Kendall en média
— N'oublie pas de mettre ton réveil, chérie ! me rappelle maman en passant brièvement la tête dans l'entrebâillement de la porte de ma chambre.
— Je l'ai mis.
Je me tourne et me retourne dans mes draps sans pour autant trouver le sommeil. L'anxiété s'est emparée de moi et ne semble plus vouloir me quitter : demain, je fais ma rentrée au lycée Turnwood. Et c'est là-bas que débutera le nouveau chapitre de ma vie.
Tout a commencé lorsque le patron de ma mère lui a annoncé que sa boîte serait mutée à Los Angeles. Ma mère s'est vue offerte une promesse que si elle bossait à Los Angeles, elle obtiendrait une promotion. Et puis, son cabinet d'avocat bénéficie d'une excellente réputation. S'installer en Californie était une opportunité en or pour elle. C'est donc comme ça que je me suis retrouvée déracinée de ma ville d'origine pour emménager à Los Angeles. Je n'ai même pas eu voix au chapitre.
Une continuelle sensation de vide emplit mon être depuis que quatre mille cinq cent kilomètres me séparent de NYC. Comme si mon coeur m'avait été arraché de ma poitrine, tout ça combiné à l'épuisement provoqué par le déménagement. J'ai quasiment passé les deux dernières semaines de mon été enfermée dans ce nouvel appartement malgré la chaleur ambiante.
Je n'ai même plus l'impression d'être moi-même. Les seuls vestiges de mon identité sont ma trop longue chevelure et mes yeux azur.
La perspective d'intégrer un nouveau lycée me noue l'estomac. M'acclimaterai à un nouvel environnement et rencontrer de nouvelles personnes ne me tente pas. Comment peut-on s'adapter à une nouvelle vie aussi facilement ? Et surtout, comment tourner la page après les événements déchirants d'il y a quelques mois ?
Samedi 22 juin. New York, 1h34.
Ce soir, c'est ma dernière occasion de m'amuser. C'est une fête organisée en mon honneur pour marquer mon départ à Los Angeles. Tous mes amis sont là, ainsi que mes connaissances et quelques personnes qui se sont incrustés. Ma meilleure amie, Judith, n'a pas chômé : la soirée est incroyable.
Mon objectif est de m'éclater au maximum. Ce soir, je ne m'impose aucune limite : les trois délicieux cocktails au rhum suivi d'un whisky sans glace et de deux shots de tequila en témoignent. Une amie à moi chante les paroles d'une chanson en me tenant par la taille et je danse à ses côtés, plus heureuse que jamais.
Je suis saoule comme une bourrique. Ma tête tourne et le décor est abstrait. Pourtant, je continue à crier et rigoler comme une malade car si il y a bien une chose dont je suis consciente, c'est que ceci est ma dernière fête à NYC. Je voudrais pleurer mais pour l'instant, seul le bonheur occupe mon coeur.
Je me détache de mes amis et titube jusqu'à la cuisine. Aucun gobelet n'est disponible sur la table et Lizzie et Carlisle se roulent des pelles près du robinet. Je préfère ne pas les déranger étant donné que ceci est un moment spécial pour elles : elles nous ont avoué leur homosexualité il y a peu.
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A DANGEROUS GAME
Teen FictionKendall se doutait-elle qu'en s'installant à Los Angeles, elle se jetterait tout droit dans la gueule du loup ? Car être une fille au lycée Turnwood, c'est vivre sous la constante menace d'un jeu. Le genre de jeu malsain et addictif, le genre de je...