Maëlle. [Terminé.]

Chapitre 43.

        Après cette journée de cours, je rentre chez moi au volant de ma voiture, avec de la musique qui sort des enceintes. Je me gare dans l'allée et rentre chez moi. Quand je m'engouffre dans la cuisine parce que j'ai faim, je vois une silhouette féminine.
     - MAMAN ?!

        Elle m'ouvre ses bras avec un sourire jusqu'aux oreilles. Je perds pas une seule seconde et lui saute dessus. Elle m'a tellement manqué ! J'ai l'impression que ça fait une éternité que je l'ai pas vu. Je vois des sacs de courses posés sur la table de la cuisine et je sais que ça veut dire qu'on va cuisiner ensemble, c'est un genre de rituel. On s'y met de suite et on parle de tout et de rien.
     - Sinon ma chérie.. Le bouquet de fleurs sur la table basse, ça vient d'où ?

        Je manque de me couper quand j'entends sa question. La douleur revient.
     - Ma chérie ? Ça va ? Elle me demande, inquiète. Mais tu pleures ?! Lâches ce couteau.

        Elle me le prend des mains et m'entoure de ses bras. Son parfum me réconforte, c'est son odeur à elle, depuis toujours. Elle me chuchote de me calmer, me caresse doucement les cheveux, pendant que moi je suis à moitié en train de baver sur sa chemise en soie. Ouais, très classe.
     - Dis moi tout ma chérie.

        D'un côté j'ai pas envie qu'elle sache, mais de l'autre, c'est quand même ma mère, et il faut que je lâche tout ce que j'ai. Alors je lui raconte. Aby, notre rencontre, nos sorties, à quel point j'étais heureuse, puis Hélène, la vidéo, le face à face avec Aby, sa lettre et son bouquet. Ma mère en reste sans voix l'espèce d'une minute.
     - Est-ce que tu l'aimes ?
     - Euh.. je.. je bégaye, je m'attendais pas à cette question. Je.. oui...
     - Alors écoute les paroles d'une vieille femme de 45 ans. Le passé ne définie pas une personne. Cette fille ne se donnerait pas tant de mal pour te faire souffrir ensuite. Je suis pas fière de toutes les choses que j'ai faite dans ma vie. On fait tous des erreurs ma chérie. Personne n'offre des fleurs à quelqu'un qu'elle n'apprécie pas.
     - Mais elle m'a menti maman.
     - Je sais. La souffrance fait parti de la vie, comme l'amour. Si tu l'aimes, ne laisse pas ça s'envoler, un jour ça sera peut-être trop tard. Et puis si elle fait du mal à ma fille chérie je lui botte le cul.