Chapitre 72

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Holly

- Arrête de frictionner tes épaules comme ça, Holly, ta robe est sublime.

Dans la voiture menant au lieu du mariage, je ne peux m'empêcher de faire remonter les bretelles de ma somptueuse robe en dentelle blanche, retombant sur mes épaules. Elle est sensée être portée de la sorte, le tissu doit laisser entrevoir joliment mon cou ainsi que mes épaules telle qu'elle le fait en ce moment même ; mais je ne peux m'empêcher de trouver cela trop osé pour un mariage.
Je n'aurai peut-être pas dû écouter Rachel lorsque je l'ai acheté. Mais alors que je vois la mine toujours émerveillée de mon père, assis à côté de moi, je me résigne.

- Tu es sûr que ce n'est pas trop... osé ? Tout le monde va avoir les yeux rivés sur moi.

Il pouffe de rire tandis que le chauffeur se gare enfin sur le parking d'une petite plage inconnus des touristes et très peu connue des miamians. La privatisation de ce petit coin de paradis a dû coûter à nos familles respectives une somme considérable.

- Tu es la mariée, mon ange, tout le monde aura de toute manière les yeux rivés sur toi (il essuie une larme avant de reprendre), regardes-toi, tu es magnifique.

J'aurai sans aucun doute éclaté en sanglot si Jil n'avait pas passé tant de temps à réaliser cet incroyable maquillage. Le trait d'eye-liner étirant à la perfection mon regard ainsi que le fard à paupière légèrement charbonneux font ressortir à la perfection la teinte verdâtre de mes yeux.
Et tandis que cette dernière s'occupait de mon maquillage, Sandy a eu la bonté de s'occuper de mes cheveux, les attachant en un époustouflant chignon orné d'une adorable couronne de fleurs. Les quelques mèches frivoles que mon amie aux mèches roses s'est décidée à laisser retomber sur mon visage apportent un côté bien plus naturel à cette coiffure tout droit sortie d'un catalogue de mariage !
Elles sont décidément très fortes !
Tandis que mon père et moi sortons enfin de la voiture, mon coeur bat la chamade. A cet instant même, il bat si fort qu'il serait aisément capable de transpercer ma cage thoracique.
Je n'arrive pas à le croire, je n'arrive pas à croire que nous y soyons, que nous soyons déjà rendus à la date de mon mariage. Et tandis que je descends les quelques marches menant à la plage, je me demande comment tout a bien pu passer si vite. Intérieurement, j'ai encore la vague impression de toujours être cette gamine éperdument amoureuse du frère de sa meilleure-amie, irrémédiablement sous le charme du meilleur-ami de son cadet. Cette histoire est clichée, elle sent la comédie romantique à plein nez, et pourtant, m'y voilà.

- Ah et... mon ange, souffle mon père à mon oreille tandis que j'agrippe fermement son bras presque tremblant d'émotion. Je te souhaite un joyeux anniversaire.

Je ris à gorge déployée, attirant tous les regards dans ma direction. Ça me fait rire, autant dire que ni Kerian ni moi ne pourrons un jour prétendre oublier cette date !
Et alors que je continue de descendre les escaliers menant à la plage, s'offre devant mes yeux ébahit un sublime décors de carte postale. Partout sur le sable chaud se trouvent un amas de personnes incroyablement élégantes assises sur d'adorables chaises d'un blanc immaculé. Les petits nœuds roses habillant l'arrière de ces chaises me font rire. J'ai beau détester le rose, il faut avouer que cette décoration s'avère plus ou moins adorable !
Alors que j'entame la dernière marche je croise les regards emplis de bonheur de tout un tas de gens. Croisant le regard ébahi du petit Henry, je ne peux m'empêcher de pouffer de rire. En suivant du regard le sublime tapis immaculé dressé au beau milieu de la plage, mon regard se pose enfin sur une somptueuse arche fleurie. Kerian trouvait cette idée culcul, mais en la voyant plantée là, majestueuse, face à la mer calme, j'ai bien du mal à retenir mes larmes. Et à la seconde ou je baisse les yeux sur Kerian, se débattant avec sa cravate, j'ai bien du mal à savoir si je ressens l'envie de hurler de rire ou bien de pleurer de joie. Il ne semble même pas me voir, trop occupé à s'occuper de ce nœud de cravate, qui par ailleurs se trouve affreusement mal réalisé !
Un petit coup dans l'épaule de la part d'Owen semble lui faire lever les yeux dans ma direction, et là, il se fige sur place, virant au cadavérique.

Soulmate - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant