37 | La danse écrit leur histoire

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Point de vue Cayden 

Entre les gestes d'une danse admirée, les mots sont nés. Les phrases se sont formées et l'avenir s'est dessiné. 


— Rappelle-moi pourquoi j'ai accepté de faire ça ?

À mes côtés, Hunter s'impatiente. Les bras croisés, il fixe avec minutie les alentours.

— Parce que tu es censé être mon ami, crétin, répliqué-je.

Deux jours sont passés depuis la représentation d'Avery et seule cette pensée suffit à me faire frissonner. Mon esprit me joue des tours, je la revois, elle et ses lèvres attrayantes. Les souvenirs me submergent et si Avery arrivait à cet instant, elle pourrait apercevoir la scène, celle qui se rejoue dans mes yeux.

— Elle est en retard, marmonne Hunter, adossé contre la voiture.

Au vu de la première étape du concours qui se termine dans quelques jours, Avery et moi avons passé un bon nombre d'heures au téléphone. Même si chacun de nous était ailleurs, encore égaré sous les étoiles de cette nuit-là, nous nous sommes inquiétés vis à vis de notre retard sur la chorée. J'étais dans l'incapacité d'apprendre plus de la moitié de celle-ci surtout en si peu de temps. Notre décision a vite été prise. Je rejoindrai Avery pour la début de la chorée et elle la finira en solo. Même si elle ne veut pas l'avouer, c'est une bonne chose pour elle. Elle va pouvoir briller, resplendir seule face à la caméra, sans mon ombre pour la contraindre.

Après avoir choisir le lieu, j'ai supplié Hunter de bien vouloir nous filmer. Ce sera rapide, il ne nous suffira que de quelques minutes, à part si je rate le porté. Et quand Avery m'a informé que Tessa viendrait, je ne l'ai pas dit à mon ami. S'il l'avait su, il se serait défilé, c'est certain.

— Je te jure Cayden, si elle est pas là dans cinq minutes, je me casse.

— Oh ferme-la.

En attendant l'arrivée des filles, je m'approche de l'eau. Délicatement, je la frôle du bout des doigts et sa fraîcheur me paralyse. Le lac Washington, celui qui borde la ville de Seattle à l'ouest, est l'endroit que nous avons sélectionné. Au bord de ce grand bassin, la végétation s'y développe en abondance et les arbres semblent s'incliner vers l'eau, comme s'ils voulaient plonger dedans. 

— Cayden ramène tes fesses, crie Hunter.

Hâtivement, je me retourne pour observer une voiture se stationner à côté de la mienne. Au plus grand malheur d'Hunter, c'est Tessa qui en sort la première. Celui-ci se décompose lorsqu'elle apparaît, emmitouflée dans une doudoune. Elle nous sourit et c'en est trop pour mon ami.

— Qui a osé inviter cette cinglée ? hurle-t-il.

— C'est moi.

Hésitante, Avery se laisse alors envelopper par l'air glacial de ce début de matinée. Gracieusement vêtue d'un justaucorps en dessous de son long pull, ses yeux se posent d'abord sur Hunter, qu'elle implore intérieurement de l'épargner de quelconques reproches. Quand ses iris bleutées s'imposent brusquement aux miennes, mes bras sont tentés de l'étreindre. Ils me démangent, prêts à s'élancer vers cette silhouette désirable. Mes mains quant à elles, ne demandent qu'à effleurer les contours de ses lèvres charmeuses tout en profitant de la douceur avec lesquelles elles ont autrefois rejoint les miennes.

Nous ne faisons rien de cela. Après avoir salué Hunter, elle s'avance vers moi mais se contente de me sourire timidement. La partie en moi qui ressentait de l'espoir s'effondre aussitôt.

Sous Nos ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant