A DANGEROUS GAME

54 | La douleur

Coucou ! Je vous embête un petit peu avant que vous n'entamiez votre lecture !

Ça fait à peu près 3 semaines que je n'ai pas posté.

Je sais que ce chapitre a été attendu par plusieurs d'entre vous mais je ne pouvais pas faire autrement : dans l'ancienne version de ADG, la rencontre avec Katrina n'existait même pas donc vous imaginez bien combien il a été compliqué pour moi de l'intégrer à l'histoire !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! 🫶🏼

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« Le temps ne guérit pas toujours la douleur mais il t'apprend seulement à vivre avec . »

— Tu es amoureuse de James ?

Mon ton dégouline de stupeur. De ce que j'ai pu comprendre jusque-là, Katrina ne ressentait pas de sentiment affectif pour le roux, bien au contraire. Elle le haïssait tellement, lui et le Temptation's Game, qu'elle a fini par développer un trouble psychologique. C'était la version officielle. La version de James et Nadine.

La version officieuse est encore pire que ce que je pensais.

— Étais, précise mélancoliquement la brune. Tu pensais être le seul pion à flancher ?

— Mais...

Les mots ne me vienne pas. Pourtant, une série de questions se bouscule dans ma tête : où ? quand ? comment ?

— Ne fais pas cette tête, persifle Katrina. Qui ne craquerait pas face à James ? Naïvement, je pensais qu'il ressentait quelque chose pour moi mais qu'il refoulait ses sentiments par rapport au jeu. J'étais stupide. Il se comportait avec moi comme avec tout le monde : il flirtait mais simplement parce que j'étais son pion.

Je déglutis. Ses propos me rappellent horriblement Noah et moi.

— Ça a fini par devenir insupportable, poursuit-elle en fixant le sol. J'étais si éperdument amoureuse que j'aurais pu commettre l'irréparable pour lui. Contrairement à tout ce que tu as pu entendre, je ne suis pas devenue folle, j'ai développé un trouble de la personnalité. Un soir, James et moi sommes allés à la patinoire. On s'est embrassés : j'étais en extase totale et suis rentrée chez moi sur un petit nuage. Le lendemain, il a couché avec son autre pion, Ines.

La scène se forme dans mon esprit, dans les moindres détails. James : grand, séduisant et taquin posant ses lèvres sur une version plus jeune et plus douce de Katrina.

— Je suis devenue incontrôlable. J'étais agressive avec tout le monde et je me détestais profondément d'être aussi faible. La dépression a empiré en voyant le non-intérêt que James me portait. Alors un jour, j'ai pioché dans la réserve de pilules pour le coeur de mon frère — il a des problèmes cardiaques — et j'ai tout avalé. C'est lui qui m'a trouvé inconsciente et qui a appelé les secours.

Sa voix se brise. Sa voix se brise. La haine qui déformait sa bouche pulpeuse s'est muée en un chagrin qui se manifeste sous forme de perles salées. Mon coeur vole alors en éclats : j'ai envie de pleurer avec elle.

— Je suis désolée.

— Tu n'as pas à l'être. Je ne veux pas susciter ta pitié, seulement... c'est dur. Juste après ma tentative, on m'a interné en psychiatrie. Comme si j'étais timbrée.

De petits sanglots étouffés franchissent sa gorge. Je passe un bras maladroit autour de ses épaules tout en sachant que son chagrin est le type de chagrin qui ne s'apaise qu'avec le temps. Katrina a passé des moments bien trop difficiles pour être consolée en une seule fois. Elle a passé ses vacances d'été internée dans un service psychiatrique au lieu d'aller à la plage avec ses amis. Le garçon dont elle était amoureuse la voyait comme un pion.