Après une rapide discussion avec l'infirmière, elle nous conduit directement vers la salle de radiographie. Je me demande comment elle fait pour ne pas se perdre avec tous ces couloirs identiques. Elle n'a pas l'air toute jeune. J'imagine que ça fait longtemps qu'elle travaille ici. Nous arrivons devant une série de portes. Elle pousse la première du pied.
– Vous ne pouvez pas rentrer jeune homme, me dit la dame d'un ton las.
J'acquiesce et m'installe sur l'une des chaises du couloir. Quelques minutes plus tard, Loan et l'infirmière ressortent.
– Vous avez une fracture de la tête du radius, dit l'infirmière en se tournant vers mon ami. En gros, votre coude est cassé. Nous allons mettre un plâtre sur la totalité du coude pour un mois minimum puis vous devrez faire pas mal de séances de rééducation. Sincèrement, bonne chance. Bien entendu, ça risque d'être compliqué de reprendre la gymnastique à votre niveau et dans votre état, l'année prochaine. Il va falloir que vous y alliez doucement. Mais ça, ce n'est pas à moi de vous le dire, termine-t-elle avec une expression désolée sur le visage.
L'infirmière nous conduit ensuite à nouveau dans le dédale de couloirs des urgences de Saint-Marthe pour finalement arriver devant une salle fermée. Elle toque et nous indique que le médecin est occupé. Elle repart alors s'occuper de quelqu'un d'autre.
Ce qui me semble être une éternité plus tard, le médecin, un vieil homme au visage jovial, sort enfin de la salle. Près de lui se trouve une patiente en béquilles et à la jambe plâtrée. L'homme la salue puis se tourne vers nous.
– C'est à vous les garçons. C'est pour toi mon grand ? demande-t-il, regardant Loan.
Ce dernier lui répond par un hochement de tête.
– Vous avez un certificat ?
Je lui tend le papier que nous a donné l'infirmière quelques heures plus tôt.
– Parfait, entrez.
Nous passons la porte et je m'installe sur une chaise, près du bureau du médecin. Loan, lui, s'assied sur la table médicale posée au centre de la pièce. Le médecin commence par nous demander comment s'est passé le moment de la blessure, puis l'attente aux urgences et enfin la radio. Il pose également plusieurs autres questions à mon ami, qui répond sans grand enthousiasme.
– Bon, maintenant que je connais toute l'histoire, je vais pouvoir poser le plâtre mon garçon. Ca va aller ?
Loan acquiesce.
– Alors c'est parti ! Au fait, je suis Mr Surges. Et vous ?
– Evan et Loan.
L'homme me sourit et commence à sortir son matériel tout en discutant. La soirée va être longue...
– Au revoir Loan ! Porte-toi bien ! dit Mr Surges en refermant la porte.
Après un bon moment passé chez le médecin, il est tard. J'envoie un message à mon père pour qu'il vienne nous chercher puis Loan et moi retournons à la salle d'attente.
– T'as pris cher là mon pote.
– Bah, qu'est-ce que tu veux, j'avais qu'à la faire cette rondade flip tendu... En tous cas je te préviens t'as intérêt à la passer à la compet', sinon j'te parle plus, dit-il avec un sourire.
– Promis Lolo, dis-je avec un clin d'œil.
Nous éclatons alors tous les deux de rire, et nous rigolons encore quand mon père arrive pour nous récupérer.
– Coucou les garçons, ça va Loan ? demande-t-il, inquiet.
– Bonjour Etienne, oui ça va merci. Est-ce que tu peux me ramener chez moi s'il te plaît ?
– Bien sûr, tu as prévenu tes parents ?
– Je leur ai envoyé un message tout à l'heure pour leur dire où j'étais et ce que j'avais, je vais juste leur téléphoner.
– Vas-y mon grand.
Loan se lève et s'éloigne, le téléphone collé contre son oreille.
– Il va bien, vraiment ? demande mon père, le regard interrogateur.
– T'inquiète, il va s'en sortir va.
– Oui, je me doute, mais quand même... J'espère qu'il continuera la gym après ça...
Je ne réponds pas cette fois puisque je vois Loan revenir.
– C'est bon, mes parents sont prévenus.
– Parfait, alors on y va.
Nous sortons des urgences en saluant l'infirmière, qui repasse à présent avec un autre patient, l'enfant de 6 ans de tout à l'heure. Une fois à la voiture, je m'installe à l'avant, à côté de mon père, et Loan se met sur la banquette arrière. Nous discutons pendant près de vingt minutes avant d'arriver devant la maison de mon ami. Nous sortons tous les trois de la voiture et je m'approche pour sonner quand la porte s'ouvre en grand sur le père de Loan :
– Ça va mon fils ? dit-il d'un ton inquiet.
Nous nous approchons et suivons Loan et son père, Sylvain, à l'intérieur. Il fait nuit noire maintenant, Sylvain allume les lumières du salon pour que l'on puisse discuter. Leur maison est très moderne. Les murs sont blancs, gris et noirs, comme toute leur décoration. Loan a une grande sœur, le style de cette maison s'adapte totalement à leur famille et à leur train de vie. Tout est carré, rangé à sa place, propre.
Comme ça fait longtemps que je suis ami avec Loan, nos parents sont devenus très proches. La mère de Loan, Constance, se joint à nous sur le canapé. Nous parlons pendant au moins trente minutes de la blessure, de la séance d'entraînement de gym, de la compet' à venir, des urgences, de tous ce qui concerne de près ou de loin cette soirée et la blessure de Loan.
Au bout d'un moment, mon père se lève et dit :
– Bon, je suis désolé mais allons devoir vous fausser compagnie. Il commence à se faire vraiment tard, Lisa va finir par s'inquiéter.
– Merci d'avoir ramené notre fils, en tous cas.
– Mais avec plaisir, il n'y a pas de problème voyons. Evan, on y va.
Je me lève du canapé et fait un tchek à Loan en guise d'au revoir. Je vais faire la bise à ses parents puis je rejoins mon père à la voiture. Environ un quart d'heure plus tard, nous arrivons dans la rue. Je lève la tête et vois Ludo et Emilien qui entrent chez mon voisin. Que font-ils ? Ils n'ont pas l'air heureux, en plus... Je demanderai à Ludo demain.
Mon père gare la voiture puis nous allons nous coucher. Ma mère et mes sœurs sont déjà au lit, j'essaie donc de ne pas faire de bruit en passant dans le couloir. Je me mets au lit et me couvre, grelottant de froid.
VOUS LISEZ
La Nature reprend ses droits
Научная фантастикаUNE NATURE SOUMISE Elle reprend les rênes de la vie, va changer les règles du jeu. Les humains regretteront d'avoir inventé le mot « pollution ». DEUX ADOS UNIS Ludo et Evan sont amis depuis l'enfance et feront face à la révolution naturelle. Ils vo...