4 | Cibles

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Kendall en média

Kendall en média

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Vilken röra. Quelle poisse ! Et dire que quelques secondes plus tôt, je me faisais la réflexion que ces individus étaient à éviter le plus possible, les voilà qui avancent droit sur nous. 

—    Kendall, marmonne Betty en laissant tomber sa cigarette au sol. Fichons le camp. 

Mes sourcils se haussent à une vitesse fulgurante. Peut-être la blonde est-elle mortifiée à l'idée d'affronter ces ploucs, mais ce n'est pas mon cas. Sérieusement, ces histoires de hiérarchie sociale au lycée, ça n'existe que dans les films. Il est hors de question que je courbe l'échine face à des gens dont le fantasme secret est sans doute de faire partie d'un boys band. 

Le roux — James — s'exprime : 

—   Hey ! Ça va ?

Il a une voix un peu trop enthousiaste. C'est certainement le genre de mec qui ne se prend pas la tête. 

Je prends la décision de ne pas lui répondre. À la place, je scrute son visage qui me semble si irréel. Des pommettes saillantes, une peau laiteuse, une bouche rieuse et un regard clair. Ce mec est super sexy. 

—    Vous allez où comme ça ? s'enquiert-il en voyant que Betty me fait les gros yeux pour qu'on décolle du banc. 

Loin de toi. 

—   Pourquoi, ça t'intéresse ? 

Il sourit, un peu surpris. 

—    Bien sûr que ça m'intéresse. Ça vous intéresse, vous, les gars ? 

Le blond acquiesce avec ferveur. 

—   Qui es-tu ? ajoute alors le brun. Tu es nouvelle ?

Noah, selon mes sources. Il plonge son regard bleu dans le mien. Je bats des paupières, subjuguée. Ses traits sont tellement ciselés qu'on aurait dit qu'ils ont été minutieusement travaillés par un artiste. Ses billes azur forment un contraste des plus frappant avec ses cheveux noir corbeau. 

—   Oui. 

—   C'est ce qui nous manquait, de la nouveauté, affirme-t-il sans sourire. 

—   T'as raison, renchérit le blond — Carter. C'est tellement rafraîchissant. 

Leurs mots me retournent l'estomac. Mon Dieu

—   Allez vous faire voir, les garçons, crache Betty. 

—   Alors ? C'est quoi, ton nom ? demande James en ignorant mon amie. 

Pendant une seconde, je songe à lui répondre. Il a l'air tellement sympa ! Mais je n'oublie pas les propos de Betty. 

—    Alicia.

Mon amie ne tique pas. Elle a compris ma tactique : leur donner le moins d'infos possibles sur ma personne pour ne rien avoir à faire avec eux. Bon, je me doute bien qu'un de ces quatre, ils découvriront la vérité mais en attendant, il vaut mieux mentir. 

—   Bref, soupiré-je avec ennui. On va y aller, hein, Betty ? 

Je lui prends le bras. Heureusement, les Totally Spies ne nous retiennent pas. Encore un peu et je leur hurlais à la figure qu'ils étaient malaisants avec leur numéro j'ai-les-mains-dans-mes-poches-et-un-sourire-blasé-donc-je-suis-super-sexy. 

—     Alicia ? s'esclaffe la blonde une fois dans le bâtiment. Ça ne va pas leur plaire que tu les aies pris pour des cons, une fois qu'ils sauront la vérité. 

—   Tu te fais trop de mouron. À une petite chose, l'inquiétude donne une grande ombre. C'est ce que ma grand-mère a pour coutume de dire. 

—  Proverbe suédois ? 

J'acquiesce. 

—  Elle me plaît bien, ta famille suédoise. 

Notre emploi du temps indique que nous devons nous rendre en espagnol. Merveilleux. Ça doit faire plusieurs années maintenant que l'on m'enseigne cette matière et c'est à peine si je suis en mesure de faire une phrase correcte. 

Notre professeure est une femme plutôt replète, avec des cheveux courts et un des yeux intenses. Plutôt sévère, si vous voulez mon avis. Betty et moi nous asseyons côte à côte tandis que Madame Harrison réclame le silence. À ce moment précis, Noah, James et Carter font irruption dans la salle. Mes yeux s'agrandissent d'effroi : ils sont dans notre classe d'espagnol ? 

—    La poisse, grogne Betty. 

C'est comme si ils dominaient la terre entière. Tout le monde les regarde. Manifestement, mon amie n'a pas menti quand elle a prétendu qu'ils étaient populaires. Dans mon ancien établissement aussi, il y avait ce genre de type qui ne se prenaient pas pour des merdes. Mais Noah, Carter et James, c'est un level au-dessus. 

Une fille pouffe bruyamment de rire, espérant sans doute attirer leur attention sur elle. Mon Dieu. Que de spécimens, à Turnwood.

Le trio passe près de nous. 

—  Comme on se retrouve ! Ça va, Alicia ? Tu t'acclimates bien ? 

Je le regarde sans lui répondre. Tous trois échangent des sourires sournois. 

—   Je vais faire l'appel, annonce Madame Harrison. Quand votre nom sera prononcé, vous vous lèverez et vous présentez. Dites quelques phrases sur vos hobbies, ou ce que vous voulez. En espagnol, cela va de soi. 

Mon coeur loupe un battement. Bon sang. Ma couverture ne va pas tarder à être grillée, et ce d'une seconde à l'autre. 

Au bout d'un certain temps, mon nom est cité. Je me lève en grimaçant. 

—   Estoy aquí. Mi nombre es Kendall, soy nueva en esta escuela secundaria. Yo soy de New York.

Imperceptiblement, mon regard converge dans la direction des « Tentateurs ». Tous trois semblent bouche bées, mais leur mine étonnée ne tarde pas à être remplacée par un sourire qui provoque un frisson le long de mon échine. 



* * * * * *

Hey ! 

Le chapitre est très court, ouaaaaaiiiss, but don't panic car les choses sérieuses démarrent au prochain les filles ! 🙈💗

Toutes les Alicia qui passent par là vous avez un prénom incroyable, sachez-le. 👍🏽

A DANGEROUS GAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant