A DANGEROUS GAME

30 | Tourner la page

Judith et Peter en média 

— Eh, Kendall ! lance Noah. 

Ses cheveux noirs sont coiffés à la perfection et ses yeux bleu glacier brillent d'un éclat excessif. Son ton est léger et il sourit, illuminant littéralement la salle de classe dans laquelle nous sommes seuls. Quelque chose cloche mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus, alors je lui souris à mon tour. 

— Salut !

Le brun s'approche de moi, ce même sourire scotché sur son visage séduisant. Pas de doute, ses dents brillent d'une blancheur anormale, irréelle. Et brusquement, ses doigts frôlent mon cou et il le chatouille. J'éclate d'un rire strident. 

— Arrête ! Non, non, s'il te plaît, arrête !

Il cède à mes supplications et s'arrête. Avec une aisance déconcertante, il entortille une mèche de mes cheveux entre ses doigts tandis que je fixe ses lèvres pleines. Il remarque mon regard et sourit en passant son index sur sa bouche. 

— Qu'est ce que tu regardes ? m'interroge-t-il. 

— Rien. 

Noah renverse la tête en arrière et pouffe de rire. Un grand rire masculin qui emplit la pièce d'un son semblable à celui d'un rossignol. Un rire qui me donne l'impression de m'envoler. Un rire contagieux. 

Et soudain, il pose ses lèvres sur les miennes. 

— Et Sana ? demandé-je. 

Son sourire s'évanouit et il hausse les sourcils. 

— Quoi, Sana ? soupire-t-il. 

— C'est ta copine, non ? 

En réalité, je m'en fiche. Je veux juste qu'il dise qu'elle ne compte pas mais au lieu de ça, il caresse ma lèvre supérieure. 

— Et même si c'était le cas, qu'est ce que ça pourrait faire ? 

Rien. Absolument rien. 

Alors nous nous embrassons de plus belle. Je hume son odeur entre deux baisers. Il sent bon la lessive, le parfum et un mélange de je-ne-sais-trop-quoi. C'est viril. C'est agréable. Et surtout, c'est terriblement sexy. 

Sans lâcher ma bouche, il positionne ses deux mains sur mes omoplates et me dépose doucement sur le pupitre. Mes cheveux forment un éventail sur la table, l'arrière de ma tête est collée au bureau et son corps exerce une pression irrésistible sur le mien. 

Boum, boum, boum !

Un bruit insupportable vient déranger ce moment idyllique : c'est quelqu'un qui toque à la porte de la salle. Noah ne semble pas s'en soucier alors que je fais de même. Cette scène est trop intense pour que nous nous stoppions. Comme si l'on se raccrochait à un fil fragile qui risquerait de se rompre à tout moment. 

Boum ! Boum ! Boum !

— Argh ! Et merde ! 

Cette fois-ci, ce n'est ni moi ni ce jeune homme ensorcelant qui avons prononcé ces mots. C'est une autre voix qui m'est terriblement familière. Alors je bats des paupières et puis...

Le monde lumineux et passionnel dans lequel je me trouvais disparaît brutalement. Ne reste plus qu'une douleur à la tête si puissante que j'ai l'impression qu'une boule de bowling se promène à l'intérieur. 

La bouche pâteuse, je tente de décoller mes yeux clos. La pièce est remplie de lumière. Pas une lumière chaleureuse et excitante comparable à celle d'il y a quelques minutes mais une lumière agressive et déconcertante.