Le soir, ils dînèrent en compagnie du roi et de la reine. La première chose que demanda la femme du roi fut :
- Comment va ma chère fille ?
- La dernière fois que je l'ai vu, elle se portait comme un charme.
- Et en mission ? Elle s'est intégrée à l'équipe ? insista t-elle.
- Je vais être honnête : elle pose des difficultés au reste du groupe. Son fort caractère la pousse à négliger les autres et à ne pas faire preuve d'esprit d'équipe. Elle coopère selon son bon vouloir et n'hésite pas à gratifier certains de ses compagnons de remarques désobligeantes sur leurs origines.
La reine plissa les yeux et sa bouche se tordit dans une moue contrariée. Le roi poussa un soupir résigné, comme si il s'attendait à cette réponse. Aymeric ajouta :
- Avec du travail, de la patience et de la bonne volonté, elle trouvera sa place. Ce n'est qu'une question de temps.
- Tout à fait, approuva sèchement la souveraine.
Son époux ne dit rien mais son regard parlait pour lui : il doutait que sa fille puisse y arriver.
- C'est de la faute de ces maudits œufs, continua la reine. Si cette salle était mieux gardée et en dehors du palais, cela ne serait jamais arrivé ! La sécurité laisse vraiment à désirer et à cause de cela notre enfant joue au petit soldat en compagnie d'une créature à demie-humaine.
Hydronoé tiqua sur le terme «créature demie-humaine» mais ne se permit pas de faire une commentaire. Aymeric non plus n'apprécia pas cette dénomination rabaissante mais ne garda pas sa langue dans sa poche :
- Je crois que vous vouliez dire dragon.
La reine haussa les épaules et agita la main avec désinvolture :
- Peu importe comment on les appelle. Vous m'avez très bien comprise.
Le jeune homme se retint pour ne pas lui lancer une remarque désagréable et coupa énergiquement son morceau de viande à la place. L'ambiance devint un peu plus pesante et le roi maintint un semblant de bonne humeur grâce à ses talents d'orateur. Il évoqua des affaires coquasses pour détendre l'atmosphère mais rien ne dérida Aymeric. Telle mère telle fille visiblement ! Dès que leur appétit se trouva rassasié, Aymeric et Hydronoé quittèrent poliment la table. Les deux chevaliers dragons soupirèrent de soulagement en refermant les portes de la salle à manger.
- Lisbeth a de qui tenir, dit Hydronoé.
- Je me suis fait la même réflexion. Je n'ai pas aimé la façon dont elle a dénigré votre espèce.
- Ce n'est rien Aymeric. Il va falloir t'y faire. Pour beaucoup d'humains nous ne sommes que des reptiles pensants, à mi-chemin entre les animaux et les humains. Ils ne nous envisagent pas avec autant que considération que vous, qui êtes nos jumeaux de sang.
- Les Hommes aussi sont des animaux, grogna Aymeric. Pas meilleurs et parfois pire que les bêtes.
- Ne te fâche pas, c'est inutile. La reine a ses propres convictions et toi les tiennes. Tâchons de conserver notre calme et d'avoir l'esprit ouvert en admettant qu'il est naturel que tout le monde ne partage pas notre opinion, tempéra le dragon d'eau.
- Ne pas la partager est une chose mais le faire savoir de cette manière en est une autre. Il y a des façons plus délicates de donner son opinion !
Son frère renonça à essayer de le calmer. Aymeric se rendit dans la bibliothèque. Il s'empara un roman et se plongea dans la lecture de ce dernier pour calmer son mécontentement. Les pages défilèrent et il se laissa entraîner par l'histoire, oubliant les propos de la reine. Alors que la lueur de la chandelle posée sur la table faiblissait, les paupières du jeune homme s'alourdirent et il s'endormit sans s'en rendre compte. Le bruit de son livre tombant sur le sol le réveilla en sursaut. Il bondit de sa chaise en la faisant tomber et se détendit en découvrant qu'il était seulement dans la bibliothèque, plongé dans le noir. Il ramassa l'ouvrage qu'il rangea et retourna dans sa chambre. Hydronoé dormait comme un loir et son frère ne tarda pas à l'imiter.
Il s'étonna de découvrir son frère déjà levé en ouvrant l'œil.
- Je me sens prêt à rentrer ! annonça Hydronoé.
- Dès ce soir ?
- Dès ce soir. J'ai assez de forces et de volonté pour supporter le vol jusqu'au palais des gardes. Il sera bien moins éprouvant que celui pour le royaume des dragons.
Aymeric acquiesça. Il ne faudrait à son jumeau que quelques heures pour aller de la capitale jusqu'à leur chez eux. Ils prévinrent le roi de leur décision et le monarque ne s'y opposa pas.
- Soyez juste prudents en route, leur conseilla t-il.
Les deux frères promirent de faire attention et attendirent la tombée de la nuit avec une impatience croissante. Hydronoé fit une petite sieste et mangea un repas léger avant le grand départ. Ils dirent au revoir au roi et à leur deux gardes favoris avant de se glisser dans les jardins du château. Dès que la nuit fut si noire et épaisse qu'on y voyait pas à deux pas devant soi, Hydronoé se dévêtit et confia ses affaires à Aymeric, qui les entreposa dans un petit sac de voyage offert par le roi à l'occasion, avec le cœur minéral d'Hydronoé qui était revenu auprès de son propriétaire lors de leur renaissance.
Le dragon d'eau se transforma avec délice et son jumeau s'installa derrière son dos. Il montait sans selle mais il avait l'habitude et le chemin ne serait pas long. Hydronoé décolla en donnant un puissant coup d'aile et ils fendirent les airs en direction du ciel. Pour éviter d'être repéré, le dragon s'éloigna de la capitale aussi vite que ses ailes le permettaient. Ils mirent de la distance entre la ville et eux. Aymeric regretta bien vite sa tenue de vol. Il peinait à voir le paysage à cause de la vitesse et ses doigts ne tardèrent pas à s'engourdir. Son frère resta près du sol pour ne pas lui infliger pire en altitude. Aymeric le remercia intérieurement.
Comme promis, Hydronoé vola à bonne allure et sans jamais ralentir. Il accéléra même en survolant le bois menant au château. Les tours se découpèrent dans le ciel nocturne et Hydronoé poussa un rugissement de triomphe. Il se répercuta en écho et bientôt un concert de cris similaires lui répondirent. Le dragon d'eau vola autour du château et se posa dans la cour en dépliant ses ailes sur toute leur longueur. Il dressa fièrement le cou et Aymeric se laissa glisser à terre. Les portes s'ouvrirent et leurs amis se ruèrent dehors en poussant des cris de joie. Alaman prit la tête du groupe et percuta Aymeric de plein fouet. Le jeune homme tituba sans perdre son équilibre et le rouquin le serra à lui en briser les côtes.
- Tu m'as manqué toi ! s'écria son ami. Tu m'as fait une de ses peurs !
- Alaman je suis très heureux de te voir moi aussi mais je viens de revenir à la vie et je n'ai pas envie de mourir à nouveau et surtout pas étouffé !
Le jeune homme aux joues tatouées le relâcha avec un sourire d'excuse.
- C'est l'émotion, dit-il.
Zacharie arriva à son tour avec Gébald et ils étreignirent chacun leur tour Aymeric, moins invasifs qu'Alaman. Firenza et Ourania ne résistèrent pas à un câlin elles aussi tandis que Lisbeth et Brazidas se contentèrent d'un signe de la tête. Enfin arriva celle qu'Aymeric attendait le plus. Lysange et lui s'observèrent. La jeune sylphe pleurait presque et il alla la prendre dans ses bras. Elle éclata en sanglots en se cramponnant à lui et il la garda contre lui en s'enivrant de son odeur, de son souffle, de tout son être.
- Je suis là, chuchota t-il.
- J'ai eu si peur, sanglota t-elle.
- C'est fini. Je suis de retour et je n'irai nulle part sans toi.
Ils demeurèrent enlacés pendant que leurs amis demandaient des explications à Hydronoé. Le dragon d'eau raconta leur mort sans omettre aucun détail et s'attarda pour décrire ce qu'on ressentait lors d'une renaissance. Les chevaliers dragons écoutèrent avec attention, à la fois effrayés et fascinés. Aymeric et Hydronoé étaient les premiers à frôler la mort d'aussi près. Tandis que son jumeau allait se changer, Aymeric regagna le château en compagnie du reste du groupe. Gordon l'attendait dans le hall. Son œil vert encore valide étincelait d'émotion contenue et il dit d'une voix bourrue mais vibrante :
- Salut gamin.
Il tendit une main qu'Aymeric alla serre,r puis tira son ancien apprenti contre lui en lui tapotant maladroitement le dos.
- Heureux de te revoir en un seul morceau. Ce n'était pas trop déstabilisant ?
- Si. J'espère ne pas avoir à le revivre de si tôt, avoua le jeune homme.
- Que quelqu'un essaie de s'en prendre à toi ici et il aura affaire à moi, gronda Gordon. Lui ne ressuscitera pas.
- Plutôt que de planifier des vengeances qui n'auront pas lieu, pourquoi ne pas boire une bière ? Le voyage m'a assoiffé et je rêve d'une bonne pinte !
La diversion d'Aymeric fit son effet. Lui, ses compagnons et Gordon se retrouvèrent autour d'un verre débordant de mousse dans les cuisines vides. Enfin tous sauf Lisbeth et Brazidas, bien entendu. Hydronoé les rejoignit et s'empara de sa choppe qu'il vida d'une traite.
- Soulaquin ! se moqua Alaman.
- Tu as de la mousse sous le nez, signala Ourania.
- Et sur le nez ! ajouta Firenza.
- J'ai toujours rêvé d'avoir de la moustache, dit le dragon d'eau avec un clin d'œil.
Ils éclatèrent de rire et cette bulle de bonne humeur fit un bien fou à Aymeric. Retrouver les siens et passer un moment agréable en leur compagnie apaisa les dernières angoisses tapies dans son cœur. Ils trinquèrent à leur retour parmi les vivants, puis à l'amitié et enfin aux futurs morts qu'ils subiraient. Après plusieurs verres, la tête d'Aymeric commença à tourner et il jugea plus prudent de calmer le jeu.
- Je monte me coucher, déclara t-il. J'ai besoin de dormir.
- Tu as dormi pendant des jours ! protesta Alaman. Reste un peu !
- Non, il faut que je reprenne des forces et une bonne nuit dans un lit douillet va m'aider !
Ils protestèrent pour la forme mais le laissèrent partir. Le jeune homme faisait un brin de toilette quand on frappa à sa porte. Il ouvrit à Lysange, torse nu. Sa compagne lui tendit un pendentif de corbeau et un sourire illumina le visage du jeune homme.
- Le collier de Zolan ! Tu l'as récupéré !
- Oui. Ça n'a pas été facile. Il a fallut que je...Que je me penche sur ton corps...
- C'est toi qui m'a...L'a trouvé ?
Elle hocha la tête et plongea avec ses plein de détresse dans les siens.
- Il y avait tant de sang...Et tu ne respirais plus...Sans parler de cette lame dans ton cœur et de tes yeux si vides, si ternes...
Il caressa sa joue et murmura :
- N'y pense plus.
Elle sécha ses larmes et passa le collier d'Aymeric autour du cou du jeune homme, hissée sur la pointe des pieds. Ses doigts effleurèrent la peau du chevalier qui frissonna avec délice. Leurs lèvres s'effleurèrent puis s'unirent dans un baiser doux. Les mains de Lysange commencèrent à caresser le corps d'Aymeric qui passa un bras autour de la taille de la jeune femme pour la tirer à l'intérieur de sa chambre.
Sa langue glissa contre celle de Lysange et une puissante vague de désir naquit en lui. Il promena à son tour ses doigts le long du corps de sa compagne. Il prit son temps pour visiter chaque courbe, les redécouvrir. Il la déshabilla en prenant son temps et il embrassa la moindre parcelle de peau qu'il dénudait. Lysange se plaqua contre lui et ses lèvres dévorèrent le cou d'Aymeric de baisers et de petites morsures. Il se mordit la lèvre pour ne pas céder à ses instincts les plus sauvages et se fit au contraire douceur, pour savourer leurs retrouvailles. Il l'étreignit en caressant son corps nu et s'attarda sur la poitrine de la jeune femme. Il passa d'abord dessus du bout des doigts puis les frôla avec de plus en plus d'insistance, sans pour autant être brusque. Sa compagne se cambra contre lui en soupirant de plaisir et il l'allongea sur le lit avec délicatesse en la recouvrant de son corps, comme pour la protéger. Ils dégageaient une chaleur infernale et dans leurs yeux brillaient la même intensité.
Il porta ses lèvres à la pointe des seins de la jeune femme et les caressa du bout de la langue, l'un après l'autre. Son excitation augmenta à mesure qu'il les sentait durcir et il prit le risque de les mordiller même si ce n'était pas ce que Lysange préférait. Elle gémit et laissa partir ses mains vers l'entre-jambe de son amant. Aymeric se mordit l'intérieur des joues quand elle commença à attiser son désir en faisant aller et venir sa main le long de son sexe. Elle savait comment s'y prendre pour le rendre complètement fou. Pour se venger gentiment, il fit glisser une de ses mains le long de la cuisse de la sylphe et promena ses doigts au plus près de l'intimité de cette dernière. Lysange soupira de plaisir et Aymeric laissa un de ses doigts s'égarer en elle. Sa compagne retint à grand-peine un gémissement et leurs bouches se rencontrèrent à nouveau pour un baiser plus fougueux, presque animal.
Elle enroula ses jambes autour du bassin du jeune homme et d'un mouvement de hanche accompagné d'un coup d'épaule, elle se redressa et inversa leur position. Aymeric se retrouva coincé sous elle mais ne s'en plaignit pas. Il aimait beaucoup la lueur prédatrice qui animait le regard de Lysange et ses cheveux blancs cascadant sur ses épaules nues lui conférait un air de guerrière sauvage qu'il ne se lassait pas d'admirer. Elle se redressa légèrement et le jeune homme entra en elle sans se brusquer. Il se sentit complet et commença à donner des coups de bassin légers. Elle ne se pressa pas non plus et ils prirent tout leur temps,heureux de se retrouver et de s'unir dans cette étreinte si intime.
Aymeric caressa la poitrine, le ventre, le dos et les fesses de sa compagne mais ces yeux ne quittèrent jamais ceux de Lysange. Ils perdirent le compte des minutes alors que le plaisir les envahissait par vagues de plus en plus fortes. Ils se firent plus sauvages, plus avides et rapides. Aymeric ne retenait plus ses gémissements qui faisaient échos à ceux de Lysange. Il noua ses doigts aux doigts de la jeune sylphe, sentant qu'il arrivait bientôt au paroxysme de son plaisir. A en juger par l'expression de Lysange, il n'était pas le seul. Ils atteignirent le point culminant de leur union simultanément et se serrèrent l'un contre l'autre, crispés et agités par des spasmes de plaisir pur qui saturait leur corps.
Ils finirent allongés côte à côte, haletants et en sueur.
- Je me sens tellement vivant, dit Aymeric.
- Je t'assure que tu l'es bel et bien, autant qu'avant.
- Reste avec moi cette nuit. Je veux pouvoir te serrer contre moi.
- Je ne comptais pas m'en aller, avoua t-elle en se blottissant contre lui.
Il inspira le parfum de la jeune sylphe avec bonheur et passa un bras autour de ses épaules. La quiétude qu'il ressentait n'égalait que son amour pour Lysange. Il s'endormit paisiblement, lové contre celle qu'il chérissait depuis tant d'années. Pour une fois, il s'autorisa une grasse matinée. Il en profita pour admirer sa compagne qui dormait toujours à poings fermés. Ses cheveux blancs répandus sur l'oreiller étaient tout ébouriffés, sa bouche entrouverte et elle poussait parfois un léger ronflement. Il la trouva belle malgré tout et attendit qu'elle se réveille avec un sourire amusé. Elle remua peu à peu et ses paupières s'entrouvrirent doucement.
- Bonjour, marmonna t-elle.
- Bonjour marmotte.
Elle rit en se lovant contre son amant, qui pressa ses lèvres contre son cou. Ils se câlinèrent quelques minutes puis l'estomac d'Aymeric les rappela à l'ordre.
- Allons prendre de quoi combler ta faim aux cuisines, décida Lysange.
Il n'opposa pas de résistance et s'habilla avec une tenue décontractée avant de descendre. Le chef cuisinier lui sauta presque dans les bras et s'écria :
- Mon petit Aymeric ! On m'a rapporté des nouvelles terribles, terribles ! On m'a dit que tu étais mort !
- Mais je suis de retour comme vous pouvez le constater, le rassura le chevalier dragon.
- Oui et pour fêter ça, j'ai cuisiné tôt ce matin tous tes plats préférés ! Regarde, j'ai une fournée de sablés qui sortent tout juste du four ! Veux-tu une tasse de lait ou un jus de fruits pressés avec ?
Aymeric laissa le chef le chouchouter, touché par ces petites attentions. Lysange eut droit au même traitement et ils se retrouvèrent attablés devant une montagne de nourriture fumante.
- Mangez pendant que c'est chaud ! les encouragea le chef. S'il vous faut autre chose, vous n'avez qu'à demander !
Il retourna à ses marmites en laissant les amoureux en tête à tête. Aymeric et Lysange profitèrent de ce moment en couple pour discuter de sujets légers, ordinaires. Ils évitèrent tout ce qui avait un lien avec leur travail et en particulier la dernière mission. Ils remercièrent chaleureusement le chef enrobé aux joues rouges et luisantes après leur déjeuner et complimentèrent ses plats. Ce dernier rougit et les congédia d'un geste de la main avant de faire mine de surveiller la cuisson d'une viande. Les amoureux allèrent se promener dans les alentours du château. Le soleil d'été cognait déjà fort et ils s'abritèrent sous les arbres, main dans la main.
- Je pourrais passer toutes mes journées comme ça, à ne rien faire d'important et juste me tenir à tes côtés, dit Lysange.
- Moi aussi j'apprécie nos instants de tranquillité.
- Mais tu aimes aussi l'action, ajouta sa compagne.
- Tu me connais trop bien pour que je réponde pas la négative, approuva Aymeric avec un sourire d'excuse.
- Être chevalier dragon est fait pour toi.
- Et toi alors ? Tu te sens à ta place ?
- Pour dire vrai au début je pensais juste que je n'avais pas le choix. J'ai suivi la formation car je n'avais plus de foyer et que le monde extérieur m'effrayait mais avec les années, j'ai pris conscience qu'être au service de cette garde allait me permettre d'accomplir mon objectif.
- Plus de paix entre les nations, déclara Aymeric qui la connaissait par cœur.
- Exact. Notre première mission a rendu mon ambition plus concrète, presque tangible ! Tu as vu le regard que les gens jetaient sur moi ? Ils étaient encore méfiants, après des centaines d'années. Mais comme je suis venue en tant qu'ambassadrice ils se sont détendus au fil de la soirée. Certains ont dansé avec moi sans aucune animosité. Tout ça parce que je leur ai montré que je venais en paix, sans intentions hostiles. Imagine si je peux les influencer simplement avec ce genre de comportement, si nous pouvons changer les mentalités juste en leur montrant que nous sommes pacifiques ! En servant la cause des chevaliers dragons, je sers aussi celle de mon père. Je peux aider le continent à voir les sylphes autrement !
Elle parlait avec tant d'entrain et de conviction qu'Aymeric ne l'interrompit pas et l'écouta attentivement, impressionné par la ferveur de sa compagne. Son objectif semblait ardu à atteindre. Faire en sorte que les peuples s'entendent et que la paix règne entre eux était plus facile à dire qu'à faire. Mais si elle conservait cette détermination, Aymeric ne doutait pas une seconde qu'elle y parviendrait. Il prit la main de la jeune sylphe dans le sienne et embrassa ses doigts.
- Tu as tout mon soutien, dit-il.
Elle sourit chaleureusement et ils échangèrent un regard qui en disait plus que les mots avant de reprendre leur promenade dans un silence confortable.
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Chevalier dragon, Tome 2 : Aux confins du monde
FantasiAymeric est à présent un chevalier dragon. Lui et ses compagnons doivent endosser leurs responsabilités et effectuer leur première mission : une visite diplomatique au royaume des dragons. Mais la mission prend une tournure inattendue et une suite d...