Je me réveille en sursaut. Encore un mauvais rêve.
Depuis mon départ de Marseille, mes démons viennent me harceler pendant la nuits. Je me lève, j'ai soif. Je vais me chercher un truc à boire en bas. Je sors de la chambre discrètement pour ne pas réveiller les autres. Une fois dans le couloir, je peux marcher normalement et m'éclairer avec la lumière de mon portable. Je m'apprêtais à descendre lorsque j'entends des coups sourds provenant de l'entrée. J'éteins ma lampe et descends les escalier le plus silencieusement possible. Une fois en bas, j'entends la porte craquer et des pas se rapprocher de moi. Ni une ni deux, je me planque derrière le bar.
Je distingue cinq personne, je pense quatre homme et une femme. Tous habillés de noir et cagoulés. Ils se dirigent vers le garde manger. Je ne sais pas quoi faire. Alors j'attends silencieusement derrière le bar.
Après quelques temps, ils reviennent les bras chargé de sacs, qui eux aussi sont remplis à craquer. A pas de loups, ils se dirigent vers la porte qui mène au garage. Je les suis, je ne les laisserai pas partir comme ça !
Je les vois, ils essaient de casser une vitre de la voiture du chef. Mais les vitres sont blindées...
Il y en un, qui est plus gringalet que les autres, qui s'approche dangereusement de ma planque. Je saute sur lui, plaque ma main sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Avec une serviette que j'ai piqué sur le bar, je le bâillonne et, avec un tuyau, je l'attache à un des camions. Je lui pique ensuite sa cagoule et sa veste noire pour les enfiler. Ensuite, je rejoins ses potes. Dans la nuit, ils ne remarquent pas la différence. L'équipe a abandonné la voiture du chef, ils ont appelé l'un des leurs pour qu'il viennent les chercher. Je vais faire la technique du vers dans la pomme. Détruire le tout de l'intérieur.
Un quatre-quatre noir arrive maintenant sur le parking. La femme dit en me désignant :
– Paul, passe devant et fais nous signe dès qu'on peut y aller.
Je hoche la tête et m'avance vers le parking. La nuit est calme et chaude. La lumière de la lune éclaire le parking désert. Je fais signe aux bandits qu'aucun risque ne les attend sur le chemin qui les relie au quatre-quatre.
La vitesse ajoute de l'adrénaline à cette nuit folle. Le quatre-quatre slalome sur cette route envahit par les plantes, les bandit tire sur tout insectes qui s'approche un peu trop de la voiture. On fuit dans la nuit avec la musique On avait dit de 47ter. L'euphorie du groupe m'emporte avec elle. J'oublie qui je suis vraiment, mais mon téléphone vibre et le nom de Raph' me ramène sur Terre. Je suis dans un quatre-quatre avec une bande qui nous a cambriolés. Et maintenant, nous roulons vers une destination inconnue. Je suis dans la mouise. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Profitant de cette euphorie, j'envoie un message à Raphaël pour lui expliquer la situation.
Durant le trajet, les bandits se sont endormis. J'en profite alors pour parler avec Raph' et mettre au point un plan. La cheffe, qui s'appelle Elise, propose un arrêt pour manger. Nous acceptons avec joie. C'est parfait pour le départ de mon plan.
Quand les autres se dirigeait vers le coffre, j'attrape un des flingues et crève discrètement une roue. Puis j'envoie notre localisation à Raph'. La roue crevée les ralentira et les pompiers auront le temps de nous rejoindre.
Je croise les doigts.
Après avoir passé un demi-heure à avoir prétendu ne rien connaître sur la raison de la crevaison, la voiture des pompier arrive enfin ! J'enlève ma cagoule, maintenant ! Je lis la surprise sur le visage d'Elise et des autres. Mes potes sont arrivés armés. Raph' est accompagné de Louca, Clém' et Maya. Il me fait signe de les rejoindre, je me dépêche de courir vers eux. Alors Raphaël lance aux cagoulés :
– Vous nous rendez ce qui est à nous et tout se passera bien. Dans le cas contraire, nos flingues sont chargés.
Tous les bandits se tournent alors vers Elise, qui elle ne cille pas. Son regard bleu glacial plonge dans le mien et elle dit :
– Les sacs se trouvent dans le coffre.
Je vois du coins de l'œil Raphaël faire signe à Maya et à Clémentine d'aller les chercher. Mais je ne quitte pas Elise des yeux.
Une fois le coffre chargé de tous les sacs, nous partons dans le sens inverse pour revenir à la caserne. Dans la voiture, Clem' se retourne et me gronde :
– Non mais Ludo, qu'est-ce qui t'a pris de partir avec eux ? Tu crois qu'on vit pas assez de merde, pour que tu te casses avec des bandits et qu'après tu regrettes, et qu'on doive aller te chercher ?! C'est quoi ton problème en fait ? De un, tu nous a fait peur, on s'est réveillés et personne ne savait où tu étais ! De deux, tu nous mets tous dans la merde avec tes petites escapades nocturnes, je te rappelle qu'on ne doit plus sortir !
Elle s'apprêtait à continuer mais Raph' s'interpose :
– C'est bon, Clem'... Il n'a plus dix ans.
Elle lui jette un regard noir et se rassoit sur son siège. Le reste du trajet se déroule en silence.
A la caserne, je suis accueilli soit par des accolades et des phrases du type "Tu nous a fait une de ces frayeurs, mais au moins t'a sauvé la bouffe.", soit par des regards noirs. Je décide de ne pas demander mon reste et je monte l'escalier quatre à quatre. Je m'apprête à m'isoler dans "ma chambre" quand la voix du chef me stoppe.
– Monsieur Satinelli, votre escapade nocturne vous a-t-elle plu ?
– Non, chef.
– Bien... Étant donné notre confinement obligatoire, je ne peux vous suspendre et vous renvoyer chez vous, mais vous nous ferez le plaisir de remplacer notre lave-vaisselle défaillant pour la semaine.
– Oui, chef.
Il sourit puis tourne les talons.
Une fois qu'il est de dos, j'entre enfin dans "ma chambre". Moi qui voulais être seul, c'est raté. Je vois Alexandre affalé sur son lit avec des écouteurs dans les oreilles. Il n'a pas l'air de m'avoir remarqué, tant mieux, je n'ai pas la tête à discuter. Je m'allonge sur mon lit, branche moi aussi mes écouteurs et fais défiler les photos de mon téléphone.
Quand je suis pas bien, je fais toujours ça. Les photos me transportent au moment où elles ont été prises, me partageant leurs émotions. Forcément, je tombe sur Harmony. Sur la photo, elle porte une petite robe verte et elle tient un chat roux. En fait, c'est le chat d'Evan.
En pensant à lui, un sourire nostalgique naît sur mon visage.
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La Nature reprend ses droits
Science FictionUNE NATURE SOUMISE Elle reprend les rênes de la vie, va changer les règles du jeu. Les humains regretteront d'avoir inventé le mot « pollution ». DEUX ADOS UNIS Ludo et Evan sont amis depuis l'enfance et feront face à la révolution naturelle. Ils vo...