Chapter XLIV 🧣

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Ma grand mère m'a toujours dit que lorsqu'on croise la mort, il faut lui sourire et lui dire : pas aujourd'hui.

Je croyais cependant que mon heure était venue. J'avais mal, tellement mal que je préférais mourir et ne plus rien ressentir, que continuer à respirer et souffrir le martyr. Je voulais crier, pleurer, exprimer ma douleur, mais aucun son ne sortait de ma bouche. C'est comme si mon cerveau avait pris le contrôle et ne m'obéissait plus. Je n'aurais jamais imaginé mourir comme ça, aussi rapidement et brutalement. Peut-être aurais-je survécu si j'avais fait plus attention sur ce passage piéton. J'aurais vu la voiture et je me serais précipitée sur le trottoir.

Puis, d'une minute à l'autre, je n'ai plus rien ressenti. Je me sentais partir. C'est alors que je me suis dit que c'était la mort qui me prenait. Toutes les douleurs que je ressentais s'en étaient allées. Mon esprit s'est alourdi et je n'ai plus rien senti depuis. Certaines fois je reprenais conscience durant quelques secondes, j'entendais des brides de conversation. L'une d'entre elles m'a interpellée, un homme me parlait, je sentais la chaleur de sa main sur la mienne et après m'avoir embrasser sur le front, j'ai cru l'entendre dire "je t'aime". J'ai sûrement rêvé, mon esprit doit me jouer des tours.

Cela fait plusieurs heures que j'ai repris connaissance, peut être ne suis-je pas définitivement perdue finalement. J'entends des voix autour de moi, plusieurs voix. J'essaie de mettre des noms sur certaines d'entre elles. Manon. Esteve. Nina. Côme. Mon bébé je veux lui parler, je veux le voir, le serrer dans mes bras. Cependant je n'arrive ni à bouger, ni à parler. Alors je les écoute discuter, il n'y a que ça à faire. J'entends souvent une femme parler mais je n'arrive pas à mettre un prénom sur celle-ci.

Après plusieurs longues et interminables minutes, je finis par m'endormir. Je suis fatiguée, j'ai l'impression de ne pas avoir dormi depuis des jours entiers. Cependant, une nouvelle voix me sort de mon sommeil, je reconnais Manon. Cette dernière me supplie de me réveiller. Elle me dit qu'elle n'en a rien à faire si je suis amnésique ou muette, j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre où elle veut en venir. Je ne suis pas amnésique puisque je sais comment elle s'appelle et que je me souviens de tout. J'aimerai lui dire que je suis toujours vivante et que ça va aller, mais je n'y arrive pas. Sa main vient se poser sur la mienne, je l'entends pleurer. J'essaie de toutes mes forces de bouger, ne serait ce qu'un doigt.

Aller.

Aller.

Tu peux le faire.

Je sens soudain ma main serrer la sienne. Manon laisse échapper un hoquet de stupeur avant de me demander si je l'entends. Pour lui répondre je serre une nouvelle fois nos mains. Je sens ma meilleure amie se lever d'un seul coup et sortir de la chambre en appelant le médecin. Quelques secondes après, plusieurs prsonnes entrent dans la chambre. Manon essaie de les convaincre que j'ai bougé cependant personne ne la croit. Le médecin me demande de serrer sa main, mais c'est comme si mon corps refusait de nouveau de coopérer. Je n'y arrive plus. Non. Bouge. Aller. Un petit effort. S'il te plaît.

La doctoresse réitère sa question plusieurs fois, jusqu'à ce que je réussisse de nouveau à bouger mes doigts. D'après le médecin je devrais pas tarder à me réveiller pleinement.

Enfin.

Je commence à en avoir ma claque d'être allongée et immobile dans le noir.

***

A

près des heures et des heures à essayer d'ouvrir mes yeux, mon souhait est enfin exaucé. Les rayons du soleil attaque mes yeux avec leur éclat, que referme aussitôt, éblouie. Je bouge lentement ma tête alors qu'un maux de tête me cisaille le cerveau. J'ouvre de nouveau mes paupières et regarde autour de moi. Ma chambre est plongé dans l'obscurité, les rayons du soleil passent à travers l'ouverture des rideaux, donnant un peu de chaleur à la pièce. Mes bras sont perfusés à plusieurs endroits, ainsi que mon thorax. J'ai les jambes endolories et je ne parviens pas à les plier. Je bouge lentement ma tête sur les côté, je remarque alors que la chambre d'hôpital est quasiment vide. Il n'y a que lit, les machines qui me maintenaient en vie, ainsi que deux chaises. Soudain, mon regard tombe sur une tête posée sur le bord du lit. Je mets plusieurs secondes à reconnaître le propriétaire de cette tignasse bouclée et brune. Peyton. Il s'est endormi, le visage tourné vers moi, ses mains sous sa tête. Ses joues sont écrasées sous le poids de cette dernière et ses lèvres esquissent une moue adorable. Je profite qu'il soit endormi pour l'observer minutieusement. Son nez parfaitement droit, ses taches de rousseur qui recouvrent presque tout son visage, son nez, ses joues, son front. Elles rendent sa peau hâlée encore plus belle et pailleté. Ses lèvres pleines et légèrement plus rosées que la normale sont un appel aux baisers. J'avais oublié qu'il était aussi beau. Je rêve de revoir ses yeux, les plus beaux que je n'ai jamais vu de ma vie.

Them And MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant