40 - Ludo

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Aujourd'hui, c'est mon dernier jour de repos avant que je ne sois de nouveau de garde chez les pompiers. Je descends les escaliers après avoir enfilé un t-shirt Visionnaire. La plupart de la maison est déjà attablée autour d'un bon petit-déjeuner avec en bruit de fond la télé sur la chaîne des infos. Je suis à peine arrivé en bas que Harmony se lève et vient m'enlacer. Je lui souris et lui dis :

– Salut toi !

Elle me répond, le sourire au lèvres :

– Coucou !

Je me dirige avec elle à la table pour prendre mon petit déjeuner. Virginie et Léane me lancent un bonjour commun. Ma mère, elle, me sourit. Et évidemment, mon père n'est pas là...

Je me sers un verre de jus d'orange et attrape un petit paquet de céréales. Puis, d'un coup, le son de la télé augmente. Étonné, je tourne la tête et vois ma mère avec la télécommande à la main. Elle se tourne vers ma tante et Virginie et dit :

– Ça pourrait vous intéresser, les filles.

La caméra montre un lycée à moitié détruit. Mais elle ne s'attarde pas sur cette partie, elle avance vers l'autre qui à peu près normale. En tout cas, elle tient encore debout. La présentatrice apparaît et dit :

– Nous nous trouvons actuellement dans le centre Toulousain, et voici une école qui accueille une centaine d'orphelins qui ont malheureusement perdu leurs parents durant cette révolution naturelle. Cette école de la ville rose appelle à tous les jeunes couples de venir adopter un enfant pour lui offrir une nouvelle vie dans une famille aimante.

Après son intervention, la présentatrice disparaît du champ de la caméra. Celle-ci filme ensuite plusieurs enfants en train de jouer dans la cour, certains mangent près d'eux. Puis un autre présentateur prend place sur l'écran, celui-ci change complètement de sujet. Ma mère éteint alors la télévision et vient nous rejoindre à la table.

Je finis mon petit déjeuner et monte dans ma chambre pour me changer. J'enfile une tenue de sport. Je descends et vois ma sœur devant la porte, en tenue de sport elle aussi. Je l'interroge du regard. Elle me répond avec une lueur de fierté dans les yeux :

– Je viens avec toi.

Je m'apprête à répliquer mais ma mère me coupe en disant :

– C'est bon, elle à dix ans. Cela fait longtemps que vous n'avez pas passez de temps ensemble.

Je baisse la tête en signe de capitulation. J'ouvre la porte et descends les escalier, ma sœur sur les talons. Une fois arrivé sur la place, je me tourne vers Harmony :

– Morpionne, je vais pas m'arrêter pour toi je te préviens !

– Je te préviens, le géant, que c'est toi qui risque de plus en pouvoir...

Puis elle me double et commence à courir. Je ne peux m'empêcher de sourire face à son comportement.

Nous courons pendant une bonne heure, et ma sœur tient la distance. Alors je décide d'accélérer. Au début, Harmo accélère sans broncher puis, au bout de quelques mètres, elle commence à s'essouffler. Je souris intérieurement. Je sais, ça fait un peu sadique mais elle m'a cherché...

Voyant qu'elle n'en peut vraiment plus, je m'arrête à une fontaine en lançant par-dessus mon épaule :

– Pfiouu, je suis tellement épuisé ! Pas toi, sœurette ?

Même si elle a très bien compris que je fais ça seulement pour être gentil avec elle, un sourire naît sur son petit visage d'ange.

Nous décidons de rentrer en marchant. Pendant que je regarde mon téléphone, Harmo lance :

La Nature reprend ses droitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant