Kendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ?
Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...
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Betty patiente quelques instants sur le perron avant que je ne lui ouvre la porte. Elle me salue, s'engouffre dans mon salon et, après y avoir jeté un regard circulaire, elle commente :
— C'est beau !
Je retiens un sourire amusé. Certes, mon appartement est spacieux et nous avons la chance de posséder un escalier mais maman n'a pas eu tout à fait le temps de le décorer. Le manque de bibelots est flagrant.
— J'ai apporté ma robe, poursuit-elle en désignant le sac qui pend à son bras. Et mon maquillage.
— Tu as faim ?
Après une assiette de pâtes au fromage, nous prenons la direction de ma chambre. Betty exhibe fièrement sa nouvelle robe en satin vert qui fait joliment ressortir ses iris émeraudes. Je lui conseille un rouge à lèvres rouge et enfile moi-même ma tenue. J'aurais aimé porter du noir mais le dress code étant colorful, porter une couleur sombre est manifestement à éviter.
Par conséquent, j'ai opté pour une robe bandeau blanche. Elle moule ma taille fine car contrairement à Betty, qui est petite et bien formée, je ne possède pas énormément des rondeurs. Après avoir peint les orteils et mes doigts en vernis blanc, j'enfile des escarpins transparents.
Quant au maquillage, je n'ai quasiment rien changé hormis le gloss marron glacé que j'ai appliqué sur mes lèvres. Ma chevelure est détachée.
— Bon, il semble que nous sommes prête. Tu es vraiment magnifique Kendall, s'extasie mon amie. Les gens de Turnwood ne vont pas en revenir.
Je ris et la remercie. Dans la cuisine, nous mangeons toutes deux une assiette de pâtes et fin prête, nous sortons de l'immeuble afin de héler un taxi. Betty lui donne l'adresse de Chloe et une vingtaine de minutes plus tard, le véhicule s'arrête en face d'une charmante maison. Le jardin, qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres, est remplie de personnes dont il est impossible de distinguer les visages étant donné qu'il fait nuit. Après avoir payé le chauffeur, nous traversons la rue pour gagner le jardin.
— Elle a une grande maison, fais-je remarquer, impressionnée.
Tout à coup, les arroseurs automatiques s'allument. Je recule de quelques pas tandis que les « gens du jardin » hurlent d'excitation.
— Dépêchons-nous de rentrer.
C'est la grosse ambiance à l'intérieur. Le salon est bondé de personnes qui dansent, se prélassent sur le canapé ou crient afin de pouvoir se faire entendre par-dessus la musique. Mais le plus étonnant : tout le monde est vêtu de noir.
— Qu'est ce que ça signifie ? chuchoté-je au creux de l'oreille de Betty.
Celle-ci hausse les épaules, prise de stupeur. Robes noires, jeans noirs, escarpins noirs, chemises noires... Chloe avait bien précisé que le thème de la soirée, c'était colorful ?
