CHAPITRE 31

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Comme sortie d'un état second, je me dirigeai vers le lit en évitant les meubles et autres choses jongeant le sol.

Tout ça parce qu'il ne veut pas te baiser.

Palavra : C'est pas pour ça.

Ça t'apprendra à être trop naïve.

Palavra : Lui, il n'est pas comme les autres je peux lui faire confiance.

On a vu ce que ça à donner. Il va chez une autre. Et c'est pas la première fois. Il a quand même dit qu'il a coucher avec Zang Lin.

Palavra : Ce n'était que les préliminaires.

Est-ce que tu t'entends parler! Il y a des gens dans le monde qui quittent leur mecs juste parce qu'il a embrassé une autre. Et toi tu me parle de " c'est juste les préliminaires"!

Palavra : C'était parce que je ne voulais pas de lui. C'est pour ça.

Tu te voile la face. Et tu en deviens complètement folle.

Palavra :  Je ne suis pas folle.

Entre-temps ce n'est pas moi qui parle toute seule. Et puis tu m'étonnes qu'il ne veuille pas de toi. Ça fait quand même beaucoup de raisons. D'abord il peut pas tromper-

Palavra : Arrête ! Dis-je les larmes coulant encore sur mes joues.

Tu vois tout ça parce qu'il veut pas te baiser.

Palavra : Ce n'est pas pour ça !

Et je fondis en larmes. Je sais pas combien de temps je fais ça mais depuis trois semaines c'est ça mon quotidien : pleurer, dormir, faire des crises et faire à manger à Nassim.

Triste vie.

Elle ne peut pas juste se taire. Pourquoi elle s'acharne sur moi. Je n'ai rien demandé. Toute ma vie je n'ai rien demandé si ce n'est que de l'amour et je me ramasse la cupidité et la méchanceté des Hommes.

Et c'est en pleure que je m'endors encore. Encore un sommeil rempli de cauchemars. Je dors mais il n'est aucunement réparateur. Je dors mais j'ai toujours ces cernes sous les yeux. Je dors mais quand je me réveille il n'est pas là.

Des coups à la porte me sors de mon semi-sommeil. Moi qui pensais que les domestiques s'étaient passées le mot.

Palavra : Je ne veux voir personne. Partez. Dis-je sans bouger.

Nassim : Et si c'est moi.

Je me retournais derechef maisje ne le vis pas. Puis je me rappellai vite ma condition. Ça va faire trois semaines que je n'ai pas fait un tour dans la salle de bain à part pour mes besoins et me brosser les dents. J'ai les cheveux gras, des cernes sous les yeux, et je pue. En bref, je suis dégueulasse.

Palavra : Ne m'approche pas. Tu peux rentrer mais ne m'approche pas.

Nassim : Tu as mis cette chambre dans cet état parce que je voulais pas coucher avec toi. Sérieusement ?

Palavra : Toi aussi tu pense ça. Que je suis une vieille peau mal-baisée ?

Nassim : Attends non! Qui t'as dit ça ?

Palavra : Personne. Laisse tomber. Tu peux partir.

Nassim : Palavra parle moi sinon on avancera pas.

Palavra : C'est plutôt toi qui doit me dire quelque chose.

Nassim : J'ai rien à te dire.

Palavra : Ah oui? Alors pourquoi tu es parti comme ça?

Nassim : Parce que.

Palavra : Pars.

Nassim : Habiba-

Palavra : N'approche pas ! L'intimai-je lorsque je l'entendis faire un pas vers moi.

Nassim : Tu vois c'est ça ton problème. Tu ne laisse personne t'approcher.

Palavra : Parce que c'est ma faute! Et n'inverse pas les rôles. Tu es la seule personne à qui j'ai donné ma confiance. En fait, je t'ai tout donné le jour où tu m'as dit que tu ne m'abandonnera pas. Mais depuis tu n'as fait que ça. Trois semaines, Nassim, que je pourris ici mais tu n'es pas venu me voir. Quand je t'ai tout donné c'était pour que tu ne me laisse pas me détruire.

Nassim : Habiba, tu sais que je t'aime ?

Palavra : Oui mais prouve le moi.

Nassim : Et tu penses que c'est en te baisant comme une pute que je vais te le prouver.

Palavra : Non! C'est en ne me laissant pas comme tu l'as fait c'est trois dernières semaines.

Nassim : Tu devras te contenter de mes mots parce que je ne peux pas plus.

Palavra : Tu fuis.

Non. Il t'abandonne.

Palavra : Pars. Retourne en Espagne et laisse moi.

Nassim : Toi à quel point est-ce que tu m'aimes ?

Palavra : À ce point.

J'enlevai mon haut dévoilant mes bras, mon ventre sacrifiés. Entre des vieilles cicatrices qui n'étaient presque plus visibles et les récentes, mon corps en était dessiné.

Palavra : J'avais arrêté quand Daadee était venu me chercher. Et mes crises s'étaient stoppées quand tu es rentré dans ma vie.

Nassim : Et tu veux que je fasse quoi? Je ne suis pas le preux chevalier qui viendra te sauver de ta tour comme dans ses comptes pour enfants.

Palavra : Pourquoi est-ce que tu cherches à me blesser? Personne ne te demande d'être un chevalier ou que sais-je. Tout ce que je veux moi c'est toi.

Nassim : Impossible.

Palavra : Pourquoi?

Nassim : Je suis un monstre Palavra, je peux pas t'approcher ni te toucher sans te blesser.

Palavra : Tu n'est pas capable de me blesser Nassim. Je t'ai demandé deux fois de partir et à deux reprises tu as essayé de continuer cette conversation car tu sais que si tu pars tu me briserais complètement. Alors tu peux approcher, toi qui te dis un monstre. Si tu veux blesser moi mais ne me laisse pas me détruire.

Je l'entendis approcher par la bibliothèque. Il avait des cernes sous les yeux comme moi, les cheveux gras aussi et portait un jogging et un t-shirt noir. Il avait les larmes aux yeux et je me rendis compte que les miennes coulaient déjà.

Il vint alors se blottir contre moi sous la couverture. Je senti ma chemisette se mouiller doucement signe qu'il pleurait. Je caressais doucement ses cheveux et il commença à s'excuser inlassablement.

Nassim : Tu sens bon la cannelle.

Je ris parce que je me dis que ça fait un certain temps que je ne me suis pas laver. L'amour rend aveugle. Puis je senti ses lèvres bouger contre les miennes tout doucement.

Nassim : Attends. Et je te promets de te faire mienne.

Je hochai de la tête puis il se re-blottit contre moi et s'endormit.

Dernier espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant