X- La courbe de tes yeux...

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Une semaine était passée et Alfie n'avait toujours pas eu de nouvelles de la part de Thomas Shelby.

Ce n'était pas qu'il voulait en demander, Alfie n'était pas du genre à courir après les coups de bâtons, mais il aimait se rire de son ennemi.

Enfin, ennemi...

Alfie appréciait l'authenticité, les joyaux, l'argent et son odeur. Thomas Shelby faisait partie des personnes qui avait su gagner le respect du chef des juifs. Et peu y arrivait, finalement.

C'est pourquoi, quand Alfie avait décidé que son alliance avec les Peaky était de trop et qu'il avait trahi Arthur Shelby, il s'était attendu à une réplique. Pourtant, une semaine était passée et toujours rien.

Silence à Birmingham et les rumeurs ne venaient pas jusqu'à ses oreilles.

Mais de toute façon, Alfie ne pouvait pas combattre sur tous les fronts.

Gérer Sabini était déjà un travail gargantuesque, surtout quand ce dernier lui pourrissait l'existence plus qu'à l'ordinaire.

Sans oublier le problème : Abraham Solomons.

Alfie avait laissé couler pendant plusieurs jours, mais il s'était fait une raison. Son frère ne lui ficherait pas la paix tant qu'il n'aurait pas écouté ce qu'il avait à dire.

Enrôler sa conseillère ne lui avait pas semblé être une bonne idée, or, là aussi, il n'avait pas le choix.

Le distillateur de rhum savait ce qu'il laisserait rentrer quand les portes de son bureau serait ouvert à Abraham.

Ce dernier connaissait le père de sa conseillère et bien que Dorothy ne parle jamais de sa famille, Alfie ne voulait pas créer d'ennuis à cette dernière.

Si les rumeurs à Birmingham ne filaient pas bon train, ce n'était pas la même chose à Camden.

Dorothy Dahlbeck travaillait pour Alfie depuis plus d'une semaine. Et la jeune femme avait déjà bien des surnoms allant du plus inoffensifs aux plus cruels.

Tantôt il s'agissait de la putain des juifs, à d'autres moments elle était la protégée de Solomons.

Ce n'était pas un souci, Dorothy faisait avec. Elle savait que si elle regardait un seul de ces hommes qui osait lui donner ce surnom, elle lui ferait plaisir. Et Dorothy ne voulait certainement pas donner de l'importance à des gens qui n'en valait pas la peine.

La bourgeoise des quartiers chics de Londres se familiarisait de plus en plus avec la fumée et le charbon de Camden.

Ses cheveux blonds brillaient sous l'épais brouillard étouffant. Elle était connue. N'était-ce pas là ce qu'elle avait toujours voulu, au final ? Peut-être que ce n'était pas sur un grand écran, dans un film en noir et blanc, mais elle appartenait à un autre monde. Et malgré tout ce qu'elle pouvait en dire, elle aimait ça.

Sortant de temps en temps avec Ollie, quand ce dernier n'avait pas peur de l'humeur d'Alfie, elle aimait discuter avec lui, partager une bière et parler.

Ollie n'était pas supposé lui adresser la parole mais il n'en faisait qu'à sa tête, préférant sûrement se prendre un coup de canne quitte à passer quelques heures de plus avec Dorothy.

Sa compagnie était spéciale.

Sous ses airs de noble, elle était cultivée et aimait parler de tout et de rien, s'adaptant à chaque conversation.

Ollie était silencieusement dingue de cette blonde beaucoup trop catholique pour lui. Et si la religion n'était pas le premier problème, Ollie savait, au-delà de ça, que Dorothy ne le voyait pas comme lui la voyait.

The Woman In Black And White || PEAKY BLINDERS A.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant