Le soleil et le sourire sont revenus dans la ville rose.
Hier, les courants d'eau et d'électricité ont été réparés et le soir même, le maire nous a annoncé que nous sommes déconfinés. Dès que le soleil à pointé son nez dans le bleu du ciel, les rires, les pas des passants résonnant sur les pavés sont réapparus. Les interventions ont repris. Je peux enfin retourner chez moi ! J'arrive face à la porte de l'appartement. Je suis stressé mais tellement pressé !
J'ouvre la porte et Harmony fonce droit sur moi. Elle lève la tête pour me regarder dans les yeux et me dit :
– Tu m'a tellement manqué.
– Moi aussi ! dis-je avant de la prendre dans mes bras.
Le parfum de vanille dans ses cheveux m'a manqué. Je ne veux plus la lâcher de peur de la perdre encore une fois.
Après une longue étreinte, je la lâche pour aller saluer Léane et Virginie. Elles aussi m'ont manqué. Contrairement à leurs habitudes, mes parents sont présents. Ma mère s'approche timidement de moi, elle me sert délicatement dans ses bras en me disant :
– Je me suis tellement inquiétée, je suis rassurée de te voir rentrer !
Par contre mon père, lui, m'adresse seulement un sourire et reporte son attention sur son ordinateur. Que pouvais-je attendre de lui, de toute façon ? Alors, je détourne le regard et reporte mon attention sur ma petite sœur. Elle aide Virginie à mettre la table. Son sourire illumine immédiatement la pièce. La voix de Léane coupe mes pensée :
– A taaable !
Alors tout le monde s'exécute sauf, bien évidement, mon père, qui lance :
– J'ai énormément de travail. Je mangerai plus tard.
Ma mère le regarde tristement et lui dit :
– Mais viens avec nous, ton fils est revenu. Demain, il repart pour la journée à la caserne.
– Je passerai du temps avec lui à Marseille.
Puis il retourne à son ordinateur.
Oui, bien sûr Papa, je te crois.
Je me retourne et supplie ma mère d'abandonner, ce qu'elle fait à contre cœur. Alors Virginie pose l'omelette sur la table. Léane se lève et nous sert chacun à notre tour. Puis d'un coup, Harmony pose une question :
– Maman, on rentre quand à Marseille ?
Cette question. Je me la suis posée tout le temps. Je l'attendais, elle sent la fin. Puis ma mère se tourne vers elle et répond :
– Dans quelques jours.
Ces simples mots. Combien de fois j'en ai rêvé. Je me lève précipitamment de ma chaise et vais faire un câlin à ma mère. Je ne sais pas pourquoi, je suis juste hyper heureux. J'en pleurerais presque. Elle se détache de mon étreinte et me souris. Puis elle me caresse les cheveux en me disant :
– Allez, on va manger.
Après le repas, qui s'est déroulé dans la bonne humeur, je décide de sortir un peu avec les JSP. On se balade dans les rues de la ville rose quand Clém' reçoit un appel. Elle perd instantanément son sourire. Surpris, je l'interroge du regard. Elle nous regarde d'un air grave et dit :
– Ça concerne Maya, faut aller à l'hôpital !
Sans plus attendre, Alex arrête un taxi et nous montons tous les quatre à l'intérieur. Clem' va à l'avant pour indiquer le chemin au chauffeur.
Arrivés devant le bâtiment d'un blanc sale, Clémentine annonce d'une voix brisée :
– Bienvenue au CHU de Toulouse.
Nous descendons de la voiture. Je paie la course et rejoins les autres qui se dirigent déjà vers l'immeuble. Nous entrons dans le hall qui est pour moi beaucoup trop propre. Des hommes et des femmes en blouse blanche se pressent dans les couloirs qui sentent le désinfectant. Raph' et Clem' parlent à l'accueil. Alors, en les attendant, je lis les différents panneaux, observe les gens. Il y en a en fauteuil, d'autres avec des béquilles, et un couple sort de l'ascenseur qui vient d'arriver. L'homme sort avec la femme dans ses bras, cette dernière est en pleurs. Le regard de l'homme croise le mien, il est vide. Je connais ce regard. Avec mon activité , j'ai du en affronter, c'est le regard douloureux grâce auquel on devine qu'il viennent de perdre quelqu'un. Comme par peur, je baisse les yeux. Le couple disparaît au loin sur le parking.
Une main me tape le dos, je me retourne et vois Alex. Il me fais un signe de tête qui me montre que notre petit couple, Clémentine et Raphaël, s'avance dans l'un des couloirs accompagné d'un infirmier. Alors on court les rejoindre. Une fois arrivés au près d'eux, j'entends quelques mot de notre guide :
– C'est un cas particulier, car nous nous ne connaissons pas cette maladie.
Il s'arrête devant la porte et nous reprend :
– Je vous préviens, elle entend mais ne réagit pas. Hier soir, elle est tombé dans le coma.
Puis il part. Nous laissant comme ça, abasourdis par cette nouvelle, juste en face de la porte derrière laquelle se trouve notre amie. N'en pouvant plus, j'ouvre et entre le premier.
La salle est vide, mis à part une télé sur le mur face à elle. A elle. A Maya, sur ce putain de lit d'hôpital ! Elle est pâle, elle qui était si énergique, elle se retrouve ici, immobile dans un hôpital. J'entends un suffoquement dans mon dos, c'est sans doute Clémentine.
Je m'approche doucement de Maya et lui dit doucement :
– Hey, la Nature est redevenue normale. C'est tellement bizarre que tu ne répondes pas, toi qui avais toujours le dernier mot.
Je rigole tristement à cette phrase et reprends.
– Tu sais, ça fait même pas un mois qu'on se connaît mais tu fais partie des personnes auxquelles je tiens le plus. T'es une véritable amie. Tu es mon binôme, tu étais là dans les moments difficiles, alors moi aussi je serai là, toujours !
Puis je me retourne et sors de la chambre. A l'extérieur, il y a déjà Clémentine et Raphaël. Je jette un rapide coup d'œil dans la chambre, il ne reste plus qu'Alex. Je souris, ils étaient plus qu'amis eux deux, mais sans jamais se l'avouer.
C'est la boule au ventre, les yeux rouge pour Clémentine et en silence pour Alex et Raph' qu'on sort de l'hôpital. Je n'ose pas me retourner, j'ai l'horrible impression d'abandonner Maya un peu plus à chaque pas.
Raphaël téléphone à un taxi pour pouvoir rentrer à la caserne. Comme je suis le seul à être en repos, je fais signe au trois que je rentrerai à pied. Une fois le taxi parti, je calcule mon chemin sur Maps. Il me faut 12 minutes. Tranquille, c'est pas très loin. Je mets mes écouteur et lance la chanson Harikiri de 47ter.
Je traverse les rues noires de monde, car le soleil est présent. Les façades rose sont agrémentées des nombreuses couleurs des boutiques.
Vers la fin de mon périple, une pluie fine tombe sur la ville, comme pour décrire mon état actuel. Je me précipite à l'entrée de l'appartement de Léane et Virginie. Je suis trempé. Je ne peux pas rentrer comme ça, alors je m'assois sur une des marches de l'escalier. A ce moment, mon téléphone se met à vibrer. Je le déverrouille et vois un message de Lycia.
« On t'a vu avec Eden, on était en terrasse, mais t'avais l'air pas en forme, du coup on t'a laissé... Si t'a besoin de parler... Je suis là !! :) »
Un deuxième message venant d'elle apparaît :
« Hééé !! J'ai une good news !!! Devine quoi ????!!! BIGFLO ET OLI font un concert à MARSEILLE !! »
Puis un troisième :
« On y va avec Eden !! J'en profiterai aussi pour revoir Léo !! J'ai si hâteeee ! »
Je souris à ces message. Puis Eden m'en envoie un elle aussi :
« Mon pauvre... Tu vas devoir la supporter jusqu'à Marseille ;) »
Je ne peux m'empêcher de rire à son message. Après leur avoir répondu, je me lève et monte les escalier jusqu'à arriver devant la porte de l'appartement, avec un peu plus de joie que tout à l'heure. Une chose est sûre, le retour à Marseille est dans quelques jours.
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La Nature reprend ses droits
Science FictionUNE NATURE SOUMISE Elle reprend les rênes de la vie, va changer les règles du jeu. Les humains regretteront d'avoir inventé le mot « pollution ». DEUX ADOS UNIS Ludo et Evan sont amis depuis l'enfance et feront face à la révolution naturelle. Ils vo...