Kendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ?
Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...
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Je reste interdite, prise de stupeur par les propos de Carter. C'est la première fois que des trois garçons fait une véritable allusion sexuelle. L'effet est pour le moins spectaculaire : Noah hausse les sourcils, James ricane et Betty pâlit comme un ligne.
— Va te faire foutre, crache-t-elle avec une moue dégoûtée.
Nombreuses personnes de notre classe se tournent vers nous, intéressées.
Pourquoi le prof met aussi longtemps à arriver ?
— Me faire foutre ? Et si moi, je te remplissais de foutre ?
Je secoue la tête, dégoûtée. La classe entière épie cette conversation ahurissante.
— Dégueulasse, murmure un Noah écœuré à l'évocation du sperme de son ami.
Le rouge monte aux joues de Betty. Elle est entrain de se faire humilier et Carter se rapproche de plus en plus d'elle, un sourire pervers scotché sur le coin de son visage. Il regarde autour de lui comme pour vérifier que tout le monde assiste à la scène.
Et je comprends ce qu'il s'apprête à dire. Que Betty va être un de ses pions et qu'elle va participer à son jeu.
Oh mon Dieu, non.
La panique et la colère m'envahissent a la vue de mon amie tétanisée. C'est une catastrophe. Pour qui se prend ce sale connard pour la couvrir de honte de la sorte ?
Il faut que j'intervienne avant qu'il ne la déclare comme étant son pion... sinon à partir de là, le sort sera scellé pour Betty.
Allez Kendall. Tu ne vas pas avoir peur d'un salaud blond que tu connais depuis deux jours.
— Stop, me mêlé-je d'une voix forte. Tu joues à quoi, Carter ?
Mon corps se rapproche de celui de Betty et je fusille Carter du regard.
— Et toi, tu joues à quoi, Kendall Que Dalle ? réplique-t-il tout en posant ses yeux sur ma poitrine.
Kendall... Que Dalle ?
Je comprends alors l'allusion :
Que Dalle sur la poitrine.
Je sens mon corps s'embraser sous la rage qui prend possession de moi. Galvanisée par la colère, et avant même que je ne puisse réfléchir aux conséquences qu'auront mes actes, ma main a fouetté l'air pour atterrir sur sa joue.
Tout ça dans un bruit mat.
Ouch.
Mon bras retombe aussitôt le long de mon corps. Une bouffée de satisfaction remplissant ma personne, je soutiens le regard furieux de Carter. Sa joue rougit de plus en plus et soudain, comme s'ils retenaient jusqu'alors leur souffle, des éclats de rire se font entendre.
