C I N Q U A N T E - S E P T

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ALYSSA

Samedi 4 Décembre 2016

- Tu veux manger un truc Aly' ?

- Non merci, j'ai pas très faim.

Rayan me regarde durement puis soupire. Ça fait une semaine que je suis chez lui, et j'ai vraiment l'impression d'être un fardeau pour lui. Même s'il me dit le contraire, je me doute bien que ça doit pas être super sympa de me supporter depuis des jours étant donné que je ne parle presque pas et que je mange très peu. Parfois Rayan tente d'engager la conversation, mais mes réponses sont toujours simples et brèves.

Il est évidemment au courant de toute l'histoire, et il m'a rassurée en disant qu'il comprenait et qu'il ne m'en voulait pas.

- Bon, je vais bosser, surtout tu m'appelles si t'as un problème, me dit-il en commençant à refermer la porte de la chambre d'ami.

J'hoche la tête et esquisse un faible sourire en guise de remerciement.

Lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer, signe que Rayan est parti, je ferme les yeux puis appelle Loki pour qu'il vienne dans la chambre. Mon petit chien ne se fait pas prier pour débarquer et s'installer sur le lit à côté de moi. Comme s'il comprenait que je suis mal depuis une semaine, il se blottit contre moi et je lui fais un gros câlin, ayant vraiment besoin d'affection.

Je reste encore un petit moment comme ça avec lui puis je finis par me lever pour aller prendre une douche. Il est 9h45, et je mentirais si je disais que je n'avais pas faim, mais dès que j'essaie d'avaler quelque chose, j'y arrive pas, ça bloque.

Perdue dans mes pensées, je me lave assez machinalement puis une fois que j'ai terminé, je m'habille simplement d'un jean noir et d'un gros pull beige. Je sors ensuite de la salle de bain et me dirige vers la cuisine, Loki sur mes talons. Je prends une pomme et la mange sans grande conviction, juste histoire de ne pas avoir l'estomac vide.

Pour l'instant Loki n'a pas l'air de vouloir sortir, donc je prends un peu de temps pour me poser sur le canapé et terminer ma pomme tout en regardant mon téléphone. Mon cœur se serre, comme à chaque fois que je déverrouille mon téléphone. J'ai pas pu me résoudre à enlever la photo de Nabil et moi que j'ai en fond d'écran, et je ne saurais dire si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Voir cette photo me rend encore plus mal que je ne l'étais déjà.

Il me manque. Depuis que je suis partie de notre appartement dimanche dernier, je ne l'ai pas revu et à part un ou deux messages qu'il m'a envoyé et auxquels je n'ai pas répondu, je n'ai eu aucune nouvelle de lui. C'est en étant loin de lui depuis une semaine que je me rends compte à quel point il est devenu essentiel dans ma vie. Je ne veux pas l'avouer, mais le fait de ne pas le voir, de ne pas pouvoir l'embrasser ou même le sentir contre moi, ça devient assez dur à supporter. Pourtant c'est moi qui l'ai choisi, c'est moi qui ai décidé de partir, donc j'ai pas me plaindre.

Je m'en veux d'être si dépendante de lui, mais c'est plus fort que moi, Nabil me manque, et je ne peux rien faire contre ça.

Pourtant, quand je repense à ce qu'il a fait, j'ai juste envie de lui mettre des claques. Je me demande pourquoi je ne l'ai pas fait lorsqu'on s'est engueulés dimanche dernier, parce qu'il ne méritait que ça.

Même avec ses explications, et même s'il me certifie qu'il n'a pas couché avec cette fille, j'ai du mal à le croire. Il avait pourtant l'air sincère, mais je me dis qu'il avait aussi l'air sincère lorsqu'il me cachait sa connerie pendant des semaines, et je n'ai rien vu venir.

Peut-être que j'exagère, que j'en fais trop, mais rien que le fait d'imaginer une autre femme en train d'embrasser Nabil ou de le toucher, ça me fait mal. J'ai juste l'impression d'avoir été prise pour une conne, et je m'en veux d'être aussi naïve.

Cœurs - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant