Kendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ?
Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...
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J'attends que Kendall rentre pour repartir, comme si j'avais peur qu'elle ne se précipite dans la rue et raconte à tout le monde ce que je lui ai confié.
Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Pourquoi lui ai-je révélé de tels détails sur ma vie ?
Putain !
Ça ne serait pas arrivé si je n'avais pas eu la merveilleuse idée de la ramener chez moi. J'ai fait preuve d'une stupidité sans nom en pensant que Loanna ne serait pas là.
Et puis, la photo dans ma chambre fait tellement partie du décor que je n'ai même pas pensé au fait qu'elle la verrait. Sinon, je ne l'aurais jamais fait rentrer dans ma foutu chambre. En général, les filles que je ramène à la maison n'y prêtent pas attention. Il faut dire que quand il y a des membres du sexe opposé sur mon lit, ce n'est pas vraiment pour discuter...
Je flippe que maintenant qu'elle est au courant, elle ne décèle des failles chez moi. Les gens ont tendance à penser ça.
« Oh, il n'a pas de mère. C'est pour ça qu'il est si dérangé... »
Je suis peut-être un peu dérangé, mais j'emmerde le monde. Et puis, ce n'est pas parce que je n'ai plus ma mère.
Le truc, c'est que si elle balance tout à ses petites copines, je suis vraiment dans la merde.
De toute façon, si elle s'avise de le faire, je le lui ferai regretter.
Je regrette tellement de ne pas avoir profité de ce moment tout à l'heure. Avec cette petite tension qu'il y avait, j'aurais pu la pousser sur mon lit, la chauffer assez pour obtenir son consentement et lui faire son affaire. Comment est-ce que j'ai pu rater une occasion pareille ?
Je respire un bon coup. J'aurais sans doute des tas d'autres opportunités pour la culbuter. Désormais, il faut que je me concentre sur Annabeth. James et Carter ont beau être mes potes, le Temptation's Game, c'est aussi une compétition.
En parlant d'eux, c'est justement chez Carter que j'arrive. On était censés se retrouver chez lui mais j'ai un peu de retard...
Jardin minuscule avec des massifs de rosiers bien taillés, un pommier, une balançoire... sa baraque, c'est vraiment La Petite Maison dans la prairie, enfin, je crois. Ils ne sont pas censés être pauvres dans ce feuilleton ? Du coup, leur maison n'a rien à voir avec celle de Carter... mais bon, vous comprenez ce que je voulais dire.
— Noah ! s'excite Erica en m'ouvrant la porte. Ça me fait tellement plaisir de te voir ! Carter et James sont en haut.
Erica est la mère de Carter. Je ne l'aime pas beaucoup : elle traite son fils comme si c'était la huitième merveille du monde, passe son temps en cuisine et adore commérer. Le jour où elle a su pour ma mère, ses yeux étaient tout mouillés et elle m'a pris la main en me demandant si je voulais en parler! Sans déconner, j'ai vraiment cru que j'allais faire une syncope ce jour-là tant elle me filait la nausée.
