PARTIE I : Chapitre 9 - Retour au bercail

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Sarah resta déprimée par les révélations de Carolyn pendant plusieurs semaines. De nombreuses fois pendant l'année, elle s'était énervée contre elle-même. Elle ne voulait pas et ne devait pas tomber amoureuse de Severus Rogue, l'homme hautain et méprisant. Mais ses sentiments avaient franchi les barrières qui menaient jusqu'à son cœur. Et désormais, elle ne pouvait plus les faire taire.

C'était sans compter sa conversation avec Carolyn. Elle se posa dix-mille questions : aime-t-il encore Lily Evans ? Si non, puis-je avoir une place dans son cœur ? Si je lui avouais mes sentiments, me rejetterait-il ? Carolyn lui avait raconté qui était Lily Evans.

A son plus grand désespoir, elle avait appris que c'était une sorcière dotée de capacités hors normes : intelligente, habile, perspicace, maîtresse de potions de surcroît, et surtout d'une grande beauté. De toutes ces qualités, Sarah possédait seulement celle de maîtresse de potions, elle n'était pas plus intelligente qu'une autre et d'une beauté seulement moyenne.

Comment pouvait-elle rivaliser avec une telle femme ? En plus, elle était morte ce qui renforçait le côté tragique de l'histoire de Severus. Pouvait-on aimer quelqu'un sans rien attendre en retour pendant presque trente ans ?

Vivant à Pré-au-Lard, Carolyn connaissait le succès du professeur auprès de la gente féminine. Il semblait sortir avec des femmes mais il n'y avait rien de sérieux. Il était un homme avec ses propres besoins. Pourquoi refuserait-il les avances d'une belle femme qui offrait son corps gratuitement ? Sarah le comprenait, personne n'aurait pu résister. Elle fut ravie d'entendre qu'il n'avait pas de petite amie officielle mais cela renforçait le fait qu'il était sûrement encore amoureux de son amour perdu.

Déprimée, elle partit de Poudlard en ce premier jour de vacances de Noël. Elle devait d'abord se rendre à la poste des sorciers pour récupérer le portoloin qui l'emmènerait directement chez sa grand-mère. L'agent de la poste lui remit une tasse de café.

- Votre portoloin est prévu pour 11h, dit-il d'une voix robotique.

- Merci, répondit Sarah en prenant la tasse dans ses mains.

Il n'était que 10h30, elle décida de faire un tour à Pré-au-Lard. Le village sorcier était décoré aux couleurs de Noël. Sarah regarda le grand sapin qui trônait en plein milieu du bourg, couvert de guirlandes, de boules et de lumières clignotantes pour l'occasion. Toutes les boutiques avaient également revêtu leurs décorations de fête. Elle se dirigea vers le magasin de prêt-à-porter de Gaichiffon et observa les foulards en soie qui y étaient proposés. Elle avait déjà acheté un cadeau pour sa grand-mère : un assortiment de plumes de chez Scribenpenne, mais elle se dit qu'un cadeau supplémentaire ferait un bon complément.

Quand elle sortit de la boutique, un foulard enveloppé rangé dans sa petite valise, il était déjà 10h55 sur sa montre magique. Elle décida d'aller dans une rue parallèle pour attendre l'heure de son départ.

A 11h précises, le portoloin se mit à briller dans sa main droite, puis elle fut transportée aux portes du domaine des Turner. Elle épousseta la neige qui était encore sur sa cape et retira le sortilège de chaleur qu'elle s'était lancée. Elle était passée de -2°C à +7°C, ce qui était un temps beaucoup plus agréable pour elle en hiver.

Elle poussa le portail noir en fer forgé de la grande propriété, et avança d'un pas rapide vers l'entrée de la grande maison coloniale. Sarah venait d'une ancienne famille de sorciers qui avait fait fortune dans la plantation de tabac et de coton. Les Turner s'étaient installés sur ces terres au dix-huitième siècle. Même si désormais, les Turner ne gagnaient plus leur vie grâce aux revenus des plantations qui n'existaient plus, ils possédaient de nombreux terrains dans les environs et les avaient proposés en location à des sorciers et des non mages. Celui qui régissait les propriétés des Turner étaient son grand frère, Harold, de dix ans son aîné, l'héritier de la famille. Il possédait un poste haut placé dans la banque de Gringott's aux Etats-Unis, mais s'occupait également de la fortune des Turner avec intelligence et fermeté. Il était marié depuis une dizaine d'années à une sorcière du nom de Fiona, une femme au foyer qui s'occupait de ses trois enfants et de son gigantesque domaine.

Severus Rogue, un homme si charmantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant