Them And Me

Chapter XLV 🌞

Je tourne et tourne encore dans mon lit. Ce lit dans lequel je "vis" depuis plus d'un mois. Le docteur Keri m'a tout racontée. L'accident, mes nombreuses blessures, ma commotion et le coma. Je suis restée quatres semaines dans le coma. Je suis passée à côté de la mort, le jour où j'ai repris conscience, ils allaient me débranchée. Je serais morte à l'heure qu'il est. Lorsque le médecin m'a annoncé ça, j'ai cru défaillir. Et encore, je n'étais pas au bout de mes peines. La personne qui m'a renversée était Lou, encore et toujours elle. Cette femme est vraiment dérangée. J'ai appris qu'elle était à l'origine de l'incendie de l'école de Côme, des appels et lettres anonymes ainsi que le malade qui a détruit mon ancienne voiture. Tout ce qu'elle a fait, c'était pour Peyton. Parce qu'elle l'aimait. L'amour fait vraiment des dégâts sur certaines personnes dont la santé mentale est plutôt préoccupante. Heureusement pour mes enfants et moi, Lou a été jugée et internée dans une maison spécialisée pour les gens comme elle.

Je me suis réveillée il y a huit jours. Je reprends peu à peu mes forces, malgré le fait que j'ai encore un peu de mal à parler. L'aide respiratoire a effectivement bien abîmée mes cordes vocales, mais ça me rassure d'avoir pratiquement retrouvé ma voix. Comme me l'avait dit mon médecin, je fais pas mal de nuits blanches et les rares moments où je dors, je fais des cauchemars. Chaque fois je revis l'accident, je vois cette voiture me foncer dedans. Les douleurs que j'ai ressenti à ce moment là me reviennent en mémoire, la panique et les pleurs. Ensuite, je me réveille en sueurs, la respiration haletante. Alors me voilà, aujourd'hui à 4 heures du matin, assise sur le bord de mon lit en train d'observer Paris plongée dans l'obscurité. La sédation et le fait de ne pas marcher durant trente jours a fragilisé mes jambes. Ainsi donc, je n'arrive plus à marcher seule. Quelqu'un doit m'aider en me tenant les mains, je fais des séances de kiné tous les jours avec le kinésithérapeute de l'hôpital. C'est assez douloureux, mais je suis déterminée. Je veux pouvoir remarcher correctement, pouvoir courir et surtout pouvoir danser comme avant.

Je fixe un point dans le ciel étoilé puis soupire. Mes mains posées sur mes cuisses, je balance mes pieds dans le vide. Ce lit est haut, j'ai un peu de mal à monter et descendre ce qui fait beaucoup rire mes amis. Ils sont d'ailleurs venus me voir le lendemain de mon réveil. Manon et Nina m'ont pratiquement sautée dessus. Esteve et Maxence ont été un peu plus délicats et je les en remercie. Emma n'a pu venir que le surlendemain, j'étais tellement contente de la revoir. J'adore cette fille, je sais que je peux compter sur elle, elle est adorable. Mes amis viennent me voir tous les jours et font en sorte de rester le plus longtemps possible, cependant il y a quelques petites choses qui m'embêtent un peu.

Dans un premier temps, ils refusent d'amener Côme et Cassiopée à l'hôpital, durant les premiers jours je comprenais parce que je n'étais pas très belle à voir. Charlie le zombie très peu pour moi. Mais ça fait plus d'une semaine maintenant, et puis j'aimerai bien revoir mon fils et ma fille. Ils me manquent, je n'ai jamais été séparée d'eux aussi longtemps. Pendant de nombreuses heures je me suis interrogée sur une question en particulier. Est-ce que Cassiopée aura oublié mon visage ? Elle est encore petite, elle n'a que 9 mois et elle grandit vite. Pendant un mois Cassiopée ne m'a pas vu, et si elle avait oublié qui était sa mère ? J'ai essayer de me rassurer en me disant que je rattraperai le temps perdu et que je suis là désormais, je suis réveillée. Dans un second temps, lorsque j'étais dans le coma, j'ai souvent entendu une voix que je ne connaissais pas. Même si au début j'ai pensé que c'était la voix de madame Keri, ce n'est en fait pas le cas. Et quand je demande à mes amis, ces derniers me disent que j'ai probablement rêvé. Mais j'ai bel et bien entendu cette voix, plusieurs fois, j'en suis sûre et certaine. Il se passe quelque chose. Je demanderai au médecin s'il le faut, je veux savoir qui c'était. Et la dernière chose, c'est Peyton. Il est différent. Ce n'est pas exactement le même Peyton que j'ai quitté il y a un mois. Ce Peyton là, est beaucoup attentionné et aux petits soins. Pas qu'il ne l'était pas avant, mais on dirait que mon accident l'a poussé à l'être encore plus. Pas que je m'en plaigne, c'est juste étrange. Je veux bien croire que je leur ai fait une peur bleue, mais je ne sais pas. Le regard que porte Peyton sur moi n'est pas le même. Mais après tout, je me fais sans doute des idées. Je viens de sortir du coma, je suis totalement confuse par moment et épuisée. Il faut que je cesse de me torturer l'esprit, déjà bien abîmé, avec toutes mes questions.