XII- Dernier entraînement : Ollie

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L'Epsom.

C'était le grand jour pour toutes personnes mordues de courses de chevaux et les autres passionnés qui voulaient juste gagner de l'argent.

Mais pour Ollie, c'était surtout l'occasion de redorer le blason qui avait trop terni aux yeux d'Alfie.

En effet, grâce à Thomas Shelby les bookmakers de Solomons avaient pu s'immiscer sur le terrain prêts à empocher leur part du gâteau. Alfie savait de source sûre que Thomas allait tendre un piège à Sabini et c'était avec regret qu'il ne pourrait y assister. Alfie avait d'autres projets en tête, tout aussi important que l'Epsom, si ce n'est plus.

Depuis son dernier contact avec Abraham les affaires commençaient à partir à vau-l'eau.

L'aîné d'Alfie n'avait pas menti en disant qu'il mènerait la vie dure à son petit frère. Son parti terrorisait les pubs, sous le joug du distillateur, et malmenait les opérations d'exportations ce qui touchait également l'affaire des Peaky Blinders. Par conséquent, Alfie n'avait plus le choix, il devait affronter cette bataille et tenter de la remporter, voir terminer cette guerre vainqueur.

C'est pour cela, et uniquement cela, qu'il n'accompagnait pas Ollie et Dorothy à la course. De toute manière, il n'était pas un féru de ces pratiques, n'appréciant que les revenues qu'elles apportaient. Mais, il aurait aimé pouvoir se sortir la tête des vapeurs de rhum pour accompagner son bras droit et sa protégée.

Celle-ci était la seule à rendre tout plus agréable et sa compagnie l'enchantait. La voir rayonner dans un milieu qu'il n'aimait pas était parfois son seul réconfort de la journée.

Attentionnée, comme à son habitude, Dorothy était passé à son bureau très tôt avant de rejoindre Ollie pour assister à la course. Elle voulait être certaine d'avoir terminé son travail et Alfie avait été obligé de la congédier, sans quoi elle ne serait jamais partie se détendre un peu. Quant à lui, il avait admiré sans un mot la toilette de sa conseillère et s'était maudit de ne pas s'être débarrassé de son travail.

Mais tel était le statut d'un chef. Peu importe le pouvoir ou la puissance il y avait des moments où il devait se trouver seul.

Aujourd'hui c'était le cas.

Pas un employé ne se cachait derrière les fûts en bois, Alfie était avec lui même toute cette journée. C'était le moment de se pencher sur le problème épineux que représentait son frère aîné. Et avec sa conseillère qui était occupée ailleurs, sa tête pourrait penser librement.

Cette putain de robe blanche.

***

Un soleil froid tentait d'échapper aux nuages qui se profilaient dans le ciel grisaillant. La brume s'était levée doucement durant la matinée mais laissait une terre gelée sur la totalité des champs.

Le terrain n'était pas encore foulé par les galops regroupés des nombreux chevaux. Le gazon, entretenu avec minutie, était impeccable mais les mottes de terres n'allaient pas tarder à le recouvrir. La seule chose qui séparait l'herbe verdoyante des sabots criminels était le coup de feu du départ.

Là, derrière les rampes qui limitaient la course des spectateurs, se tenaient les bookmakers. Sabini, Solomons et les Peaky Blinders se disputaient les gains mais le seul qui perdrait serait l'italien.

Déjà, les hommes de Thomas Shelby s'étaient appropriés le terrain de jeu en opprimant les Italiens. Raflant la mise, les recettes et les paris, ils venaient de refroidir le chiffre qu'espérait faire Sabini.

Quand en bas se tenaient les hostilités des paris, un peu plus haut l'aristocratie dansait.

La musique se jouait à travers les salons mis en place dans les tribunes. Quelques bars avaient installé leurs stands et servaient à boire aux bouches assoiffées. Tout était parfait pour faire patienter les bonnes gens.

The Woman In Black And White || PEAKY BLINDERS A.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant