Q U A T O R Z E

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ALYSSA

- Bon, je vais y aller, on se revoit mercredi Aly', nous informe Lisa en se levant maladroitement du canapé.

- Je te raccompagne.

Je me lève à mon tour et la suis jusqu'à la porte. Avant de partir, elle s'excuse :

- Je suis désolée, c'est un peu à cause de moi qu'il s'est énervé, j'aurais dû me taire.

- T'inquiète pas, la rassurais-je, c'est pas ta faute.

Elle me fait un petit sourire gêné puis sort de l'appartement. Je rejoins Rayan et Tarik, qui n'ont pas bougé du canapé. J'en veux un peu à Rayan, je ne vois pas l'intérêt qu'il avait de pousser Nabil à bout, ça va mettre encore plus de tensions qu'il n'y en a déjà.

- Vois le bon côté des choses, maintenant tu sais qu'il tient à toi, se justifie Rayan.

- Mais t'étais pas obligé de l'énerver à ce point Rayan ! C'était stupide ! Pour une histoire de merde en plus !

- Il se voile la face ! Maintenant il a pris conscience qu'il...

Il ne termine pas sa phrase, mais ça m'importe peu, je suis trop préoccupée pour m'en rendre compte.

- Je vais voir où il est, dis-je.

- Fais attention, il risque s'énerver contre toi, me prévient Tarik.

Je ne réponds rien et enfile rapidement mon manteau, puis je sors de l'appart.

En sortant dans la rue, je suis frappée par un vent glacial qui me fait frissonner. Je cherche des yeux Nabil en espérant le trouver rapidement, mais non, il n'est pas là. Je suis vraiment conne, il allait pas attendre sagement devant la porte qu'on vienne le chercher, si ça se trouve il a pris sa voiture et il est parti je ne sais où.

Tant que je suis là, autant marcher un peu, ça me calmera. Tout se passait bien, Nabil avait arrêté de faire la gueule, et en cinq minutes tout a de nouveau empiré. Je culpabilise, si je n'avais pas été là, Rayan et Nabil ne se seraient pas engueulés, et il n'y aurait pas eu une ambiance pourrie à l'appart'.

En plus, d'après ce que j'ai compris, ils vont inviter quelques amis à eux pour fêter la fin du tournage du clip et leur nouvel album qui sortira prochainement. J'espère que les tensions seront un peu apaisées pour que tout se passe bien. Et puis, de mon côté, rencontrer leurs amis ne me stresse pas, au contraire, il me tarde.

Je ferme un peu plus mon manteau en grelottant. J'ai trouvé un petit chemin sympa dans un parc tout près de l'appart. Il y a même un petit étang, et je ne peux pas m'empêcher de prendre une photo. Quelques enfants jouent, emmitouflés dans d'énormes doudounes pour leur tenir chaud. Je trouve ça tellement mignon.

Finalement, je décide de m'asseoir sur un banc inoccupé et observe la scène en souriant. Mais au bout de seulement quelques minutes, un bruit étrange attire mon attention, et je ne parviens pas immédiatement à trouver d'où il provient.

Je me penche légèrement pour regarder sous le banc et remarque un petit carton. C'est de là que provient le bruit. Je l'attrape délicatement et mon cœur se fend lorsque je l'ouvre et en découvre le contenu. Il s'agit d'un tout petit chiot, tellement petit que je me demande s'il est sevré. Il couine désespérément et tremble comme une feuille. Je le prends immédiatement dans mes bras et le place bien au chaud dans mon manteau, contre ma poitrine. Ce pauvre bébé a été lâchement abandonné.

C'est un petit husky sibérien avec des yeux d'un bleu très clair, presque transparent. Il est tellement beau. Il me fend le cœur, si je ne m'étais pas assise sur ce banc, je ne l'aurais jamais trouvé et il serait peut-être mort de froid dans ce carton. Je me lève et marche en direction de l'appartement, il est hors de question que je le laisse ici tout seul.

Cœurs - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant