Kendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ?
Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
La réaction de Kendall est très différente de ce à quoi je m'attendais. Pas de pleurs, pas d'horreur ni de peur. Au lieu de ça, ses joues s'empourprent et son regard bleu se gorge de fureur.
— Où est-il ? s'enquiert-elle d'une voix hystérique. Où est-il ?
Elle regarde autour d'elle.
— Kendall... viens avec moi. On se casse de cette maison.
Je lui attrape le bras mais elle me repousse aussitôt.
— Non ! Je refuse de faire partie de ce... truc. Où est-il ? répète-t-elle en tentant de maîtriser sa voix.
— Sur la terrasse, lance alors un garçon assis non loin.
Sans même le remercier, Kendall se détourne et disparaît précipitamment dans la foule.
— Je sens qu'il va y avoir du drame, ricane alors ce même garçon.
Je lui lance un regard noir avant de me laisser tomber la tête entre les mains. Cette soirée est une catastrophe. Je ne peux pas croire que Kendall soit désormais dans le Temptation's Game ! Dire qu'il y a quelques jours à peine, elle débarquait au lycée en ignorant tout de ce jeu. Désormais, elle en fait partie intégrante et malgré tous ses efforts, Noah restera inflexible, je le sais.
— Betty ? m'interpelle alors une voix que j'aurais préférée ne jamais entendre.
Je garde la tête enfouie dans mes paumes mais sens un poids s'écraser sur le canapé à côté de moi, signe que Carter vient de s'assoir.
— Qu'est ce que tu veux ?
— Je ne vais pas passer par un million de chemins à l'instar de Noah et James. Ce que je veux, c'est toi, affirme-t-il dans un murmure. Tu vas être mon pion.
— Tu es bien confiant. Qu'as-tu prévu pour moi ? Me jeter dans la piscine en criant haut et fort que je suis ton pion ?
— Je n'en aurai pas besoin, assure mon interlocuteur. Tu vas te lever et annoncer à toutes les personnes présentes dans cette pièce que tu m'appartiens.
Je le dévisage tout en cherchant une quelconque trace d'humour dans son regard bleu. Il est parfaitement sérieux.
— C'est ça, réponds-je sèchement. T'es complètement barré, Carter. Au revoir.
Je fais mine de me lever mais sa main m'arrête aussitôt. Il se penche vers moi et chuchote au creux de mon oreille :
— Si tu ne le fais pas, c'est Gabrielle qui en payera les conséquences.
Mon cœur tombe dans mes chaussettes. Gabrielle. Ma petite sœur.
