer du nez et je ne peux m'empêcher d'observer son joli visage semi endormi. Je pourrais rester là des heures, observant ses somptueux yeux lutter pour ne pas se fermer, écoutant le doux chant de sa respiration s'écrasant agréablement dans mon cou.

- Pourquoi est-ce que tu avais besoin d'entendre que tu étais meilleur que lui ? Tu le sais pertinemment, Kerian.

- J'n'en sais rien. Je crois que j'ai peur qu'un jour tu te rendes comptes qu'il te mérite plus que moi.

- Kerian...

  Elle se redresse, plongeant ses petits yeux endormis dans les miens. Voir cet état de fatigue me fait presque rire pour la simple et bonne raison que je sais pertinemment que j'en suis la cause ! J'aurais peut-être dû la ménager !

- Tu n'es qu'un idiot.

  Cette fois, je ne peux m'empêcher de rire tandis qu'elle effectue une moue faussement énervée alors qu'elle prononce cette phrase.

- Je sais, je souffle.

- Que les hommes tremblent de conquérir la main d'une femme sans conquérir du même coup son amour ; tu t'en rappelle ?

  Je passe machinalement ma main sur la phrase tatouée sur ma côte gauche. En partant à Paris, j'ai longtemps regretté ce tatouage. A vrai dire, je n'en ai pas regretté la signification, c'est plutôt les éternelles questions de nanas stupides que je ramenais dans mon pieu qui me tapait sur le système.

- Je m'en rappelle.

- Tu es le seul à pouvoir prétendre avoir réussi, tu es le seul à pouvoir prétendre être parvenu à conquérir mon amour. J'ai essayé de te détester, j'ai essayé du plus profond de mon âme de te haïr, et je pensais avoir réussi, je pensais t'avoir enfin effacé de ma mémoire, mais j'ai eu tord. J'ai toujours eu tord. Et j'ai été stupide de croire l'espace d'un instant que je pourrais refaire ma vie sans toi, que je pourrais agir comme si tu n'avais pas existé, comme si tout ça n'avait pas existé. La vérité, Kerian, c'est qu'en essayant de refaire ma vie sans toi, je n'ai fait qu'accroître ce vide en moi. Alors par pitié, ne redis plus jamais que tu ne me mérite pas. Tu es la seule et unique personne pouvant prétendre mériter cet amour, de la même manière que tu es la seule personne à pouvoir combler cet affreux vide en moi. Tu es la pièce manquant à mon être. Tu es ce petit morceau de chaire faisant battre mon cœur plus vite, respirer plus fort, vivre plus intensément et par dessus tout ; aimer passionnément.

  Mon cœur chavire, et alors que mes lèvres s'écrasent contre les siennes, je sens une larme perler le long de ma joue. Putain, il ne manquerai plus que je me mette à chialer. Il en est hors de question. Et pour la première fois depuis mon retour de Paris, pour la première fois depuis ces sept longues années, j'ai l'impression de réellement la mériter, j'ai le sentiment d'être réellement digne du cœur d'Holly, digne de cet irrépressible et incontrôlable amour.

Soulmate - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant