Mes yeux parcourent l'immeuble qui se dresse devant moi. Je suis bien satisfait que Kendall ai été autorisée à poursuivre sa convalescence chez elle. Être à l'hôpital est un calvaire : rien que le souvenir de cette odeur infernale me file la nausée.
Certains diraient que ce n'est qu'une odeur d'aseptisation mais pour moi, c'est bien pire.
« Non, ta maman ne peut pas rentrer à la maison, c'est trop dangereux. »
« Noah... ta mère a fait un autre arrêt cardiaque, elle va être hospitalisée pour une durée indéterminée. »
« Le caillot est bien trop volumineux et le poumon de ta maman est infecté. »
Bien trop de mots trop compliqués à assimiler pour un gamin de douze ans. Ils auraient tout aussi bien pu me dire que son embolie pulmonaire l'avait affaiblie et qu'elle avait de grandes chances de mourir, j'aurais mieux compris.
Dans l'ascenseur, le miroir sale me renvoie une image peu flatteuse de moi-même. Non seulement je suis d'une pâleur à réveiller un mort mais en plus de ça, un début de balafre orne ma joue gauche. Je dois cette entaille à James qui a riposté suite à l'uppercut sur je lui ai décroché.
Un sourire qui n'a rien de joyeux se dessine lentement sur mon visage : James a fait des années de judo. Il est plutôt calé niveau je-te-fais-tomber-au-sol mais n'est pas super doué pour envoyer de bonnes vieilles droites. La preuve : c'est une griffure que j'ai récolté, pas une ecchymose.
Je longe le couloir et toque à la porte où il est inscrit « Must », le patronyme de la fille qui me complique la vie. Une brunette m'ouvre en souriant. Je devine qu'elle m'a espionné par l'œil de bœuf.
— Salut.
— Salut... Jenny, fais-je en faisant un effort pour me remémorer son nom.
Elle renverse la tête en arrière et éclate de rire.
— C'est Lenny, me rectifie-t-elle. Tu viens voir Kendall ?
— Qui d'autre ?
Mon interlocutrice hausse un sourcil et me laisse entrer. Le salon est petit et ouvert sur une cuisine américaine.
— En haut, première porte à droite.
Je hoche la tête et prends la direction des escaliers. Ma main se pose sur la poignée de la porte. Pendant un instant, je faillis entrer sans demander la permission avant de me rappeler que les filles détestent qu'on fasse ce genre de truc. Le nombre de fois où j'ai surpris Loanna en tenue d'Eve...
Kendall serait sans doute enragée si je la découvrais en petit tenue. Et une dispute est la dernière de mes envies. À vrai dire, un sourire de sa part me suffirait. Comme James n'a pas manqué de le me faire remarquer hier, mon pion est super sympa avec lui. J'en déduis qu'elle ne distribue pas ses sourires à n'importe qui.
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A DANGEROUS GAME
Teen FictionKendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ? Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...