Carter en média
Inutile de préciser que je ne suis pas retournée en cours de maths. Je me suis contentée de traîner dans la salle commune des élèves. Huit heures cinquante cinq passées, je décide de retourner devant la salle de maths et patiente jusqu'à la sonnerie. Ma classe se rue alors hors de la pièce et tous me dévisagent, certains en souriant, sans doute encore grisées par mon altercation avec M. Hiltrer.
— Kendall ! m'apostrophe Betty. Le proviseur t'as dit quoi ? Franchement, c'était hilarant avec le prof !
Avant même que je ne puisse répondre, un garçon blond — Leopold, si je ne me trompe pas — s'approche, un large sourire plâtré sur son visage.
— Salut, Kendall. Ce que tu as balance au prof, c'était vraiment trop drôle ! Je suis membre de la revue hebdomadaire du bahut et bon, je dois t'avouer qu'en ce moment, on est un peu en manque de scoop. T'es d'accord pour que j'en parle ?
Mon cerveau se met en quête du meilleur moyen pour éconduire ce type.
— Euh...
— J'imagine déjà le titre de l'article ! Kendall, de la terminale C, lance une...
— Non mais oh ! Tu vois pas qu'elle ne veut pas ? intervient Betty d'un ton sec. Laisse-la tranquille avant que je ne te le fasse bouffer, ton journal !
Leopold fronce amèrement les sourcils et fais volte-face.
— Merci beaucoup, soupiré-je.
— Pas de quoi. Allez, viens, on a cours de sciences physiques. À moins que ça aussi, tu ne veuilles le sécher ?
Je lève les yeux au ciel et lui emboîte le pas jusqu'au laboratoire, déjà exténuée par ce début de journée.
*
Franchement, trois heures de sciences physiques, ce devrait être interdit ! Le cerveau en surchauffe, Betty et moi prenons la direction de la cafétéria. Une multitude de mes camarades m'ont félicité comme si j'avais décroché le gros lot ou un truc du genre. C'est une réelle confirmation : les gens de ce lycée sont cinglés. Ils sont constamment à la recherche de potins et d'embrouilles.
Une dizaine de lycéens se retournent sur mon passage, hilares. Apparemment, l'info s'est répandue comme une traînée de poudre. Comme si insulter un professeur était une aubaine. Irritée, je remplis mon plateau de macaronis au fromage puis m'assois à notre table habituelle, où se trouve déjà Sophia.
— Salut, sourit-elle. Apparemment, tu es la star de la journée.
Je roule des yeux.
— C'est la première fois que quelqu'un manque de respect à un professeur ou quoi ?
— Non, mais étant donné que tu l'as déjà traité de puceau auparavant, les gens commencent à se dire que tu es géniale, s'esclaffe Sophia.
Ils devraient revoir leurs critères de génialité ici, parce que se faire envoyer chez le proviseur, ce n'est pas ce que j'appellerais génial.
Soudain, les discussions bruyantes s'amenuisent et l'attention générale se porte à un endroit précis. Carter est debout sur sa table comme si il était dans son salon. Noah et James sourient et observent leurs amis, assis. Comme si il se rendait compte que je l'observais, les yeux du brun se posent sur moi et font remonter un tas de souvenirs éparpillés.
Lui me dédaignant du regard lorsque je lui crache que je le hais.
Moi, à califourchon sur lui, l'embrassant et remuant pas du tout subtilement les hanches.
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A DANGEROUS GAME
Ficção AdolescenteKendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ? Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...