VI- Entraînement n°1 : Sabini

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Ollie attendait Dorothy de pied ferme devant son appartement.

Ses yeux sombres guettaient l'arrivée de la jeune femme avec impatience. Sa main serrait la bague que la blonde lui avait laissé la veille. Il l'avait découverte en rentrant, mais n'avait pas eu l'occasion de la lui rendre dans la journée.

Alfie avait eu besoin des services de Dorothy jusqu'à ce que la nuit tombe.

Ollie n'était pas sûr de ses sentiments, mais il était convaincu qu'il regrettait amèrement d'avoir pris Dorothy en pitié. Si son patron savait qu'il était jaloux, il le collerait contre un mur pour lui apprendre la vie.

Mais ce n'était pas le cas.

Le bras droit d'Alfie avait quelques verres à son actif, même si l'alcool était censé être prohibé par sa religion. Ollie n'était pas vraiment très regardant sur les termes de sa croyance. Cela ne l'avait pas dérangé pour Dorothy, pourquoi l'alcool ferait-il une différence ?

Alors que des chevaux passaient sur Camden Street, la silhouette de la blonde se dessina sur la route parallèle à sa demeure.

Ollie la vit fouiller dans son manteau à la recherche de ses clés.

Ses cheveux blonds encadraient son visage aux traits fins et, ses yeux, couleur de la nuit, se levèrent.

Ollie déglutit. Il se sentait ridicule et pathétique. Mais peut-être que rendre cette bague le ferait se sentir moins idiot.

Dorothy attendit qu'une diligence trace sa route, puis traversa le carrefour.

— Tu m'attendais ? questionna Dorothy, sachant très bien quelle était la réponse.

— Un cadeau pour toi, marmonna-t-il avant de tendre la bague.

Dorothy baissa les yeux sur le bijou et leva la tête en l'air.

— C'était un cadeau, Ollie. Pour te remercier.

— Me remercier de quoi ? Je ne suis pas une putain.

La blonde secoua son chef. Elle était fatiguée de cette journée. Elle avait espéré pouvoir se reposer calmement, pourquoi pas lire quelque chose, mais il fallait qu'elle ait une confrontation avec son collègue d'abord.

— Tu m'as accueillie chez toi pour la nuit, tu m'as trouvé un travail... je pense que c'était la moindre des choses.

— Non. Alfie ne t'a pas engagée parce que je l'ai convaincu, je te l'ai déjà dit.

— Peu importe. Je ne suis pas à la rue, parce qu'à un moment donné, tu m'as mis dans cette conversation. Je t'en suis reconnaissante, Ollie.

Dorothy inséra sa clé dans la serrure et déverrouilla la porte.

Ollie restait les bras ballants sur la chaussée. Il passa une main dans ses cheveux bouclés et soupira.

Alfie avait été très clair sur leur relation, mais la jeune femme ne semblait pas intéressée par quoi que ce soit de cette nature. Elle avait eu besoin de lui cette nuit-là et ça s'arrêtait là.

Ollie comprenait ce qu'il faisait à ces filles qu'il croisait. C'était rudement douloureux.

— Reprends ta putain de bague, je n'ai pas besoin d'argent.

Ollie la fourra dans la main de Dorothy et tourna les talons sans même demander son reste. La jeune femme le laissa s'enfoncer dans la brume londonienne et referma la porte derrière elle.

***

Alfie et Dorothy étaient tous deux assis au centre du club appartenant anciennement à Sabini. Ce dernier devait leur céder, mais il se faisait extrêmement désirer. Il n'avait toujours pas daigné pointer le bout de son nez.

The Woman In Black And White || PEAKY BLINDERS A.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant