Kendall en média
Je m'assois en compagnie d'une Betty qui si jusque là était médusée, est désormais prise d'un fou rire incontrôlable.
— Tu as... une gifle ! Et lui, il a... HAHAHA, il a...
Elle ressasse la scène en riant tellement qu'elle en est incapable d'articuler. Quant à moi, je dois supporter les regards inquisiteurs de mes camarades. Je m'attendais à ce que Carter vienne me confronter mais curieusement, il reste dans son coin avec James, qui semble lui faire une grande confidence.
Soudain, Noah rentre dans la classe. Annabeth, la peste jolie mais vulgaire, marche a côté de lui. Il attrape alors sa main et la brandit bien haut, comme le ferait un arbitre d'un combat de box. Betty s'arrête alors de rire : la classe entière semble cesser de respirer.
— Qu'est ce qu'il y...
Avant même que je ne puisse achever ma phrase, un tonnerre d'applaudissements retentit. Noah sourit victorieusement et Annabeth nous toise fièrement.
Je la détaille de haut en bas, curieuse de connaître la raison des rires enthousiastes de mes camarades.
— Oh mon Dieu, Kendall. C'est son pion !
Son pion. Voilà pourquoi tout le monde est si excitée et que Noah se pavane comme s'il avait gagné au loto ou un truc du genre.
J'étudie la scène avec attention, comme hypnotisée. Je devine que ce moment est mythique et que je devrais sans doute me sentir chanceuse d'y avoir assisté. En réalité, je suis dégoûtée.
— Elle n'a pas... honte ? demandé-je à Betty.
— Les élues réagissent de manière différente mais en général, elles sont effondrées. Ça n'a pas l'air d'être le cas d'Annabeth. Elle n'attendait que ça, je suppose, et ça ne m'étonne même pas, soupire-t-elle en secouant la tête d'un air désapprobateur.
Preuve à l'appui : la blonde discute avec animation avec quelques filles qui semblent suspendues à ses lèvres souriantes. Et même si au fond de moi, je sais que les chances que je fasse partie du jeu sont quasi-nulles, je prie pour ne jamais à voir à subir une acclamation similaire à celle qui lui a été offerte. Peut-être la claque que j'ai allongée à Carter les a refroidi de me prendre dans leur jeu ? S'ils ont choisi Annabeth, on peut facilement en conclure qu'ils souhaitent des filles faciles et non des acharnées dans mon genre. Même si « acharnée » est un bien grand mot : je suis persuadée que n'importe quelle autre personne censée aurait réagit pareil.
— Voyons, qu'est ce que ce raffut ? désapprouve le professeur d'une voix aigrie.
D'une cinquantaine d'années, les cheveux grisonnants et une expression maussade sur le visage, il me semble pas particulière sympathique. Il se racle bruyamment la gorge pour se présenter comme il se doit :
— Bonjour, je suis Monsieur Hiltrer, votre professeur de mathématiques et...
Je me désintéresse presque automatiquement. Sa voix lente et monotone ne fait qu'augmenter mon aversion pour sa matière. Il m'arrache un sursaut de dépit lorsque je l'entends annoncer :
— Maintenant, levez vous. Je vais vous placer.
Betty jure entre ses dents.
— Nous placer ? s'écrie James. Non mais ça va pas ?
— Eh bien, je me porte comme un charme. Qu'en est-il de vous, monsieur Reter ? Quelle déception pour moi de vous compter une nouvelle fois parmi mes élèves. Maintenant, reprend-il comme s'il n'avait jamais été interrompu, levez-vous. Tout de suite !
Un grommèlement général parcoure l'assemblée. Nous nous levons tandis que monsieur Hiltrer s'empare de la liste de noms et la consulte.
— Mademoiselle Stone, veuillez vous placer au premier rang.
Betty s'exécute en soupirant. Pourquoi commence-t-il par Betty alors qu'elle est en fin de liste ?
— Monsieur Heigh, deuxième rang près de la fenêtre.
Un sourire s'esquisse sur le visage démoniaque de Carter qui s'installe juste derrière Betty. Elle me lance un regard horrifié. Quel cauchemar.
— Non, mais je rêve ? marmonne alors une voix. Il ne nous place même pas dans l'ordre alphabétique. C'est ridicule de piocher comme ça parmi les élèves.
L'ayant entendu, le prof rétorque d'une voix tonitruante :
— Dans ma classe, on fait les choses comme je le décide et pas comme ailleurs. Maintenant, monsieur Terrence, ayez l'obligeance de vous placer juste à côté de monsieur Heigh.
Le dénommé monsieur Terrence, qui s'appelle en réalité Max, fusille monsieur Hiltrer du regard et obéit.
— Mademoiselle Must, quatrième rang près de la fenêtre, je vous prie, réclame le professeur après avoir placé quelques autres personnes.
La poisse, je suis loin de Betty !
— Monsieur Kol, à côté de mademoiselle Must.
Je lève la tête pour savoir qui passera le reste de l'année à mes côtés et émet un hoquet de stupeur en découvrant Noah qui se dirige vers moi, un sourire narquois plâtré sur sa figure.
* * * * * *
Coucou ! 🧜🏽♀️
J'essayerai de poster le chapitre suivant demain... abonnez vous !
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A DANGEROUS GAME
Dla nastolatkówKendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ? Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...